Accueil Chronique album : Lcd Sound System - Lcd Sound System, par Bertrand Lasseguette
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Critique d'album

Lcd Sound System : "Lcd Sound System"

Lcd Sound System :

Rock

Critique écrite le 16 février 2005 par Bertrand Lasseguette

Le seul défaut de ce disque est d'arriver un peu tard, plus de deux ans après la sortie de Losing my edge, ce titre bavard, ironique et trop à la mode. L'enthousiasme de beaucoup s'est refroidi et comme avec The Rapture certains font la fine bouche une fois l'album enfin arrivé. Et pourtant, il s'agit d'un bon disque qui s'écoute et se réécoute parce qu'il contient de la bonne musique. On ne saute peut-être pas au plafond à la première écoute, mais chaque titre a son propre rythme entêtant qui vous donne envie d'appuyer sur la touche repeat de votre appareil stéreo. Est-ce l'empreinte de la disco, du krautrock ? Ka répétition est, en effet, à la base de chacun des morceaux. La meilleure réussite du genre est Tribulations, une espèce de chanson parfaite pour danser toute la nuit, yeux dans les yeux avec toutes les filles qui ont des yeux, une chanson parfaite pour conduire à 17O sur les routes enneigées de la Haute-Marne, une chanson parfaite dont on s'amuse à imaginer des versions bavaroise, grindcore, symphonique Sanson, aussi bien que des versions mambo, lo-fi, accordéon. Ce disque a aussi pour moi, qui suis fan de The Fall, une saveur toute particulière. J'ai l'impression d'être face à la première transplantation réussie du génie de Mark E. Smith. Il est étrange de voir que cela aboutit à un disque destiné aux pistes de danse et donc au plus grand nombre. Mais c'est un fait patent pour moi: James Murphy reproduit des structures de chanson, une façon de ne pas chanter, un certain usage de la guitare, propres à l'ignoble mancunien. C'est une interprétation toute personnelle, attention, je ne voudrais surtout pas faire fuir les candidats à l'écoute du LCD Sound System. D'ailleurs, au rayon influences on trouve aussi du Beatles, sur Never as tired as when i'm waking up, du Neu, sur Great release, du Kraftwerk en copier-coller sur Beat connection (morceau présent sur le CD bonus reprenant les maxis sortis précédemment dont bien sûr Losing my edge). Je pourrais m'amuser à ajouter d'autres noms, Jimi Hendrix, Daft Punk, Karl-Heinz Rumenige, toutefois cet étalage de références n'empêche pas le LCD Sound System de construire sa propre identité en balançant une musique à l'évidence festive.

2005 (dfa records)

 Critique écrite le 16 février 2005 par Bertrand Lasseguette

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