Accueil Chronique album : Palma Violets - 180, par Philippe
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Critique d'album

Palma Violets : "180"

Palma Violets :

Pop - Rock

Critique écrite le 22 mai 2013 par Philippe

"Oui, bon, on va pas en faire une thèse !" disait le (early) Gerard Depardieu dans Les Valseuses, formule citée récemment par Rock'n'Folk à propos de Fidlar, sympathique combo de jeunes skaters punk ayant sorti un album aussi agréable, qu'il est globalement banal ! La formule convient également à merveille pour les Palma Violets, from London, qui perpétuent la tradition du groupe de pop-rock anglais, nécessairement doué et sans aucun mérite, puisque la chose est fichée dans l'ADN des jeunes lads londoniens depuis une bonne cinquantaine d'années. Dernièrement, on a été plus intéressé par des échappées de chanteur en solo (Miles Kane, Jake Bugg) mais au final, mettre un seul nom en avant quand tout un groupe le suit n'est pas forcément honnête. Grâce soit donc rendue aux Palma Violets, et à leurs deux leaders Mr Jasson et Fryer, de bien s'afficher comme un groupe !
D'ailleurs cela reste la meilleure solution quand on est deux grandes gueules (cf les Smith, Clash, Oasis, Libertines et leurs bâtards... auxquels ces perdreaux de l'année doivent tous un petit quelque chose). Comment ça sonne, Palma Violets ? Quoi de plus que les mille groupes précédents à avoir affolé le NME ? Eh bien pas grand-chose. Les compositions sont bien fichues, avec une voix belle et lyrique, juste comme il faut pour attirer l'attention de l'auditeur lambda, gueularde et limite fausse à l'occasion, juste comme il faut pour paraître aussi cool que Pete Doherty ou Carl Barat... Et en bonus, cette voix a par moments une parenté frappante avec celle de Julian Casablancas des Strokes (enfin, celle d'avant qu'il se mette au falsetto). Voir par exemple All the Garden Birds, balade parfaitement fichue par ailleurs...
Car le fait est que les Anglais doivent cacher quelque part dans leur perfide Albion, un logiciel secret conçu pour pondre un certain nombre de typologies de chansons parfaites et instantanément marquantes, tant le coup nous a déjà été fait de nombreuses fois. Ici par exemple, le passage obligé de la ballade qui s'emballe (Three Stars), de l'hymne à gueuler torse nu en s'arrosant de bière (Chicken Dippers), des tubes radiophoniques potentiels (Best of Friends, Rattlesnake Highway) ou bien du titre idéalement pétaradant et postillonné pour finir un concert sur les chapeaux de roue (Johnny Bagga-Donuts. Ou encore, le milliardième recyclage à peine discret d'un des 3 ou 4 riffs habituels des Kinks, pour signer une nouvelle bombinette (Tom the Drum).
On est bien d'accord, on reste calme et on boit sa bière fraîche, tout ça reste de la Division 2 : pour autant, la D2 en championnat anglais, n'importe quel amateur de foot vous le dira, ça reste infiniment plus sympa à suivre que les efforts souvent pathétiques de ce qui nous sert de D1 française, en foot... comme en pop-rock. Et notamment sur scène, où le petit amateur de rock en plein air se rendra avec plaisir pour les voir un peu partout en Europe cet été, et notamment aux Eurockéennes. De toutes façons, c'est ça ou les BB Brunes partageant l'affiche avec Adamo et Pascal Obispo... Questions, anybody ?

2013 (Beggars Banquet)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 22 mai 2013 par Philippe
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