Accueil Chronique album : Slaves - Are You Satisfied ?, par Philippe
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Critique d'album

Slaves : "Are You Satisfied ?"

Slaves :

Pop - Rock

Critique écrite le 26 août 2015 par Philippe

"I overreacted !" Pour paraphraser la glorieuse punchline de Bill à son ex-fiancée Beatrix Kiddo dans Kill Bill (justifiant le fait qu'il ait assassiné tous ses proches, son fiancé et même son bébé, dans l'église et pendant son mariage), c'est la même réflexion que l'on s'est faite après le concert des Slaves vu cet été aux Eurockéennes : j'ai surréagi ! J'ai cru adorer ce concert mais après tout, ce n'était que des petits punks marrants avec un accent cockney, dont un seul vraiment charismatique, avec quelques chansons super efficaces et punchy, mais à la portée de n'importe qui maîtrisant l'art de faire des chansons simples en aboyant sur des accords barrés et une batterie en mode poum-tchack. Un art dont les lettres de noblesse ont été écrites par des gens aujourd'hui disparus depuis longtemps : Ramones, Nirvana, etc, etc. Bien sur, j'ai quand même acheté cet horrible album (horrible au sens visuel du terme) et l'ai néanmoins écouté une bonne partie de l'été, toujours convaincu de me livrer là à un simple plaisir régressif et un peu coupable, et tentant de limiter les doses...
Et là, pan, la tuile et la rechute : Are You Satisfied ? de Slaves est bombardé "Album du mois" dans le Rock'n'Folk de septembre ! On peut penser ce qu'on veut de ce journal, mais le fait est qu'ils ne déclarent un disque "Album du mois" qu'après des discussions enflammées, et entre gens dans l'ensemble de bon goût ou au moins, de bonne culture rock ! Pire, le journaliste qui s'enflamme pour eux ne semble même pas encore les avoir vus en concert, puisqu'il invente un batteur entièrement tatoué alors que de tatouages, Isaac Holman n'en a presque aucun sur son petit corps musclé... Y aurait-il alors ici quelque chose de plus qu'un honnête album de "punqueroque", comme on dit à Marseille (où les groupes de ce genre ne manquent pas) ?
Force est de constater qu'à l'oreille, on ne remarque d'abord pas ce petit détail intéressant : que les lads de Slaves sont que ... DEUX : celui déjà cité (et qui cogne sa batterie simplifiée exclusivement debout), et son complice tour à tour guitariste ou bassiste, Laurie Vincent. Mais tous deux sont ultra-doués pour composer et jouer des tubes instantanés, façon The Hives (et donc sous influence Pistols and co, bien sûr), qui vous accompagneront partout et dans chaque situation ! Le tout avec un message rafraichissant de refus des compromissions et d'appel à l'agitation sociale, mais d'abord en mode ludique et jamais lourdingue. Dans le genre, les gens du haut, gardez votre merde ("'You keep it, we don't want it !" - The Hunter) et arrêtez de nous raconter des conneries ("This is a Lie !" - Despair and Traffic). Les gens du bas, bougez-vous un peu ("No one's gonna help you, you've gotta do it for yourself !" - Do Something) et d'abord arrêtez de faire la gueule ("You're dead, already !" - Cheer Up London, un tube aussi simple que jouissif pour accompagner vos virées en métro...)
Parallèlement au message auto-ironique de ce duo (s'appeler Slaves pour exhorter chacun à ne pas en devenir un justement, d'esclave), l'album livre en plus quelques chansons rigolotes sur les difficultés de la vie quand on est un petit punk à plus ou moins belle gueule : devoir, rarement mais quand même, se lever tôt (Wow ! Seven AM), être victime de harcèlement sexuel (She Wants me now), tout en restant méprisé par les plus jolies filles (Ninety-Nine et surtout la mortelle Sockets). Et toujours, avec des riffs et une rythmique tuante et - toute résistance est inutile - definitely irresistible ! Alors les kids et leurs parents, ne cherchez plus, la bande-son de votre rentrée des classes est là ! Quittons-les donc (provisoirement et en espérant les revoir bientôt en scène) sur une bonne définition qu'ils donnent involontairement d'eux-même à la fin de l'explosive Hey !, ces deux petits salopiots : "Hey, watch out for those kids, they'll tear you apart !"
(2015)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 26 août 2015 par Philippe
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