Chronique album : Emilie Simon - The Big Machine, par Pierre Andrieu

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Critique d'album

Emilie Simon : "The Big Machine"

Pop - Rock / ElectroPop

Critique écrite le 29 novembre 2009 par Pierre Andrieu

Sur son nouveau disque inspiré par sa vie à New York, Emilie Simon devient une artiste électro pop aspirant à un succès international : The Big Machine permet de la retrouver à la tête d'une collection de chansons quasi exclusivement chantées en anglais (avec une voix - parfois crispante - très proche de celle de Kate Bush) produites pour passer sur les radios américaines... Si au premier abord le virage parait négocié de manière un peu rapide et rude pour ceux qui avaient aimé ses premiers travaux, plusieurs écoutes permettent de révéler les points forts d'un disque clairement destiné à cartonner, mais pas honteux pour autant. Désireuse de fricoter avec le milieu musical de New York, Emilie Simon a choisi de s'acoquiner avec des musiciens, auteurs et ingénieurs du son américains (dont le collaborateur de Bowie, Mark Plati, qui a des habitudes de travail trop consensuelles à notre goût), tout en gardant un grand contrôle sur son travail puisqu'en tête des crédits détaillant chaque participation, on peut lire que le disque a été composé, écrit, arrangé et produit par ses soins. Ceux qui étaient tombés amoureux de son univers fragile faits de bidouillages électroniques délicats et de voix aériennes vont sans doute ressentir un sentiment de déception et de frustration ; car sur certains titres, c'est l'artillerie lourde qui est de sortie, la voix est trop poussée dans le registre "diva démonstrative", les arrangements sont un peu trop aseptisés et déjà entendus... Cela étant posé, si tous les titres passant sur les bandes FM avaient ce niveau là, il n'y aurait pas de quoi se plaindre. A titre d'exemple, un morceau comme Rocket To the Moon, co écrit avec le songwriter danois Teitur, avec ses atours cabaret jazz façon Broadway et ses synthés sidéraux évoquant ceux d'Ashes To Ashes de David Bowie, est une bonne réponse 2009 à Kate Bush et à Björk, dans un style décalé et presque sobre. Comme Ballad Of The Big Machine, qui fonctionne avec "seulement" un piano, des cuivres et une voix tutoyant les cimes, The Devil At My Door, qui, lui, arrive à séduire dans le style électro pop avec beats discrets et cuivres bien envoyés, ou Fools Like Us, catchy sans être "too much". On aimerait une telle économie de moyens et d'effets sur Rainbow, Dreamland, Chinatown (très accrocheurs mais trop formatés) et sur les sacrément putassiers The Cycle et The Way I See You... Souhaitons à cet album d'ouvrir les portes du succès grand public planétaire à Emilie Simon, pour lui permettre ensuite de revenir à plus d'expérimentations et d'originalité. On peut toujours rêver...

Sites Internet : https://emiliesimon.artistes.universalmusic.fr, www.myspace.com/emiliesimonmusic, www.deezer.com/fr/music/emilie-simon, www.facebook.com/pages/Emilie-Simon, www.youtube.com/user/EmilieSimonMusic.

2009 (Barclay Universal)

Critique écrite le 29 novembre 2009 par Pierre Andrieu
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