Accueil Chronique album : Cat's Eyes (Badwan, Zeffira) - Cat's Eyes., par Philippe
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Critique d'album

Cat's Eyes (Badwan, Zeffira) : "Cat's Eyes."

Cat's Eyes (Badwan, Zeffira) :

Pop - Rock

Critique écrite le 18 mai 2011 par Philippe

Retour inattendu de Faris Badwan, la plus énorme mèche de cheveux noirs du rock anglais, chanteur des assez fascinants The Horrors - inattendu surtout car il apparaît ici dans un pur album de duos pop et/ou d'amûûûûr avec Rachel Zeffira, sa compagne et chanteuse d'opéra de formation. Le tout dans une veine globalement 60's, et avec un pur mur de son spectorien intégré. A l'occasion, on pense donc agréablement aux Last Shadow Puppets - ou à Miles Kane en solo, lui qui creuse également cette prolifique veine actuellement. L'anthem Cat's Eyes annonce en tout cas d'entrée cette ambiance d'âge d'or de la pop music, légèrement regonflée 50 ans plus tard aux stéroïdes soniques, tout comme Face in the Crowd, aux choeurs très Shangri La's. Ou encore, Over You qui sonne comme du John Barry joué sous speed.
Mais le couple n'a pas peur d'afficher par ailleurs, dans des ballades languides, un romantisme extrême (The Best Person I know), qui réussit à ne jamais verser dans le kitsch (bon, d'accord, Not a Friend flirte un peu avec quand même !), grâce à une production et des harmonies ultra-léchées. Notamment avec des emprunts subtils à Angelo Badalamenti (I'm Not Stupid, ambiance totalement Twin Peaks, il n'y manque qu'une blonde morte !). Et en plus de la jolie voix de sa compagne, le chanteur déploie dans ces duos éthérés une voix cristalline insoupçonnable précédemment (somptueuse The Lull !).
A signaler aussi, quelques essais hors format assez intéressants, comme l'orientalisante Bandit, plus risquée que la moyenne, mais surtout la fascinante Sooner or Later : avec son ambiance early Nick Cave et accompagnement industriel de type Einstüerzende Neubauten, elle donne du grain à moudre pour le prochain album de The Horrors ! Mais mis à part ces excursions gothiques, la luminosité qui irradie presque tout l'album est un baume pour le coeur : la finale I knew it was over passe si bien en chant religieux qu'ils l'ont chantée en live au Vatican pendant une messe !
Au final, ce disque a pour intérêt principal de montrer une nouvelle facette du prometteur Faris Badwan, qui contraste assez violemment avec le souvenir qu'on avait du grand jeune homme maigre et au regard absent, un peu déconcertant de froideur sur scène. Il nous tarde donc de le revoir ainsi tranfiguré, et ce - Hallelujah ! - dès cet été !
(PIAS 2011)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 18 mai 2011 par Philippe
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