Accueil Chronique de concert Billy Crisis and The Traders From Mars...
Jeudi 28 mars 2024 : 6614 concerts, 27064 chroniques de concert, 5409 critiques d'album.

Chronique de Concert

Billy Crisis and The Traders From Mars...

Billy Crisis and The Traders From Mars... en concert

La Pointe Rouge Marseille 23 mai 2009

Critique écrite le par

" Crisis, What Crisis ? "
(Billy and The Jet... Set !)


Tout a commencé avant-hier soir. Un mail anonyme contenant une étrange invitation, doublée d'un flyer - moche, rudimentaire, quasi illisible et " fait main " - m'annonçant la prochaine tenue d'une de ces fameuses et très tendance " Living Room Sessions ", en une villa de particuliers située sur les contreforts de la Pointe Rouge...
Quelques explications (reçues) plus loin : le principe de ces sessions m'était dévoilé : simple, basique, festif !
12 lieux de la ville (ou de ses alentours) seront tour à tour investis par le " chanteur guitariste compositeur peintre poète et plasticien Billy Crisis, et ses Traders From Mars ! " (c'est lui qui le dit !). Lors de chaque Crisis, What Crisis ?, session - offerte de1h du matin à l'aube ! - un concert (doublé d'une performance artistique) abordera divers pans de l'histoire de la musique et de ses plus gros succès (revisités, réinterprétés, déflorées ou pastichés d'originaux par Billy et ses ouailles !). Une suite de prestations accompagnées de spécialités mitonnées par des chefs de la nouvelle vague. Sans oublier : les mixes, la danse, les projections, les lectures à haute voix et les animations à thème ! Un must en la matière : empli de " peoples ", jolies filles, individus rares et membres de la Jet Set triés sur le volet ; en gros, l'endroit où il faudra ABSOLUMENT se trouver. Pour cette première, je serais l'unique membre de la presse " invité " : j'ai du mal à le croire et n'en crois d'ailleurs pas un mot (sans offense pour Concertandco, le site !).

Samedi 25/05 (dans mon chez-moi, en attente !) :

Première surprise, on vient bel et bien me chercher à l'heure convenue (23 H30) mais on me bande les yeux afin que je ne reconnaisse pas les lieux et que je n'empiète pas sur la vie privée des propriétaires de la villa... J'ai du mal à garder mon calme : " Ça " sonne " toc ". " Ça " fait roman à deux balles, fantasme dépassé à la Eyes Wide Shut !Pendant le long trajet - une bonne trentaine de minutes, à vue de nez ! - le chauffeur ne daignera répondre à aucune de mes questions, mais je serais par contre obligé de l'entendre raconter sa vie au téléphone (tout en me frappant l'intégrale de Mike Brant sur la sono à donf ! ! !).
Petite précision : ça semble facile, dans les films - quand vous êtes le héros ! - de marcher les yeux bandés en lançant des mots d'humour aux ravisseurs, mais, en réalité, j'ai failli me péter la gueule deux ou trois fois et j'ai hurlé de douleur en me râpant coude et avant bras contre un épais mur de crépis... Ils ont beau m'avoir gentiment soigné (en me couvrant littéralement d'excuses) j'ai tout de même failli rebrousser chemin en demandant à : " quitter ce lieu de merde et ces gens qui se la pètent, et sur le champ ! ". Une phrase que j'aurais regretté toute ma vie, au vu de la suite des évènements et/ou " hostilités "...



00 h 30 et quelques bâillements teintés de blanc (vin) plus loin : Belle villa luxueuse inconnue, avec vue sur la mer !
Pour commencer, si la lumière est très tamisée et les fumigènes de couleur omniprésents - ce qui a le don de vous plonger dans une atmosphère étrange, onirique, voilée de secrets personnages et envies à l'avenant ! - les gens qui s'y croisent sont tous (légèrement) masqués et beaux, bien faits, habillés " grandes marques ".
Il y aurait ici (paraît-il) des gens " importants " : des politiciens, des footballeurs, des célébrités venues participer " incognito " à l'événement (dixit Lof, que j'ai eu la surprise de retrouver au coin du bar, peu de temps après mon arrivée !) mais je n'en crois rien ! C'est trop facile, de jouer de la sorte sur les fantasmes des gens pour les convaincre qu'ils participent vraiment à quelque chose d'unique, de rare, d'important ! À la limite, sans les masques, j'aurai été prêt à y croire, mais, là, c'est trop simple, ça pue l'embrouille, vraiment.

Quelques verres d'un super Bourgogne, et quelques conversations à la con (plus que convenues) plus loin : l'immense pièce principale du lieu est plongée dans le noir. Une fois les vitres et volets ouverts - donnant sur le jardin - une scène se dessine, s'éclaire faiblement. J'aperçois alors une silhouette masquée, élancée, chapeautée à la Keziah, qui triture les potards d'une guitare électrique ; un crissant larsen envahit immédiatement maisonnée et pavillons. Je ne sais pas comment ils font ça, mais il me semble que toutes les pièces de la maison sont équipées de baffles et qu'elles retransmettent simultanément ce qui se passe sur la scène (idem pour les écrans et téléviseurs installés dans chaque pièce !) " on " a visiblement les moyens, côté organisation.



J'ai beau écarquiller les yeux, je n'arrive pas à reconnaître ou détailler pleinement celui qui tente, tant bien que mal, d'interpréter (a cappella) le I'm The Walrus des " Fabs ". Autour de moi, chacun semble faire exactement ce dont il a envie ou aborder celui ou celle qu'il/elle a envie de suivre : certains se sont rapprochés de la scène, d'autres batifolent dans le jardin, d'autres encore, se font des papouilles dans le noir ou s'éclipsent à plusieurs dans les pièces adjacentes ; ça sent la décadence, la partouze " branchée ", les rites séculaires de la haute société et des bourgeois/notables de province.
" Je veux du monde devant, ou je me casse ! Vous êtes venus pour quoi, en fait, pour jouer à touche-pipi dans le noir, comme des cons, des putains d'ados ? Ou pour participer à un événement important... ". Une phrase crachée avec haine (par Billy ?) qui a au moins le don de faire bouger les choses ; je suis impressionné par la réaction des gens qui rappliquent illico ventre à terre pour grossir le parterre et s'asseoir ou s'agenouiller sur l'herbe, indolents mais dociles, en attente de l'après !
" Bonsoir, je suis Billy Crisis, et je déclare ouverte, la première Crisis, What Crisis ? Session, de l'histoire ! ". Il se tourne alors vers une sorte de toile posée derrière la scène, s'empare d'un pinceau et commence à la recouvrir de noir puis de rouge, tout en poussant des cris primaux insupportables dans le micro (tendu par une jeune fille entièrement nue et putain de bien foutue qui se tient accroupie à ses pieds !). Plastiquement, c'est beau à voir, c'est sûr, mais ça sonne encore fantasme à deux Euros ! Ça à en tout cas l'air de plaire aux gens présents, car certains d'entre eux s'enlacent çà et là sur la pelouse, bien décidés à " passer à l'action " sous peu... (Je me demande alors ce que je fous là, et comment tout ça va bien pouvoir se finir !).



Tout en le regardant faire, je pense au musicien américain Joseph Arthur - à l'époque où il peignait et dessinait sur scène au tout début de ses shows (ou pendant certains morceaux) - sauf, que, là, ben, comment dire... Le résultat est loin d'être à la hauteur ! C'est même carrément laid et sans intérêt (pour l'instant ?) et uniquement formé de formes géométriques bancales, mal dessinées, sur fond rouge, ou noir ! (J'ai l'impression d'assister à la découverte/création des panneaux de la circulation, mais les gens s'esbaudissent, eux, ou gloussent de plaisir : putain de Jet Set à la con !).
Fier de lui, Billy se recule, observe son œuvre durant deux bonnes minutes, avant de s'emparer d'une Takamine pour se lancer dans une calamiteuse version de Berlin (Lou Reed) dont il ne connaît manifestement pas les paroles, en plus ! (Tandis qu'on évacue, conjointement, " peinture " et jeune déesse, de la scène). Après le Wild Horses des Stones (également massacré !) il est rejoint par une batteuse rouquine " topless ", qui commence à marteler ses toms avec vigueur - sans même prendre le temps de s'asseoir ou de régler quoi que ce soit ! - je ne peux détacher mon regard de ces deux seins fermes qui se balancent d'un côté à l'autre de son buste, de ses côtes, ruisselants de sueur, gonflés de respiration thoracique haletante...

Je reconnais alors les Ramones et me surprends à danser, à sauter, à chanter Sheena Is A Punk Rocker, à crier et pousser une suite de cris rauques en leur compagnie (yeux toujours rivés sur les ronds attributs mammaires de la belle). Putain, ils sont désormais quatre sur scène - un guitariste musculeux et une bassiste tatouée en sus ! - et enchaînent illico sur le Goo Goo Muck des Cramps ; j'en écrase alors une petite en repensant au défunt Lux et à un fabuleux concert Parisien donné par eux, il y a une petite douzaine d'années... Déjà !
C'est simple, basique, mais jouissif, il me faut bien l'avouer ; j'ai même oublié ou je me trouve et me laisse désormais aller à sourire à mes voisins (vêtus de toges, de capes très : " ce soir : soirée costumée " super héros ", chez Disney ! ").



Si, Seven Nation Army s'avère finalement bancal, l'intérêt est ailleurs : la bassiste, qui peine visiblement à tenir le rythme, décide soudainement de lâcher son instrument pour se contenter de CHANTER le fameux thème et exhorter le public à la suivre de la voix : " Tanhan Tan-Tan-Tan-Tan-Tan... Tan ! Tanhan Tan-Tan-Tan-Tan-Tan... Tan ! " (ce qui me vaut d'y laisser une oreille dans l'histoire, à cause d'une voisine un peu trop excitée du gosier). Une initiative qui semble mettre Billy Crisis en rogne. Sans crier gare, il lâche sa guitare, s'approche de la " fautive " et tire sèchement sur sa queue-de-cheval, par " derrière ", sans cesser un instant de l'insulter copieusement. Nous sommes tous glacés d'effroi et la tension retombe instantanément ; tandis que la " batteuse " (elle) ne cesse de marteler assidûment caisse claire et grosse-caisse, comme si elle était habituée à ce genre de " débordement ". J'aperçois Lof postée juste à côté : c'est bien la première fois que je la vois s'arrêter de mitrailler tout ce qui bouge chante ou riffe ; faut dire que les baffes volent bas sur scène, ça vire à la bataille rangée. En pleurs, la bassiste s'éclipse sur un ultime " sale connard... Taré... Pauv' mec ! ", ce qui ne ralenti en rien les ardeurs du gars Billy, qui s'empare illico de la basse laissée libre pour tâcher de finir tant bien que mal ce qu'ils avaient commencé à quatre ! Ça s'annonce plus amusant que prévu, tout compte fait : surtout que la bassiste revient pour s'en prendre brièvement au " gratteux " en lui reprochant de ne pas être intervenu au moment de la moche bagarre. Un conciliabule qui tourne mal, qui s'éternise, jusqu'à ce que Crisis décide de finir tout seul, en acoustique, au son d'un tonique What A Waster, joué au plus proche des Libertines. Ensuite, c'est de plus en plus confus : il s'essaie à Grace (Buckley, Jeff) mais bute sur les accords, oublie les paroles, change son fusil d'épaule, joue (mal) le début de Karma Police puis quitte la scène sur un dernier " hé merde ! Putain... ", qui ravive les rires de l'assistance et emmène tout le monde vers les chambres, le bar, ou le buffet.


C'est le moment que choisi un DJ - plutôt enrobé de vêtements très flashy, très " Nova " - pour s'installer aux platines et y mixer une suite de sons World, d'Asian Vibes de mes deux mâtinée de remugles très : " BOLLYWOOD rencontre la musique Arabo-Andalouse... ". J'ai besoin de pleins des verres de fruits pressés sous grappes pour oublier tout ça, vivement le bar ! (le buffet ayant été dévasté en un temps record : je ne pourrais m'étendre sur la qualité des mets proposés, et la " saute " sévère, d'ailleurs...).
J'en suis encore à m'interroger sur la suite et la raison d'être de cette soirée, occupé à descendre goulûment des verres de Montrachet - m'en fous, j'me fais reconduire, après ! - lorsqu'une main anonyme se pose soudainement sur mon épaule et m'annonce que Billy Crisis " consent " à me donner une interview... Et si j'en avais pas envie, moi, hein ? D'abord...

(Une interview à découvrir tout, tout bientôt sur ce même site : en parallèle à ce compte-rendu d'une soirée totalement foutraque, irréelle, hors du temps. NdL: L'interview est en fin de page d'ailleurs maintenant.).



Lorsque l'obscurité envahit de nouveau tout l'espace, et que des chandeliers font une pompeuse apparition - portés par des laquais très XVIe, je songe à vider le lieu ; fort heureusement, c'est l'instant choisi par la prestigieuse assemblée pour " tomber les masques ", après un lent, lent, décompte ! (digne d'une soirée de jour de l'an). J'en profite pour faire rapidement un tour de salle, mais ne dénombre, ni ne reconnais personne ; peut-être une vague actrice un rien transparente - du tout aussi vague et transparent Plus Belle La Vie - un animateur de Grenouille, un restaurateur bien connu, un duo de DJ's electro, deux ou trois créateurs locaux, un avocat croisé sur LCM, ainsi que des grappes de filles et fils de bonne famille qui jouent à se déniaiser en délaissant le vin pour des alcools blancs et raides (trop secs, pour être honnêtes !) rien de plus, enfin, rien qui ne soit au niveau des " people " vantés, annoncés, promis par contrat... Pas grave, le spectacle est bel et bien ailleurs !
Dès les premiers accords de London Calling, on sent confusément que quelque chose cloche, qu'aucun des musiciens ne joue la même partition ou n'écoute un tant soi peu l'" autre ", AUCUN des " autres " ! Un ratage rare, total, qui est suivi d'une première compo originale : un reggae prétentieux, pauvre de texte et de mélodie, intitulé Sarko in Bruni-Land ! Une sorte d'hymne altermondialiste débordant de clichés à la Guignols de l'Info et lesté de rimes d'une rare pauvreté. À oublier !
Ce sera également le cas des deux suivantes : deux rock, très, " Les Traders From Mars pompent honteusement les Libertines jouant mal les Jam, avant de s'essayer au Clash, mais toujours nantis des mêmes limites et/ou tics grossiers ! ", pas l'ennui, mais... Pas loin !
Quand Billy chante de l'Anglo-Saxon, il conserve cette légère pointe d'accent qui a tant fait pour pousser le Massilia ou I Am vers les sommets hexagonaux ! Ça a beau être léger, diffus, ça empêche tout de même de bien " partir " sur leur honnête reprise du Immigrant Song de Led Zep !
Billy se pointe alors vers sa " suppliciée " d'avant entracte et la gratifie d'un doux baiser sur la joue ; elle lui répond d'un raide majeur dressé, avant d'astiquer lentement le manche de sa basse en le pointant du doigt... À défaut de savoir les jouer : ces gens-là connaissent les classiques du rock et les poses qui vont avec, c'est déjà ça ! (Et ça évite surtout de s'ennuyer ferme...).
C'est pendant une autre de ses " compos à moi ! Paroles, musique, ET arrangements ! Que je dédie aux Kinks, aux Hollies, aux Zombies... " - très ennuyeuse, très connotée, sans originalité, datée ! - que je me rends compte de LA réalité des choses : ils sont tous pétés sur scène, Billy en tête ! À la réflexion, ce que je lui ai vu " descendre " tout à l'heure (durant l'interview) pourrait suffire à assommer un Polonais pour le compte, à " sécher " un Basque surentraîné, en pleines Fêtes de Bayonne ; rien de bien étonnant, donc, à ce que tout soit en l'" air ", de guingois, plus qu'approximatif (paroles ET musique !).



À y regarder de plus près, Billy et Joe Strummer ont effectivement UN point commun : ils ne sont jamais correctement accordés sur scène, point ! Pour le reste, s'il possède une superbe Telecaster Rosewood- comme Harrison, durant le concert donné sur le toit d'Abbey Road ! - il est plus proche de Madonna (Glamour) que de Gilmour (David) et se contente de prendre longuement la pose... Fier de son bel instrument " vintage ", de sa rareté ! Sur sa reprise " country-foutraque " de Hurt (Nine Inch Nails) il se pare même d'accents très " ill-Billy ", qui desservent son interprétation et frôlent le risible au plus près...
La suite sera à l'avenant : trouble, fluctuante, incertaine, sans intérêt véritable. Après un risible All You Need Is Love, donné sous briquets, Billy finira allongé de tout son long sur la scène : " raide ", amorphe, défoncé et hagard. Pandora (la bassiste suppliciée !) le gratifiera d'un ultime coup de pied dans les parties avant de plier prestement bagages, pour se " rentrer sur Aix au plus vite et oublier ce connard de Billy ! ", tandis que l'essentiel des convives se livrera à un gigantesque colin-maillard en gloussant ou hurlant au fil des courtes courses-poursuites... Piteux en tous points !
Deux gonzesses nues, le corps recouvert de paillettes dorées - à mi-chemin entre école du cirque et Bada Bing - auront beau s'enrouler lascivement autour d'une grande barre d'acier posée au bas de l'escalier central : la tension retombera vite, c'est un fait, dès la fin du concert annoncée. La pseudo tentative de " performance artistique ", effectuée à l'aide de seaux de peinture projetés sur une toile géante posée à même le sol - sur laquelle quelques filles à poil se laisseront aller à onduler mollement ! - ne changera rien à l'affaire, de même que la lecture à haute voix des vers d'Alcool (Apollinaire) interprétée par un jeune éphèbe en chemise à jabots, visiblement sous paradis artificiels...

Les maîtres des lieux décideront finalement de virer (très sèchement) l'ensemble des survivants sur le coup des 5h du mat', et ils n'avaient visiblement pas l'air de vouloir remettre " ça " avant très, très, longtemps... Ce que je peux comprendre, devant l'ampleur des dégâts constatés au final (très proches de l'ultime scène du mythique The Party, éléphant excepté !).
Pour ma part... Ça faisait longtemps que je n'avais autant ri, écarquillé de l'œil et/ou pris de plaisir : au point d'oublier totalement la plus que sinistre CRISE ambiante, l'espace d'une très (trop ?) courte nuit ! Vivement la prochaine... Si prochaine, il y a ! ! ?

P " J2C " S :
Je me rends compte que j'ai oublié de parler des 6 polaroids " X " flous : projetés sans interruption, derrière la scène, quatre heures durant, en boucle, ... À tel point qu'un des invités s'est finalement rué sur le projecteur pour y mettre un terme : excédé, au bord de l'implosion pure et simple (ce qui déclenchera également un début de pugilat avec le vidéaste local responsable de cette piètre " performance "...).

P " 2Chab 2 " S :
Je ne sais si je dois incriminer Billy Crisis ou l'organisation (voire, les deux ?) pour cela, mais, toute la soirée durant, limitations et interdits se sont succédés afin de perturber ou entraver la bonne marche de ce compte-rendu et de NOTRE travail. Je tenais à le spécifier ici car ce type de parano me semble déplacée au vu de la notoriété et de la renommée du bonhomme en question...






Interview de Billy Crisis


" Rencontre du Billy Type... "
(Manège à trois)


Suite à l'interruption momentanée du concert, pour cause d'entracte - et à la demande d'interview du sieur Billy - je me dirige prestement vers le second étage de la villa, traverse un dédale de chambres et escaliers croisés, en compagnie d'une (très jolie) jeune fille masquée et habillée de transparence, puis frappe doucement à la porté indiquée, barrée (elle) d'un ridicule : " Loge de Billy : prière de ne pas stationner ! ".

Première surprise, et de taille - au sujet de l'" artiste " autoproclamé ! - il est toujours revêtu de son masque et ne semble pas disposé à augmenter la luminosité de la pièce encombrée qui émarge au registre de grotte (sinistre) de trou noir sans fond à fuir sans tarder. Le résultat est bien à la hauteur de l'effet recherché : saisissant et inquiétant à la fois (au final).
Deuxièmement, pendant toute la durée de ce qui va suivre, il ne cessera de faire un sort aux diverses bouteilles d'alcool posées sur une petite table basse, à proximité, sans jamais faire mine de me proposer quoi que ce soit ! Pas vraiment partageur, l'artiste en question...

Billy Crisis (sa voix est étonnement douce, posée, limite charmeuse...) :
Salut ! ça t'as plu ?

(Ma main reste tendue dans le vide : Billy n'aime pas les contacts physiques et se méfie des virus, à ce qu'on m'a dit !).
Oui... Bien sûr, mais... Pas tout, enfin... Y'avait des moments un peu... Euh...

BC (il me coupe sèchement) :
C'était notre première et notre... Dernière ! Avec ce groupe ! Ça peut s'expliquer, non ? Mais, tu sais, nous, on n'est pas bloqués sur le côté " parfait ", " carré ", trop " pro "... Tu vois, nous, c'qu'on cherche avant tout, c'est la performance, l'énergie... À ce niveau-là, par contre, c'était terrible ! Tu peux me croire, je me suis donné comme jamais... Et la suite sera encore mieux, vu qu'on va jouer les " miennes ", en deuxième partie !

(J'avance sur des œufs et lance, d'une voix neutre) :
C'est toujours aussi tendu au sein du groupe... Avec la bassiste ?

BC (il semble se raidir) :
Où t'as vu que c'était tendu, avec Pandora ?

Ben... Vous, vous êtes quand même engueulés, disputés, et puis... Vous avez même essuyé des coups sur scène, c'était dur, quoi...

BC (il se lève d'un bond, et lorsqu'un petit cri étouffé se fait entendre juste derrière lui : je me rends alors compte qu'il est assis sur une JEUNE FILLE, qui me semble totalement nue, ou pas loin...) :
Parce que c'était AVEC une gonzesse, c'est ça ?

Oui, enfin... Pas seulement, mais... Vu du public, c'était quand même...

BC (il me coupe d'un ton autoritaire, tout en s'emparant d'une bouteille et d'un verre qu'il remplit à ras bord...) :
...Qu'est-ce que tu connais à tout ça, toi, le journaleux ? C'est du rock, hé, du rock, du ROCK ! Si ça te fait peur, va voir la Nouvelle Star ! ! ! Tu crois qu'il se passait quoi, à l'époque, avec les Who, les Stones... Ces putains de Pistols, ou même Nirvana... Crois-moi, dans un groupe, ça chauffe toujours à un moment ou à un autre ! Et c'est tant mieux, sinon, fait de la variété... Mon " chou " ! ! ! T'as d'autres questions ?

(Sentant qu'il ne veut pas aller plus loin sur ce sujet, je passe à tout autre chose : tandis qu'il se rassied SUR la fille - dont il ne cessera de caresser machinalement les cuisses entre chaque réponse, façon accoudoir de cuir " vivant "...) :
Ce soir, c'est la " première ", ok... Mais la " première " de quoi, en fait : tu veux aller jusqu'où, exactement, avec ces Crisis What Crisis, sessions...

BC (Il boit à petites gorgées, sèchement, nerveusement : très audiblement tendu) :
Déjà, sache que j'aime pas qu'on me tutoie ! Je sais que vous aimez bien ça dans ce milieu, mais... Pas moi ! Et puis... Je veux aller nulle part ! C'est juste que je veux prendre MA place dans cette ville, ME faire remarquer... Pour pouvoir me casser ailleurs après : du style, Paris, New York, Berlin, Bruxelles... Ou Amsterdam... J'suis un ARTISTE, un VRAI ! Et je veux que ça se sache ! Et puis, tout est tellement fermé ici, dans cette grande petite ville, que... Si tu fais rien d'un peu extravagant, à un moment, ben... T'ES rien, rien du tout... C'est tout !
Alors, " ça ", ou autre chose...

Ok, mais... Pourquoi " ça ", justement ? Ces concerts, ces performances... La peinture, la mise en scène, les gens triés sur le volet, tout ça, quoi...

BC :
J'suis un ARTISTE, un VRAI, je te dis ! Je peux tout faire : jouer, peindre, dessiner, jongler... (Il se lève, s'empare des trois verres posés sur la petite table, puis commence à jongler avec, à toute vitesse : les verres se brisent illico sur le sol, dans un bruit sourd, malgré la moquette hyper épaisse qui le recouvre entièrement...)... Hé, merde ! Je devrais pas picoler autant... Et puis, c'est putain de sombre ici, hein que c'est sombre ?

Oui, c'est vrai ! Mais, même sur scène, tout à l'heure, c'était plutôt sombre, et puis avec ton masque, c'est pas facile à suivre, je sais pas trop ce que ça va donner, côté photos...

BC (sur la défensive) :
Pourquoi, tu prends des photos ?

Ben, non, mais... J'ai une photographe, en bas, qui...

BC :
Tu sais qu'elle doit prendre QUE des photos de MOI, hein ? Elle le sait, au moins, " elle "... Hein ?

Quoi ? ! !

BC :
Elle doit le savoir, " ELLE ", si c'est celle que j'ai vue tout à l'heure... Qu'y a QUE moi, qui doit figurer sur les photos... C'est tout ! De toutes façons, c'est MOI, le groupe ! C'est moi qui écrit, qui arrange, qui chante, qui joue de la guitare, qui peins... Qui organise les soirées... Qui trouve les lieux...

Justement ! Pourquoi ici, tiens, par exemple ?

BC (il déglutit lentement, souffle, puis se lance) :
Déjà, je voulais faire ça sur le principe des " Living Room " concerts : j'en ai vu pleins à Amsterdam, à Bruxelles, à Londres, aussi, bref... Y'a pas mieux, côté " contact ", " proximité ", " échange "... Et puis, être chez quelqu'un, ça permet de sélectionner et d'éviter d'avoir des " bœufs " en face... Ici, c'est le cas ! Enfin, ils sont un peu moins cons, enfin... Ce sont D'AUTRES cons ! Ils ont au moins l'avantage de s'y connaître un peu en art, en musique... (Une phrase prononcée sur un ton plus qu'ironique...)... C'est l'avantage des gens qui ont du fric, et un max, en plus ! Comme chez Michel et France... Les proprios d'ici ! Et puis, c'est putain de beau, non ? Attends, et je paye rien... Rien !

C'est une super baraque, oui, mais... Je sais pas, j'suis pas d'accord avec toi, côté, " bœufs d'en bas " et " férus d'art " de la " haute "...

BC (il essuie le coin de sa bouche, il en a mis partout, se bat avec le masque qu'il doit légèrement soulever à chaque goulée !) :
C'est un peu caricatural, ouais, et alors ? C'est pas politiquement correct... Et puis ? Et alors ? On s'en tape ! C'est souvent vrai... Essaies de faire c'que t'as vu tout à l'heure dans une salle de Marseille... Ouverte à tout le monde, quoi, et tu verras c'qui se passera... Et encore, c'est que l'début ! T'as rien vu, là... (Il ponctue ses dires d'un court rire énigmatique, un poil glaçant).

Pourquoi ? Ils sont comment, les gens, ici ? Et qui sont-ils, en fait ? J'ai entendu dire des choses, à ce propos, mais, comme ils sont tous masqués, comme...

BC :
... Moi ! Oui, je sais... C'est tout le principe du truc !

Ok, peut-être... Mais, comment veux-tu être célèbre, ou qu'on te reconnaisse, si t'es masqué en permanence ?

BC (un poil excédé) :
C'est mon ART qui doit être reconnu ! Pas MOI ! T'as rien compris, hein ? Et puis, en ce qui concerne les gens dont tu parles... Rien à foutre ! Ceux qui peuvent m'aider sont des gens friqués ; ce sont des gens qui ont des relations, qui ont des galeries, des contacts un peu partout, qui ont le bras long, quoi... Alors, je les invite, EUX, leurs amis, leurs enfants, leurs représentants, et puis... Tu sais, y'a des gens qu'ont VRAIMENT du pouvoir ici, te fies pas aux apparences... Si ! Si !

Je vieux bien le croire... Ok ! Mais le côté " masque ", c'est quand même un handicap, au jour d'aujourd'hui !

BC (il se redresse d'un bond, et la jeune fille " fauteuil " laisse de nouveau échapper un court cri de douleur : sourd et étouffé, soit, mais réel, il me semble...) :
Ah ouais ? Et les Residents? Et les Kiss ? Et l'Ange Blanc ?... (Renseignements pris : L'Ange Blanc était un catcheur en vogue - dans les années " 60 ", " 70 " - qui arborait une blanche cagoule que ses adversaires s'escrimaient à essayer d'enlever... En vain !)... Et Marcos, et Fantomas ? Ou le barjot de Phantom Of The Paradise ? Et ce putain de Masque de Fer, hein ? Il a pas réussi à être connu, LUI, MALGRÉ son putain de masque ?

Il a pas fait long feu, quand même, et puis, on n'a jamais vraiment su qui...

BC :
C'est ça, ouais, c'est ça ! À l'arrivée, on parle plus souvent de TOI, ou de LUI, hein ? Niveau " actu " et dessous de l'histoire, hein... Alors ?

(Je ravale momentanément ma fierté pour tâcher d'avancer un peu et tenter d'aller plus loin, avec le gars Billy...) :
Ok, ok ! Mais... Comment tu comptes t'y prendre, en fait ?

BC :
C'est-à-dire ?

Ben, À priori, y' a bien 12 soirées de prévues, non ? 12, comme... Les douze pêchés capitaux ?

BC (il éclate de rire, manque de s'étouffer, puis recrache même un peu de liquide sur le sol) :
Non ! Comme les Douze Travaux d'Astérix ! (Il rit de nouveau franchement !)... Et puis, j'ai beau pas avoir de religion... Y'en avait que 7, des Pêchés Capitaux ! ! ! Par contre, côté Apôtres, ou Tribus d'Israël...

(Je suis rouge comme un Ch'tis en vacances sur la côte, un marathonien en fin de parcours, ou le Maire de Marseille en soirée d'inauguration... Fort heureusement, l'obscurité des lieux me protège également de ce genre de désagrément. Pendant que je ravale salive et fierté d'un même élan : Billy en profite pour happer une bouteille et la boire à même le goulot ! Ça me permet de me reprendre, d'enchaîner...) :
Je viens d'avoir une première idée de ce que " ça " va donner, les Crisis soirées... Et...

BC (Il se lève ET se rassied nerveusement dans la foulée, mettant visiblement sa " partenaire de chaise " au supplice...) :
T'en as aucune idée ! AUCUNE ! ! ! Elles seront toutes différentes, toutes ! De même que les groupes avec lesquels je jouerais, et même... LA musique que je jouerais : tu verras, je peux TOUT jouer ! Et je te parle même pas des performances " autour ", des lieux où elles vont se tenir... Et des œuvres que j'y créerais en " live "... T'as encore rien vu ! (Sur ce, il s'empare d'une seconde bouteille et s'apprête visiblement à lui faire subir les mêmes outrages...).

C'est quoi LE but, derrière tout " ça "... C'est de sortir, de publier ou d'exposer quelque chose à la fin, c'est ça ?

BC (Toujours collé, scotché au goulot : comme un enfant du temps jadis aux seins de sa mère !) :
Ouais... Tout ! Tout sortira à la fin ! On filme les soirées, on enregistre... Et puis, la plupart des toiles sont déjà vendues... Avant même d'avoir été créées ! c'est dire la confiance que ces gens mettent en MOI, non ? Ça te la coupe, ça, vrai ?

C'est vrai que c'est étonnant... Ça veut dire qu'il y a des marchands d'art présents, ce soir, et... Des agents, des gens du show-biz, ou, des...

BC (Après un rôt sonore qui me glace les sangs !) :
Tout ce que t'as à savoir, TOI, c'est que " ça " se présente bien et que les mécènes ne manquent pas, c'est tout ! Contrairement à ce qu'on veut vous faire croire : si t'es VRAIMENT bon, comme MOI, TRÈS bon ! Hors normes, même ! T'as pas de soucis à te faire, question soutient, tu peux me croire... Crise ou pas crise, à la con ! Compris ?

C'est évidemment de là que vient le nom : Billy Crisis, c'est ça ?

BC (il se contente de me regarder et de garder le silence, durant un court instant, ce qui me glace d'autant : à cause du masque coloré et de son étrange fixité !) :
J'sais pas... Regarde dehors, quoi...

Si tu veux parler de la crise, ben... J'la vois pas trop présente ici, là, " dehors ", ou alors... Elle est pas arrivée jusqu'ici ! Parce qu'ici... Ça sent surtout le pognon, la haute, les gens à l'aise, les moyens, quoi !

Son sourire m'effraie un peu. Il se lève, s'empare d'une autre bouteille, semble tituber un peu, reviens vers son fauteuil, s'agenouille difficilement, se penche, ouvre les cuisses de sa " partenaire ", et... Je peine à distinguer ce qu'il fait véritablement, mais, je l'entends respirer de rauque (la fille !) je me sens horriblement gêné, je ne sais si je dois partir ou bien rester (céans) et assister à " ça "...
Deux bonnes minutes plus tard - j'aurais dit deux heures, tellement ça m'a paru long, et lourd ! - tous deux éclatent de rire et Billy se lève en se prenant les côtes, au bord de l'étouffement...

BC (toujours hilare, il s'empare d'une autre bouteille et se rassied, visiblement fier de lui et de...)
Tu y a cru, hein ? Pas vrai ? Tu vois, c'est dur de savoir où se trouve la réalité des choses, de faire le tri au milieu de tous ces trucs compliqués, là : l'apparence, les faits, le vrai du faux, les imitateurs, le spectacle, la VRAIE performance... Tu y a cru ! Je le sais ! T'avais l'air tellement mal... Putain, on est bons tous les deux, non ? Non ?

C'était pour de faux, alors ? Putain, vous m'avez eu, c'est vrai ! J'étais mal, je croyais que tu étais en train de... Que vous alliez... Devant-moi, en plus, et...

BC (D'un ton malicieux) :
... Mais si je te dis d'un coup que c'était pour de bon et que c'est MAINTENANT, que je te charrie... Tu te sentirais comment, si je te disais que c'était RÉÉL, hein, finalement, au bout du compte...

(Je ne sais qu'en penser et si je dois le contrarier, il a quand même pas l'air net, net, le gars Billy... Surtout qu'il se met maintenant à me tourner autour, lentement, sans cesser à aucun moment de lancer (d'une voix de fausset exaspérante) " Tu y a cru ! Tu y a cru ! Tu y a cru ! Tu y a cru ! Tu y a cru ! "...).

Au fait, tiens... C'est quoi tes modèles, en peinture ? Je t'avoue que j'ai pas compris où tu voulais en venir, tout à l'heure, au début du concert, avec tes signes étranges, là... Sur fond rouge, ou noir !

BC (il s'arrête enfin de me tourner autour pour regagner son siège " féminin " préféré, sur lequel j'aimerais bien poser mes fesses, aussi, et peut-être quelque chose d'autre, en fait...) :
J'sais pas... C'est trop dur, comme ça, là... Y'en a tellement : Matisse, Freud, Dali... Picasso, évidemment...

... Évidemment !

BC :
... Et puis, Miro, Les trois " grands bleus " de Miro, c'est quelque chose, non ? J'avais passé une plombe devant, en extase, à l'époque de l'expo à Beaubourg... Et puis, tiens, sans oublier Klimt, Basquiat... Egon Schiele... Henry Moore, aussi, côté sculptures... Bref, y'en a tellement, en fait... Et je te parle même pas de Max Ernst... Mon préf, trop barge, le mec...Ha, ouais, et puis Matthew Barney, évidemment, ce qu'il a réussi avec sa série des Cremaster(s), c'est grandiose... J'aimerais assez faire ça : mélanger des vidéos, de la musique, des installations, des textes, des photos...

C'est vrai que je l'aime beaucoup aussi, c'est un des grands du contemporain, un qu'est vraiment au niveau... Mais, en ce qui concerne TA peinture, tu te situes où, et ça veut dire quoi, c'que t'a fait tout à l'heure ? Au début...

BC (de nouveau ombrageux et cherchant une nouvelle bouteille à happer, sans succès, cette fois !) :
Tu le sauras plus tard... Tout sera dit, dévoilé, à la fin ! Pour ce soir, comme c'est la " première ", je suis resté sur un registre plutôt " brut ", " primitif ", du style hommes des cavernes et trucs rupestres... Mais, tu verras, je remonterais le temps, petit à petit, comme le saumon remonte aux sources mêmes de l'humanité pour finalement aller baiser sa saumone comme un chien et se reproduire... Avancer... Faire tourner ce putain de monde figé du cul ! (Le tout accentué d'un long rire gras et lourd !)... Putain, parle-moi musique, plutôt, tu sais que je compose AUSSI, non ? Alors, qu'est-ce t'attends ?

Ben, c'est que j'ai encore rien entendu de toi, en fait !

BC (Littéralement stupéfait) :
Comment ça ? Et tout à l'heure ? Tu faisais quoi, pendant le concert...

J'étais là, mais... Y'avait que des reprises ! ! !

BC (il semble réfléchir et chercher si je dis bien la vérité, avant de lancer un peu déconfit) :
C'est vrai, c'est vrai ! On l'a fait exprès ! C'est pour mieux vous surprendre après, plus tard... Y'aura plein d'originaux, tu peux me croire, ça oui ! Mais ça t'as donné une première idée de ce que je vaux, non ? Tu peux le dire, que c'était bien !

(Je ne sais que répondre et tente de gagner du temps) :
Je sais pas... Ça semblait en place, oui, du moins jusqu'à... Seven Nation Army !

BC (il jette le cadavre de la dernière bouteille sur le sol et souffle de dépit) :
T'es sensible, hein ? J'te verrais pas tailler la route avec un vrai groupe, ça non... Moi, quand j'ai voulu quitter mon patelin, j'étais tout môme, hein, ben, j'ai tout de suite été...

... C'est vrai, ça, tiens, tu viens d'où, au fait ?

BC (imperturbable, sourd à ma demande) :
... Je disais que je me suis fait engager comme roadie sur une tournée de Johnny, ce vieux décoloré en sueur ! T'aurais vu le cirque que c'était, incroyable... Quels cons, ces mecs, qu'est-ce qu'ils se la pètent... T'imagines pas comment ! ! !

Ha bon ? Tu avais quel âge, à l'époque ? C'était quand ?

BC (il se lève et me signifie que l'entretien est terminé à l'aide d'un geste court, hautain, impérieux) :
Tu poses trop de questions, et puis... Pas les bonnes, surtout !
(Il se dirigera ensuite lentement vers le fond de la pièce et restera sourd à toutes mes demandes, toutes ! Avant de revenir tout à coup vers moi pour m'enjoindre à quitter la pièce, en essayant de me pousser, de m'intimider physiquement, tout en chantonnant One Love(Bob Marley) avant d'éclater de nouveau de rire ! Vraiment étrange, le mec...).

Une rencontre étonnante, un mec un poil mégalo schizo et parano, qui se prend manifestement pour ce qu'il n'est pas - au vu de la performance du soir et de cette première Crisis What Crisis ? soirée ! - mais qui aura néanmoins réussi à capter mon attention ; du moins, suffisamment pour que j'ai envie de remettre " ça " sans tarder, curiosité professionnelle oblige, et... Pas que ! ! !

P " 2 " S :
J'aurais tout de même aimé pouvoir lui demander d'où il sortait et pourquoi je (nous ?) n'avais jamais entendu parler de lui jusqu'à aujourd'hui ; ni ne l'avais apparemment jamais croisé sur une quelconque scène de la ville ou de la région (ce sera pour une autre fois ?).
Si vous avez des photos ou des infos à partager, quelles qu'elles soient (ou que vous avez participé/assisté à cette délirante " sessions ", en cet endroit majestueux !) n'hésitez pas à les laisser sur ce site ou à me contacter directement...
Merci !

> Réponse le 27 mai 2009, par LOF

Étrange soirée, et... Curieux personnage ! Je m'exprime ici en tant que photographe "officielle" de la soirée, et tiens à m'expliquer sur le parti pris (pas toujours volontaire) très/uniquement cadré sur l'homme de la soirée. En effet, je me suis vue attribuer un "compagnon de soirée" dès mon arrivée, qui ne m'a pas lâchée d'une semelle (j'ai d'ailleurs l'impression qu'il est toujours là, quelque part) préposé à l'exécution de LA demande de la "Star" : LUI seul doit apparaître sur les photos ! Ho, pas de menaces, non, juste une main lourde sur mon épaule pour me signifier que, " là, ben... Non ! ", " ha bon ? D'accord, alors... ". La raison avancée : le concert est filmé et les images seront exploitées plus tard, d'où droits, etc... Techniquement, j'envie les gros capteurs des...  La suite | Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Mystic Punk Pinguin

What Crisis ? demande ton Billy. Effectivement, il a compris où était la thune en se vendant aux riches du pseudo rock'n'roll dans une ambiance de sous-décadence. Un bourgeois qui fait du rock'n'roll ça sonne creux. Alors, ils essaieront toujours de mettre du pseudo second degré pour combler le vide créé par ce qu'il leur manque cruelement : la rage. Certains bourges y réchappent en y distillant du nihilisme mais dans la plupart des cas, y a que dalle, ça parle pas aux tripes. T'as tenu jusqu'à 5h du mat ? Sans taper quelqu'un ? Chapeau ! T'aurais pu au moins piquer la coke et l'argenterie ! Le Pinguin, rock tendance prolo  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Philippe

Cher Jacques, je m'étonne que vous ne l'ayez point reconnu, à n'en pas douter, il s'agissait là d'une énième perversité de l'infect Cap'tain Carnasse & his Mummy qui, poursuivant sa tournée mondiale chez les trous du c... (après l'Incroyable Talent d'M6..), a poussé le vice jusuqu'à aller massacrer des bons morceaux pour des oreilles incultes - geste dadaïste qui ne manque pas de panache, en somme. Mais évidemment, bourrin comme vous l'êtes, vous ne percevez pas le second degré, alors forcément, ça tombe à plat.  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Vand

"Sur sa reprise " country-foutraque " de Hurt (Nine Inch Nails) il se pare même d'accents très " ill-Billy " A supposer qu'il ne connaisse que la reprise de Johnny Cash d'ailleurs... En tout cas c'est un Report que l'on qualifiera d'édifiant, j'm'en vais arrêter le Hardcore et me tourner vers de plus grosses sensations !  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Gref'lekchtin

Ca sent quand même la mystification à plein nez. Bel exercice littéraire, mais cette soirée a-t-elle eut lieu ? Les contraintes photographiques ne seraient-elles qu'un prétexte à un sacré numéro d'illusionniste ? Mais qu'importe, à part l'interview, la nouvelle est fort plaisante à lire.  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Philippe

Tout pareil que le précédent, c'était d'ailleurs ma première idée informulée ! Je pressentais l'invention, seulement de personnage, pas de toute la soirée ! Mais en fait, bien vu, c'est une imposture attrape-Pinguin, un truc à faire bouillir le communisse en lui, rien de tout ça n'a eu lieu... Et puis ce personnage imaginaire cite un peu trop Anton Newcombe dans le texte... Je pense aussi qu'on nous a menti. J'ai moi même fait croire que j'étais allé voir Johnny Hallyday en concert, et Pirlouiiiit qu'il avait vu Chantal Goya, c'est dire. Et puis tout le monde sait que J2C est un sale type... ;-)  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par the vaccuopilot

Certainement le post le plus excitant qu'il m'a été donné de lire sur ce portail... Tant la chronique, que ce fil déroulant des réactions, qui amène invariablement jusqu'au spectre de la mystification, tout est délicieux... Merci à tous pour ce moment de lecture impromptu.  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Jacques 2 Chabannes

Tout le monde sait bien - ceux qui étaient belles et biens présent(e)s ! - que Philippe n'était pas réellement là pour voir le concert d'Electrolux ce samedi... Qu'il n'a fait que coller-copier les prestations précédentes, une impression confirmée par le "c'est pas parce qu'on n'a pas de bonne photos et qu'on n'est resté que 30 mn, que... Bla-Bla !!! Jaloux que vous êtes...   Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Mystic Punk Pinguin

Bon, si c'est comme ça, je vais poster ma chronique du 1er mai à la CGT Martigues, avec le groupe qui reprenait du Popa Chubby en plein soleil après la paëlla et le pinard.  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Crapoulette

Pour ma part je suis à peu près sûre d'avoir aperçu Jacques de chabannes complètement ivre, en train de danser en débardeur noir à résille sur la scène du Poste à Galène (soirée années 80) sur L'aventurier d'Indochine. Je pense qu'il a dormi peu après et qu'il a tout inventé, c'est moche l'alcool...  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Magic

Je viens de lire l'article et j'ai du mal à croire à ce que je vois des réactions derrière . j'aurais aimé y être, moi, dans ce truc zarbi au moins pour rétablir la vérité et pouvoir en parler. Y'en a combien de ceux qui parlent qui peuvent prétendre tout savoir et avoir tout compris ? La prochaine fois Jack, invite les tous avec toi, je crois que c est ce qu ils veulent. A mon avis, ils sont certains d'avoir loupés quelque chose...  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Magic ?

Magic ? Mais je suis Magic ! Et d'ailleurs je n'existe pas ! Quel Houdini ce Jacques 2 Chabannes !  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Encornet&Trottinette

Hum, c'est mystérieux tous ces gens qui veulent nous faire croire que c'est une mystification. Ça cache surement quelque chose... Il n'y a pas de fumée sans feu....  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Maître Collard

Cette soirée n'a jamais existé ! J'ai d'ailleurs dans cette enveloppe la preuve que le susnommé J2C était absent au moment des faits...  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Zbebline

La preuve que cette soirée n'a jamais eu lieu, c'est quelle n'a pas été annoncé dans Ventilo. et une soirée hype non annoncée dans Ventilo c'est impossible !  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par Lof

Mais c'est qu'y nous traiteraient d'affabulateurs tous là ou presque !!! J'y étais moi et je dansais pas sur Indochine avec Jacques de Chabannes (machin m'en garde). Manifestez-vous là tous les masqués, dites-leur vous, on était des pleins, au moins une centaine, bon j'exagère, peut-être un peu moins, combien on met à bloc à l'embobineuse ? Et ben voilà comme ça... Et Ventilo, ils ont peut-être été invités, qui vous dit qu'ils étaient pas là d'ailleurs, et puis sinon tant pis pour eux. Jaloux tous que vous êtes...  Réagir

> Réponse le 27 mai 2009, par dr-psychedelic

Il n'est pas dans mes habitudes de laisser des messages ou d'écrire dans le courrier des lecteurs mais il est des circonstances où il faut savoir réagir. Je ne sais si votre journaliste Jacques 2 Chabannes était présent ce Samedi mais moi oui. Pour ce qui est de la performance si la musique a pu être quelquefois médiocre l'ambiance était bonne et bien souvent surréaliste ce qui ne peut pas faire de mal dans la grisaille actuelle mais surtout ne perdons pas de vue que le but était d'y découvrir un artiste singulier. Etant amené et celà sans être un "bourge" pour autant comme vos commentaires semble le laisser entendre, à fréquemment participer à ce genre de soirées je peux vous confirmer que la plupart du temps elles se passent ainsi. Voilà j'espère que ces quelques commentaires vous...  La suite | Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Encornet&Trotinette

Reste plus qu'à attendre la vidéo pour voir si c'est un canular ou pas. Cela m'étonnerait qu'un gros megalo comme ça reste dans le silence. Pour ma part, j'ai de gros doutes vu le côté too much de l'interview.  Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Louison

C'est con, ce genre de truc . à la base, ça me dit rien, et au final, j'ai envie d'être de la prochaine alors que les lieux hype genre Maronnaise les soirées performances les squats artistes qui peignent tout en mixant et tout ça, ça me gonfle violent... je vois pas pourquoi je devrais y croire ou pas , je veux juste en être !  Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Un simple rockeur

Mytho ou pas ? Dans tous les cas le buzz fonctionne à fond ! On ne parle que de ça, alors qu'il n'y a pas une ligne sur le concert qu'a donné mon groupe dans un petit lieu de Marseille. Pas assez hype surement. Dommage, j'avais une autre idée de Live In Marseille...  Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Vand

Mon simple petit rockeur, que tu es con... Ne le prends pas mal surtout. Mais je t'en prie, vas-y, dissèque tous les Live Reports de LiM, juste histoire de t'apercevoir à quel point l'idée initiale que tu avais de LiM est juste. Évidemment tu ne pouvais pas savoir que moi, par exemple, j'ai reçu comme bien d'autres un mail du Mystic Punk Pinguin nous invitant à jeter un oeil à ce Report surréaliste. Alors on l'a lu, on s'est marrés, on a écrit une connerie pour marquer le coup, and that's all... Evidemment il n'envoie pas un mail à chaque Report des concerts de Chavana, ou de Relax and Co (tu es un rockeur, en tant que tel tu dois forcément les connaître ;) ), mais faut avouer que grâce à ces gens, y'a plus souvent de supers groupes de Punk, Rock'n'Roll et Garage qui passent, que...  La suite | Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Vince Venckman

This is so DADA ! Merci Vivant Dans Marseille !  Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Jacques 2 Chabannes

Juste un mot rapide pour vous dire que, si j'ai accepté ce reportage - oui, ce REPORTAGE - c'était justement dans l'idée que LIM parle de tout et tou(te)s, sans tenir compte des clivages, des types de musiques, des salles, des chapelles à la con ou autres délires de critiques basés sur des procès d'intention et/ou diverses allergies liées au succès ou à la renommée... Rien d'autre ! Un peu dans le style des sessions d'H. André que Pirlouit ne cesse de nous narrer ici (à bon escient) alors que le type joue pourtant dans son atelier, en solo... Après, chacun joue avec ses armes et fait les choses à sa manière ! En ce qui concerne le gars Billy, le " buzz " ne me dérange pas le moins du monde, c'est fait avec pas mal de second degrés - qualité rock optimale, ou pas ! - et c'est toujours...  La suite | Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Prof

Formidââââââble, un con prétentieux joue mal de la musique, c'est totalement sans intérêt voir imaginé, quoique bien raconté, et ça génère tel un champignon, des kilomètres de réactions, tel un mycélium de neurons en bouillie ! C'est le deuxième principe de la thermodynamique expliqué aux enfants : l'entropie de l'univers ne peut qu'augmenter, le désordre crée du désordre... Et encore, sait-on combien d'autres usurpateurs d'identité se cachent dans les réponses ?  Réagir

> Réponse le 28 mai 2009, par Louison

Formidab'... Je propose une " Nouvelle Star " avec Billy comme unique candidat et le groupe punk qui se plaint en guests ! et je mettrais " Prof " au niveau de Lio ou Sinclair, en juge soviétoque qui s'écoute écrire et pontifier du ciboulot (je sais au moins pourquoi je roule pas en zibeline !). Le jour ou j'ai des chiards, je m'les garde, c'est sûr, tu les auras pas toi, compte pas dessus, j'prendrais plutot 2 chabanes ou Billy, histoire qu'y s'marre un peu sur les bancs... J'vais me refaire le compte rendu pour rire un peu, j'en ai besoin après ça.   Réagir

> Réponse le 29 mai 2009, par Billy Crisis

Suis chez Roland pour quelques jours : bien à vous et à TRÈS bientôt! Merci pour tout...plein des HUGS... BILLY CRISIS Legend : "Roland de Crise" (Oeuvre spontanée de Billy Crisis / 28-05-09)   Réagir

> Réponse le 29 mai 2009, par Erasmus

Je suis venu à vous grâce au mail d'un collègue, et je ne le regrette pas du tout. Superbe article, tant au niveau de l'écriture, que du fond (vrai ou faux). Je l'ai lu d'une traite, me suis marré et l'ai vraiment apprécié. L'artiste en lui-même est plutôt truculent et fendard, qualités scéniques réelles ou inexistantes, peu importe au fond. Ça m'a vraiment donné envie de rester pour aller lire d'autres articles et fouiller dans les tréfonds de vos archives. Beau travail. La qualité de la presse papier en plus réactif. Au fait, je suis également prof, mais pas " pontifiant " pour autant...  Réagir

> Réponse le 30 mai 2009, par Louison

Pendant qu'on se frite et qu'on débat sur sa réalité, l'artiste qui fait polémique à l'air de sa la couler douce de dessiner dans les gradins de Rolland Garros . pas simal le dessin . j'en veux bien moi de sa "non" existence...prends-moi avec toi Crisis !Je crois en toi moi!  Réagir