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Chronique album : The Soundcarriers - Harmonium, par zeu western manooch
Mardi 23 avril 2024 : 6255 concerts, 27084 chroniques de concert, 5411 critiques d'album.
Critique d'album
Les Soundcarriers ont cette faculté, sur disque comme sur scène, à hisser leur public dans les cimes les plus extatiques de l'élégance, sans pour autant donner l'impression de vraiment forcer, ne serait-ce même que d'y toucher. Distillant une pop à l'élégie toute opiacée, onirique et mystique à la fois, chaque note devient chez eux un envoûtement, chaque mélodie un voile de satin emprisonnant l'auditoire dans une torpeur suave à souhait.
Porteur d'un groove psychédélique de haute volée - chant de sylphide, rythmique hindi, bruit de cithare en suspend, crissement d'orgue et roulement de basse protéiforme - ce disque, assez long, est un trip à part entière. A travers ces labyrinthe sonique, tour à tour enlevées et apaisées, les voix filtrées, quasi liquides, ouvrent des portes monumentales sur des endroits que la raison et nos perceptions ordinaires se refusent trop souvent de visiter.
Ainsi, ces pourvoyeurs d'atmosphères sous influences, toutes plus improbables les unes que les autres (comment imaginer s'extirper sans dommages collatéraux de titres aussi foisonnants et tordus qu'On That Line ou Let It Ride), libèrent à chaque écoute, avec une outrageuse simplicité, une vague d'apaisement propre à atténuer les contusions d'un cœur délabré (magnifique Falling For You). Patrons d'un véritable oasis de sensualité, The Soundcarriers incarne superbement leur patronyme : "Les Porteurs de Son"...Comme les porteurs d'eau dans le désert, source de vie et réconfort du corps et de l'esprit à la clé.
Si dans la forme la filiation avec des gens tels que Stereolab, Dengue Fever ou encore Broadcast ne fait aucun doute, sur le fond ça ne pose aucun soucis, tant les quatre de Nottingham ont su développer un style bien à eux, singulier dans ses moindres recoins. Une esthétique du romantisme pop 60's teintée d'intranquillité mise au service d'une musique d'une douceur impossible, capable à chaque instant de vous coller des frissons dignes d'une fièvre des plus brûlantes. Un choc thermique à vous propulser in extenso au milieu de la stratosphère. Et vous de flotter dans les nuages, lascif et serein. En pleine communion avec les éléments.
Et si c'était ça l'harmonie ? Ni plus ni moins ?
2010 - Melodic
https://www.myspace.com/thesoundcarriers
Critique écrite le 27 juin 2010 par zeu western manooch
