Accueil Chronique album : The Young Gods - Everybody Knows, par Philippe
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Critique d'album

The Young Gods : "Everybody Knows"

The Young Gods :

Autres / Indus/Onirique

Critique écrite le 05 janvier 2011 par Philippe

Bientôt 25 ans que les mousquetaires helvètes des Young Gods (Franz Treichler, Alain Monod, Bernard Trontin ) enchantent tantôt nos dance floor de festivals (par exemple Marsatac 2007, ou les Eurocks 2001 - eh oui, Concertandco existait déjà bien avant la puberté de Mark Zuckerberg !), tantôt nos séjours dans les bras de Morphée, mais toujours nos oreilles, grâce à leur rock mi-onirique, mi-industriel à nulle autre pareil. Ces orfèvres sont capables de déchaînements de violences mécaniques, de bruitages extra-terrestres, de longues digressions électroniques tout comme d'envolées poétiques fulgurantes à la guitare sèche... Ils affichent donc une carrière de défricheurs admirable et unanimement respectée, résumée au mieux dans le best-of "XXY", paru pour leurs vingt ans - ultra-recommandé si d'aventure vous entendiez, petit(e) veinard(e), leur nom pour la première fois !
Ce nouvel album ne révolutionne pas leur style, mais il le renouvelle admirablement (l'album précédent, Supernature, ronronnait un peu à notre goût), peut-être bien parce qu'ils ont recruté, suite à une tournée acoustique remarquée, un nouveau guitariste de talent, un certain Vincent Hänni. On l'entend notamment à la manoeuvre sur No Land's Man, formidable rock garage furibard à la batterie très claire mais aux cordes ultra-distordues et aux voix éthérées, en VO et en français, mixés comme à l'accoutumée chez eux : attention mélange explosif, handle with care !
Sous une pochette splendide à laquelle seul un 33 tours peut vraiment rendre justice, se cachent 10 titres suffocants de grâce et pourtant tous différents : d'obédience dark pop à bruitages étranges (l'introductive Blooming et la finale et fascinante Once Again, qui semblent se répondre), balade épileptique (Mr Sunshine), électro virant à l'indus puis à l'onirique (Miles Away), titres mélodiques & atonaux à la fois (Two to tango ou Aux Anges), pop poétique à guitare acoustique (Introducing), ou finalement déchaînement tribal/indus comme ceux du bon vieux temps (Tenter le Grillage, qui devrait rendre chèvre n'importe quel metalleux par sa violence contenue, comme le glapit le chanteur au refrain : "un truc de malade, tenter, tenter le grillage" !).
Sorti in extremis fin 2010 - c'est chouette, il y a en a toujours un, comme ça, pour emmerder les dresseurs de Top 5 - EveryBody Knows est un disque somptueux, parfait pour découvrir ce groupe inimitable tout comme pour continuer à le vénérer : ce n'est pas parce que ces dieux ne sont plus très jeunes que quiconque, Trent Reznor excepté, a jamais réussi à les égaler dans un style dont ils furent incontestablement les prophètes, et dont ils restent assurément les gardiens du Temple.
Heureux les spectateurs qui pourront les voir lors de leur tournée 2011, car le royaume des cieux est à eux.
(2010)

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Vignette Philippe

 Critique écrite le 05 janvier 2011 par Philippe
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