Accueil Chronique album : Motorama - Dialogues, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

Motorama : "Dialogues"

Motorama :

Pop - Rock / Post Punk

Critique écrite le 23 octobre 2016 par Pierre Andrieu

Flottant toujours dans une mélancolie tenace qui confine à la dépression chronique, l'univers en noir en blanc des Russes de Motorama est idéal pour les indécrottables romantiques qui aiment se flageller mentalement en pensant à leurs amours perdues, aux tourments adolescents et aux joies passées tout droit sorties d'un temps définitivement révolu... Le songwriter, chanteur et guitariste du groupe basé à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de l'ex URSS, le très inquiétant et tourmenté Vlad Parshin vient de faire paraître un nouveau volet de ses aventures joliment teintées de Cold Wave diaphane. Ça s'intitule Dialogues et c'est encore une fois saisissant de beauté et imparablement addictif pour quiconque ayant été bercé par les titres spleenétiques de Joy Division, The Cure, New Order et consorts. Vladislav et ses acolytes Irene Parshina, Maxim Polivanov et Sasha Norets ont encore une fois accouché dans la douleur (?) de pop songs post punk truffées de synthés aigrelets, de basse qui claque, de voix déchirantes, de guitares squelettiques et de boites à rythmes (volontairement) défectueuses. C'est ultra minimaliste, dépouillé comme c'est pas possible, ça sonne comme des démos réalisées dans une chambre par un jeune artiste en rupture de ban et c'est sans doute cela qui est touchant. Les morceaux, très bien écrits et sertis de mélodies classieuses (Tell me, Above the clouds, I see you, Sign, Deep... ), semblent être des SOS envoyés au monde depuis une prison volontaire située au fin fond du Caucase. Dans les textes, Vlad Parshin aime cultiver le malheur et se vautrer avec délectation dans ses peines de cœur (" How can I sleep tonight ? When I close my eyes I see you... "), ses états d'âmes, ses gueules de bois pas très roses (" I drink too much, I'm not here anymore "). Cela doit lui faire un bien fou de se purger ainsi de toutes ses idées noires, qu'elles soient authentiques ou imaginaires. Quant à lui, l'auditeur ayant un tant soit peu vécu (ou pas d'ailleurs : ces sentiments plus que mitigés pouvant être ressentis dès l'age de 15 ans, quand on doit se confronter au désespérant " monde des adultes "), se retrouve embarqué dans cette collection de dix chansons culminant à trente minutes chrono, avec la sensation de revivre certains trucs, et l'envie de dialoguer avec ses démons pour mieux les éloigner. Tant et si bien qu'on peut dire un grand merci pour le baume au cœur aux derniers mini tubes en date signés Motorama...

Motorama sera en concert à la Maroquinerie, à Paris, les 9 et 10 novembre 2016 pour fêter les 15 ans du label Talitres (bon anniversaire !) et en tournée française, les dates et les billets sont ici...





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21 octobre 2016 (Talitres)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 23 octobre 2016 par Pierre Andrieu
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