Chronique album : Emilie Simon - Végétal, par Philippe

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Critique d'album

Emilie Simon : "Végétal"

Pop - Rock

Critique écrite le 23 mai 2006 par Philippe

Après la glace et la très jolie B.O. de la Marche de l'Empereur, la douce Emilie Simon s'intéresse à la chlorophylle avec ce joli album simplement intitulé Végétal. Enchanté par son style électro-pop, ses talents de sorcière du son et sa voix caressante, on l'avait peut-être hâtivement comparée à Björk ; elle n'a cependant pas (ou pas encore), le même potentiel de renouvellement à chaque album. Les premières écoutes donnent une forte impression de ressemblance avec les précédents opus d'Emilie Simon, avec des morceaux très typiques comme Le vieil amant ou En Cendres... ce qui ne pourra bien sûr que réjouir les fans !
Après la fantasque Lise, voici donc une galerie de personnages de femmes, végétales et souvent mortifères, dans un album-concept déclinant le thème ad libitum : un brin de trip hop pour la belle Alicia (fille végétale aux bras de lierre qui peut vous tuer), une branche de rock pour la Fleur de saison (à l'existence éphémère et triste), une pousse électronique pour la Dame de lotus (qui évoque un fantôme japonais), un bourgeon électro-pop pour Annie (l'amoureuse transie qui dort sous les pissenlits), un rejet techno pour Madame Rose Hybride de Thé, énumération de noms de plantes sur un air très dansant. Plus quelques morceaux réussis comme Sweet blossom qui traite de l'angoisse de toute femme végétale (la chute des fleurs), ou la jolie In the Lake - l'anglais va bien à Emilie, c'est un fait établi depuis sa reprise de I wanna be your dog.
Et d'autres morceaux plus dispensables comme Opium, aux orchestrations un peu grandiloquentes comme Swimming, ou aux paroles redondantes comme Never fall in Love sauvée par son rythme pétaradant. Le concept-album est sans doute un peu trop étiré et finit par se flétrir un peu, sur une fin moins inspirée (même Melody Nelson ne durait que 26 minutes !) ; il n'en reste pas moins une expérience intéressante qui s'écoute avec plaisir.
Si sur scène, Emilie Simon nous avait enchanté l'an dernier à Belfort avec un orchestre symphonique, elle semble avoir déçu certains auditeurs avec son groupe de la tournée Végétal, alors pour être sûr que son timbre donne toujours le frisson, une seule solution : aller vérifier sur scène le plus vite possible et laisser le charme agir. En tout cas moi j'y vais, et mes lys y montent...
(Barclay, 2006)

Critique écrite le 23 mai 2006 par Philippe
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