Accueil Chronique album : Architecture In Helsinki - In Case We Die, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

Architecture In Helsinki : "In Case We Die"

Architecture In Helsinki :

Pop - Rock

Critique écrite le 25 janvier 2006 par Pierre Andrieu

Le nouvel album des zigotos australiens d'Architecture In Helsinki est un rafraîchissant et protéiforme manifeste contre la morosité, l'immobilisme et le monolithisme ; certains hommes politiques devraient s'en inspirer... Ne rêvons pas trop et parlons plutôt musique : les amateurs des flamboyants disques des Flaming Lips, d'Arcade Fire, de Clap Your Hands Say Yeah et de Polyphonic Spree devraient apprécier A.I.H.... Nul besoin de s'intéresser à l'architecture de la ville d'Helsinki pour rentrer dans la folle farandole des chansons créées par cette troupe à l'inspiration délibérément folle ; les ambiances sont d'un variété si incroyable que tout le monde sans exception est invité à participer. In case we die commence par une terrifiante cloche qui évoque l'intro du surpuissant Hell's Bells d'AC/DC (d'autres Australiens évoluant dans un registre "un peu" plus musclé), mais juste après - et sur le même morceau, Nevereverdid - on se retrouve embarqué dans une sorte de BO inquiétante d'un film de Tim Burton avec cuivres grave et voix enfantines. Cela se poursuit en un osé mélange de pop et de reggae d'Europe de l'Est, avant de finir en ska chanté par des riot girls contentes de s'amuser avec un homme à la voix bizarre... Fin du premier morceau. Et l'auditeur n'est pas au bout de ses surprises, loin de là. Juste après, il découvre avec allégresse que les huit membres du collectif Architecture In Helsinki détiennent la formule magique de la chanson pop psychédélico primesautière, avec claviers années 80, voix enfantines et rythmiques sautillantes. Les exemples de ce don pour composer des hits euphorisants ne manquent : It's 5, Wishbone, Do the whirlwind, In case we die, The cemetary... Sur ces morceaux (et sur les autres), tous les instruments sont invités à prendre part à la fête. En plus des traditionnels guitare/basse/batterie, les musiciens joliment farfelus utilisent avec joie accordéon, claviers antiques, cuivres bizarroïdes, violons déchirants, piano reverbérisé, samples surprenants, bruitages déroutants, machines électroniques, meuleuse dissonante, mitraillettes-jouet etc etc. L'architecture sonique de ce groupe totalement décomplexé fait feu de tout bois, passe du rire aux larmes en deux temps trois mouvements, s'autorise des structures de morceaux pour le moins aventureuses et se lance dans tous les styles musicaux (pop montée sur ressorts, rock indé, soul chinoise, hip hop détourné, chorale gaie, new wave drôle, reggae original, électro barrée... ) avec la candeur du débutant qui découvre tout par hasard, comme s'il était le premier. L'esprit débarrassé de préjugés handicapants, Architecture In Helsinki vient de faire paraître un album de pop bâtie pour tutoyer le bonheur et ressentir une inespérée joie de vivre universelle. Pour atteindre cet état d'esprit très recherché, mieux vaut compter sur cet opus réjouissant venu des antipodes que sur le sinistre programme de monsieur De Villepin, qui voudrait que les gens soient heureux en claquant des doigts.

Sites Internet : www.architectureinhelsinki.com, www.myspace.com/aihmusic, www.cooperativemusic.com, www.v2.fr.

24 janvier 2006 (Moshi Moshi / V2 Music)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 25 janvier 2006 par Pierre Andrieu
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