Accueil Chronique album : Arnaud Rebotini - Someone Gave Me Religion, par Philippe
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Critique d'album

Arnaud Rebotini : "Someone Gave Me Religion"

Arnaud Rebotini :

Pop - Rock

Critique écrite le 29 septembre 2012 par Philippe

Arnaud Rebotini ? C'est pas tout neuf ça... En effet, Someone Gave Me Religion est sorti déjà il y a une bonne année, et a été récemment (re)édité en vinyle. A vu de la profondeur du son à apprécier, on parle bien ici de PVC, et non du triste polycarbonate des CD, encore moins de la version .mp3 qui a pourtant largement hanté nos oreilles cette année, mais n'avait évidemment pas dévoilé toute la profondeur maniaque du son... Autant on est pas fan d'électro de branleur de mulots, autant on essaye en tout cas de suivre ce que font les électroniciens issus du rock. Comme ce garçon, Arnaud Rebotini, aux faux airs de Lemmy-qui-serait-allé-chez-le-coiffeur, au look viril assez lointain des canons du genre, et réputé pour le caractère un peu soupe-au-lait qui va avec... Evidemment, il ne tombe pas du ciel : ex-Zend Avesta, ex-Blackstrobe (duo électro-rock spécialisé dans les remixes, auteur à l'époque d'un album plutôt réussi, et d'une cover ultra-jouissive de Bo Diddley's I'm a Man).
Le moustachu explore ici une veine purement "machines" mais à l'ADN indéniablement rock. La première des 4 faces est entièrement consacrée à The First 13 Minutes of Love, longue plage songeuse et sensuelle qui plonge le cerveau dans un agréable bain méditatif... L'autre côté est d'un électro plus marqué, commençant par Another Time Another Place, single entêtant et organique qui n'est pas sans rappeler du bon Vitalic, suivi de deux titres à propos de dictateurs, dansants sans jamais céder une once de terrain à la putasserie (Rebotini joue par exemple très peu à couper le boum-boum, pousser tous les aigus et remettre le boum-boum, technique pourtant ultra-courante et ultra-efficace).
Troisième face, Echoes, somptueux titre éthéré et hypnotique à la fois, qui rappelle Laurent Garnier. Et puis quand même, parce qu'il faut bien rendre les gens un peu dingos sur scène, la bien nommée All you need is techno (et un peu plus loin Extreme Conditions), idéaux pour ce faire ! Et au final, redescente pour tout type de trip, avec le final sur Choir of Dead Lovers, méditatif et dérangé, à l'évidence une réponse au morceau introductif... L'ensemble de Someone Gave Me Religion (quel titre, nom de Zeus !) s'écoute donc comme une symphonie électro dark gaussienne, addictive et admirablement architecturée : vous êtes prévenuEs, si vous y touchez, attendez-vous à sombrer dans la dépendance pour de nombreuses semaines...
(Blackstrobe Records, 2011)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 29 septembre 2012 par Philippe
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