Chronique album : Sliimy - Paint Your Face, par Philippe

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Critique d'album

Sliimy : "Paint Your Face"

Pop - Rock

Critique écrite le 18 avril 2009 par Philippe

Intéressant O.C.N.I. que ce jeune et fort pâle Sliimy, sorti tout droit de Saint-Etienne, France, et qui chante et groove pourtant en anglais tel un poulain chicagoan de Quincy Jones avant chirurgie esthétique ! Le genre de présence et de voix qui aurait probablement gagné la Nouvelle Star s'il y avait participé - sa parenté vocale avec Christophe 'Turtle' Willem, notamment sur Every Time ou My God est d'ailleurs assez flagrante (testez-les sur votre petite soeur, vous verrez).
Sliimy développe donc au premier abord une pop sucrée et agréable, richement instrumentée, appuyée sur une voix féminine et très délicatement voilée, flirtant sans problème avec les aigus. Et applique à merveille, tel un bon artisan, la recette de la bluette sucrée et venant instantanément frapper la mémoire - pour l'avoir testée, la rémanence du refrain et du "lalalala" du single coming-out Magic Game sont particulièrement redoutables. S'il n'a peut-être pas, pour l'instant, l'envergure d'un -M- (qui s'est tout de même distingué beaucoup plus tard), il sort tout de même de nulle part un groove référencé mais terriblement attachant et classique instantané : Paint Your Face, dont le riff basse-guitare semble avoir digéré 30 ans de pop-rock d'un coup, Cure et Prince y compris...
Trust Me n'est d'ailleurs pas loin d'un Close to Me filtré au gaz hilarant !
Autrement dit, Sliimy fait le genre de musique qui à n'en pas douter va squatter les ondes FM et les cerveaux tout l'été - hey, vous plaignez pas, c'était ça ou les Pussycat Dolls hein ?! Au moins imagine-t-on qu'il adoucira l'humeur des chauffeurs bloqués sur l'Autoroute du Soleil, plus susceptibles après avoir entendu les guillerettes Wake Up ou Tic-Tac de sortir danser et cueillir des fleurs sur le bas-côté que d'aller insulter et menacer leur prochain ...
Mais le jeune homme n'est pas qu'une explosion de couleurs et de tubes légers. A 20 ans, ayant perdu sa mère et ayant voulu assumer son côté gay excentrique (probablement peu en vogue dans la riante agglomération stéphanoise), il est déjà habité d'une délicate mélancolie (Baby ou I'm Waiting for) et a composé en particulier une très belle ode à la première femme de sa vie (Mum). Sa voix se transforme alors par moments en celle d'une chanteuse soul (on pense à Sade sur See U Again). Bien entendu l'ensemble de l'album n'est pas totalement bouleversant, tant certains plans ont été entendus mille fois (Our Generation, remix de Lily Allen ?) - ce n'était probablement pas l'objectif ! Mais nul doute que ce grand jeune homme au look de Prince écartelé contribuera à nous faire passer des moments très agréables sur la scène des festivals qu'il va squatter fermement cet été !
(2009)