Chronique album : Two Door Cinema Club

Accueil Chronique album : Two Door Cinema Club - Beacon, par Philippe

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Critique d'album

Two Door Cinema Club : "Beacon"

Pop - Rock

Critique écrite le 22 juillet 2013 par Philippe

Malgré leur assez jeune âge, notre histoire avec les Two Door Cinema Club est déjà fournie : on avait découvert avec enchantement en 2010 un premier album pétaradant et joyeux comme un feu d'artifice, largement confirmé sur scène la même année. Le présent disque propose d'ailleurs en bonus un concert complet donné en Angleterre avec la totalité de cet album-là et ses 4 ou 5 tubes totalement irrésistibles (le genre de choses qui vous réconcilie avec le téléchargement légal...). On les a retrouvés au début de l'été lors d'un show hédoniste et punchy aux Eurockéennes 2013, armés de ce second disque toujours sur la même ligne éditoriale : pop-rock super bien fichue, à peine mâtinée d'électro, rassembleuse sans vulgarité autour de mélodies addictives et bien souvent, délicatement mélancoliques.
Si ce "toujours difficile deuxième album" ne révolutionne donc rien, et que leur musique se prête toujours autant à l'illustration de publicités (ce qui n'est en soi ni une qualité, ni un défaut !), on se surprend à le réécouter souvent, et avec un grand plaisir. D'abord parce qu'on peut souligner la performance à éditer une musique aussi joyeuse, quand on vit en Irlande (dans un climat de cochon donc) et a priori - vu leurs looks de gendres idéaux - sans usage de drogues particulières. Ni même d'abus de bières qui les conduirait sans doute à sonner comme tant de groupes sympas mais gueulards (Flogging Molly, Dropkick Murphys etc), que ce beau pays a déjà donné au monde...
Le tube (constaté en live) de l'album est pourtant l'un de ses titres les plus mélancoliques, Sun, vous plongeant dans un beau spleen groovy, avant que les guitares vrillées de Someday, climax hédoniste de l'album, vous entrainent irrésistiblement ailleurs ! Le reste du disque oscille constamment entre ces deux polarités, idéales pour accompagner les humeurs changeantes : The World is Watching, Handshake ou Spring, à danser les larmes aux yeux ("Rien à foutre de ce salaud / de cette garce, je vais m'amuser quand même !"). Et puis à l'opposé, les très entraînantes Wake Up, Next Year Sleep Alone du genre à donner soudain des chaleurs à vos hormones assoupies après avoir effacé, comme par mégarde, l'ensemble de vos soucis et autres chagrins d'amour ("Oooh, mais que c'est mignon ce petit débardeur, ces épaules bronzées, et quel déhanché, non de Zeus !").
La chanson-titre plus calme, songeuse et peu adaptée au live pour le coup, vient conclure ce très réussi second opus mais s'enchaîne idéalement - comme pour ne pas laisser l'auditeur sur un goût doux-amer - avec la prestation live jubilatoire déjà citée. Que l'on terminera immanquablement une heure plus tard avec la bave aux lèvres, éructant avec les Two Door cinema Club les "ah-oh ah-ah-oh !" de leur toujours aussi tuante I Can Talk ! Avec tout ça, est-il encore nécessaire de préciser que ces gamins sont furieusement sympathiques, pas péteux pour un sou, pour convaincre quelqu'un de se procurer sans délai ce remède de cheval à toutes les formes de morosité possibles ?
(2013)

Critique écrite le 22 juillet 2013 par Philippe
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