Accueil Chronique album : Normandy All Stars - Fortyfive, par Jacques 2 Chabannes
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Critique d'album

Normandy All Stars : "Fortyfive"

Normandy All Stars :

Pop - Rock

Critique écrite le 04 mars 2014 par Jacques 2 Chabannes

Normandy All Stars : FortyFive

Originaire du Havre - ville "Rock" par excellence - Olivier Durand a longtemps accompagné (9 années, Durand !) l'incontournable "local" Little Bob et sa Story". Quelques collaborations plus loin - Serge Teyssot-Gay (Noir Désir), Kenny Margolis (Mink Deville), Luz Casal, Jipé Nataf - il semble s'être associé "à vie" au légendaire Songwriter US Elliott Murphy (1996). Une association "guitare + composition" qui dure depuis près de dix-huit années et qu'il a lâché un (court) instant ; le temps d'enregistrer cet abouti Forty Five en compagnie de ses vieux potes (du Havre) : Laurent Pardo (basse), et Alan Fatras (batterie), avec lesquels il forme le fameux Normandy All Stars (fidèles accompagnateurs du gars Elliot susnommé).
Un album plein de sève, rafraîchissant en diable, qui semble bel et bien empreint d'un zeste de nostalgie brumeuse, quoique définitivement ancré dans le présent du subjectif : "Tentant de trouver une réponse / Capable d'apaiser mon esprit torturé / Perdant de nombreuses heures, à chercher un signe..." (Peace Of Mind).
Un album - essentiellement né de la plume de The Big "O" - qui semble suivre deux rails parallèles, apparemment dissemblables (quoique différents de fait et issus de mamelles nourricières complémentaires) : l'un, relativement proche des grands groupes "Rock" Français des années 80, tels les Dogs, Kid Pharaon, Gilles Tandy ou les Innocents (Peace of Mind ou Perdu à l'Est) et l'autre, nettement plus Anglo-Saxon du ton (How Does It Feels ?, Baby Blue And Mister Moonlight, Letter to You ou Forty Five).
Une approche bicéphale qui ne nuit curieusement pas à l'ensemble, loin de là ; pis encore, qui peut réunir judicieusement les deux, sans jurer ni faux-pas, à l'occasion de l'emballant J'ai Envie (morceau que n'aurait sans doute pas renié l'Helvète malicieux répondant au doux nom de Stéphane... Eicher !) - l'essentiel restant que l'ensemble soit bel et bien tourné vers un seul (même) objectif, une seule direction, un seul but commun à atteindre d'envie. Une évidence, céans.
Autres évidences à ne (surtout) pas négliger ici : la solidité d'une section rythmique qui frappe, pulse ou enrobe de longue, sans jamais fléchir ni déraper d'un brin (Where Am I ? : écrite comme en écho lointain au sublime Paris-New York, NewYork-Paris du grand Jacques 70's... Higelin) ; une production plutôt sobre, "classique", mais qui sert au mieux le propos décliné tout du long des 12 morceaux délivrés ; des parties de guitares tour à tour acérées, fluides, "senties" ou hachées, mais toujours mélodieuses, résolument mises au service de la musique, avant tout autre chose (marque de fabrique déposée de notre Big "O" de Havrais) : "Au début où j'ai commencé à jouer... j'ai beaucoup parlé avec Guy Georges Gremy, qui était le guitariste de la Little Bob Story, au début, et... qui était un de mes guitaristes préférés... J'ai donc beaucoup, beaucoup parlé avec-lui, et, lui... avait ce concept là du solo. Il me disait : "un solo, c'est comme quand tu rencontres quelqu'un ! Tu dis "bonjour !" au début, tu bavardes, tu racontes ton histoire, et puis après tu dis "au revoir"... Je reste toujours un p'tit peu là-dessus... Faut que ce soit "construit"... Faut qu'il y ait une idée directrice..." (Olivier Durand/New Morning/Paris-03-2013/INTW à lire en intégralité ici : https://www.concertandco.com/interview/concert-olivier-durand/new-morning-paris-10eme/45383.htm).

Une première mise au monde réussie pour les NAS et ce tentant FortyFive, donc, hormis les plus "neutres" ou carrément peu aboutis : Letter To You, Yesterday et Enjoy Your Stay. Parmi les "incontournables" à pousser résolument en avant ici, a contrario, le très tonique Fortress, les déjà vantés J'Ai Envie, Peace Of Mind, How Does It Feels ?, et un parti-pris résolument courageux concernant une épastrouillante relecture de l'antique, du quasi mythique, Rock Ballad (Just A Story From America/E. Murphy) ; très belle version, ma foi : à la fois ambitieuse et éthérée, aboutie et "régénérée", parsemée de cordes (en mode quatuor, ou sur manche de guitare) et sublimée d'autant : "Je maintiendrais le cap / Même si l'âge me rattrape / Car c'est là où m'emmène cette chanson...".

De quoi se réjouir sans retenue et attendre (de paisible) la sortie du prochain opus de leur alter ego et "mentor" : Elliott James Murphy (Intime-EP : 10/03/2014).
À consommer de "pavillons", donc, sans les multiples et castratrices "restrictions d'usage", ou "contre-indications"...

 Critique écrite le 04 mars 2014 par Jacques 2 Chabannes
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