Accueil Chronique de concert Arthur H + Arthur Ferrari
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Chronique de Concert

Arthur H + Arthur Ferrari

Arthur H + Arthur Ferrari en concert

Usine - Istres 07 Décembre 2012

Critique écrite le par

A notre arrivée à L'Usine, le public n'est pas encore au complet et les crash-barrières ont été enlevées pour laisser place à un petit escalier qui monte tout droit à une drôle de scène faite de bric et de broc : Une batterie installée sur des cagettes, un canapé très vintage et une échelle flanquée de chaque côté de deux gros yeux en lampes ... Coussins, abat-jour et ventilo ... Le tout entouré de bandes de sécurité rouges et blanches. On est dans un squat ou quoi ;) ?!!



La première partie de Arthur H ne se fait pas attendre et elle sera assurée par Arthur Ferrari (soirée sous le signe des Arthur donc, mais aussi des "fils de", puisque celui-ci n'est rien de moins que celui de Nino Ferrer). Ils sont deux, armés de guitares et commencent à nous distiller une petite ballade swing de derrière les fagots. C'est Arthur Ferrari qui mène la danse de cette Nuit Qui Dort, avec son compagnon de jeu, Etienne Choquet qui lui nous pose une contre voix beaucoup plus aigüe, avant de repartir sur les accords de sa guitare.



Des paroles un peu décalées à la Thomas Dutronc, une voix chaude avec par moment des intonations à la Gainsbourg et ces cordes qui colorent plaisamment la musique avec leurs longues pause mélodiques. Ils mélangent avec subtilité les sons folks et électriques, jouant à fond la carte du contraste pour des fables aux thèmes souvent farfelues, comme celle-ci : Les Boulons qui cherchent leurs écrous !



Mais après cette belle et originale parabole amoureuse, il est temps de parler des femmes, toujours avec cette voix plutôt sensuelle et sur un rythme lascif. Il joue avec le public afin de lui faire chanter les chœurs. Et s'il n'y a pas beaucoup des "La La La" demandés dans le public au début, le bon swing est bien là, qui ne tarde pas à entraîner notre timide salle.

Leurs deux voix continuent de se mélanger, avec celle d'Etienne Choquet qui prend des faux airs de M. C'est ludique et entraînant. On part d'abord avec Les Bonhommes Sous L'eau pour une petite danse aquatique, à grand renfort de pédale oua-oua (le chant des sirènes sans doute ?!!), pour ensuite embarquer à bord d'une Bossa Nova très dansante, qui nous invite au voyage.



Répertoire varié, vous l'aurez compris. Musicalité swing très travaillée. Une belle découverte, piquée de talent et d'humour ... Avec des paroles qui, j'en suis sûre, vont marquer à jamais la chanson française : "Pas de tagada entre toi et moi"
Ne reste plus qu'à attendre la sortie d'un album maintenant !



Arthur Ferrari : Chant & Guitare
Etienne Choquet : Guitare

Setlist
1 - Nuit Qui Dort
2 - Les Boulons
3 - Regarde Moi
4 -
5 - Les Bonhommes Sous L'eau
6 - Viens Danser
7 - Consensuel

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La vacation de scène entre Arthur Ferrari et Arthur H est un peu longuette, surtout avec une première partie disposée bien en avant et tout déjà fin prêt pour la suite en arrière plan ... Mais bon, c'est souvent comme ça. Alors on prend son mal en patience.



Et c'est Arthur himself qui ouvre le bal, tout de paillettes vêtu, en prenant place derrière le piano habillé de cagette ... Joli paradoxe (et je pense que ce ne sera pas le dernier !) Puis, ses compagnons viennent le rejoindre, lui et sa belle voix rauque au timbre chaud qui s'élève. Il est là, sous un drôle de lampadaire, quasi couché sur le clavier et éclairé de rouge par en-dessous. C'est captivant.

Puis il gagne le devant de la scène, dans cette ambiance de "garde meubles". Les musiciens entrent définitivement dans la musique et même si je suis un peu dans le pâté ou peut-être parce que je le suis (je tiens un crève de folie), je trouve ça carrément planant. Il nous demande de reprendre encore plus fort Give Me Up en nous regardant l'air amusé ... Et je ne peux m'empêcher de penser à son père. Quoi que je trouve qu'en vieillissant, il aurait plus des airs de Gainsbourg que d'Higelin ! Un Gainsbourg qui serait allé à la rencontre du Rock en quelque sorte.



Il semble toujours chercher à être au plus près de son public, tout sourire, plein de regards attentionnés et le plus souvent dans une lumière qui joue à entretenir une pénombre tantôt rouge, tantôt bleue. Pourtant, cet état d'apesanteur va être un peu troublé par un claviériste anxieux, qui semble avoir des soucis techniques ... Qu'à cela ne tienne, on compensera avec la batterie !!

Sa voix est si particulière, qu'elle semble par moment ne faire plus qu'un avec la musique ... On plane littéralement, au rythme du vrombissement des ventilateurs, emportés que nous sommes, comme en plein vent, à l'instar des rubans de sécurité rouges et blancs qui volent sur scène. Sa voix se fait murmure. D'une poésie à vous donner la chair de poule. Puis elle se transforme et se met à chanter en espagnol, sombrant dans les graves ... Une corde qui vibre au vent. Il la rend diatonique ... Mais c'est un jumeau d'Ottilie [B] ma parole !



Il retourne à son piano-cagette, accompagné par une guitare et une basse au son très Folk-Country, pour une chanson à Marie (Le Chercheur D'or) qui a quelque chose comme un Road Movie. On ne peut que se sentir embarqué et suivre, comme happé. Il cabotine avec sa veste de lumière ... Sommes nous digne d'elle ? Non ! Mais pour le pantalon ? Oui !! Son humour décalé fait des ravages et il continue en nous assurant qu'à la fin de la crise, on en aura une toute pareille !! Mais en attendant, sommes-nous des Baba Love ? Sans aucun doute. Cette déambulation sans fin de l'homme qui marche entraine toute une salle avec elle, qui se met à frapper dans les mains avec frénésie. Arthur, lui, semble boxer dans le vide et vivre tout cela de l'intérieur, avec cette musique qui entre en lui et le parcourt de secousses.

Alors il boit un coup pour reprendre un peu de forces, avant de repartir pour New York City. Les vibrations semblent monter depuis le sol et gagner progressivement du terrain, de la chair ... C'est alors que L'Usine de met à danser. Les lumières semblent venir de partout à la fois et de tout : Les bidons, les seaux ... Arthur, au milieu, joue les funambules. Ses pieds ne semblent plus toucher terre. Il vient prier le Dieu batterie, avant de reprendre place derrière le piano pour la plus belle chanson du monde ... Prendre Corps. C'est juste magnifique. On est là, quasi dans le noir, à boire plus qu'à écouter ces paroles ... "Tu m'enivres - Tu me fluide - Tu me tourbillonne - Je t'invente et parfois tu te livres - Je t'écris - Tu me penses ..." Pour moi ce sera les yeux clos pour ce poème de Ghérasim Luca.



Après cette parenthèse jubilatoire, c'est son côté irrésistiblement caustique qui reprend le dessus et il nous offre une transposition Spéciale Marine Le Pen aux Saintes Maries de la Mer (ne cherchons pas la source de cette idée saugrenue !) avec "Je te transparente - Tu te pénombre !" ... Amenant à l'épilogue farfelu suivant : Elle part creuser un métro avec la pelle de plage (enfin je tente de résumer son savoureux discours décousu !)

On enchaine sur Lily Dale, où quand le piano vient apporter sa douceur à une voix d'écorché ... Quand on touche à la perfection. Et c'est Arnaud "Qui est là même s'il s'est trompé de date" qui l'accompagne au clavier. Puis c'est Arthur qui va prendre la relève, toujours sous son réverbère, juste accompagné de ses battements de pieds et d'une ligne de basse. Le public en profite pour y joindre sa clappe. Un véritable boxeur dans son ring, pour une fin de set musclée et puissante.

Premier rappel. Le piano a avancé et il est revenu seul sur scène, à demi éclairé. Il nous offre un petit medley avec une salle qui joue les choristes. En fait, ce rappel fait office de mini-concert acoustique ... Avec, entre autre, l'air des Ramoneurs de Mary Poppins ... Choix amusant et original. Sa voix se brise légèrement. Sa douceur mêlée à la magie du piano ... Une parenthèse enchantée.



Puis, les musiciens reviennent. Taquinerie sur la barbichette de ses compagnons de scène et retour sur "Les drones de Dassault" qui rodent (la proximité du site du magnat de l'industrie lourde avec la salle de L'Usine tourne carrément à l'obsession ;) !!) Il lance la Mystic Rumba pour nous faire danser ... Une Rumba qui corde, qui pianote et qui tourbillonne. Par le son alléché, Laurent Bardainne vient les rejoindre armé de son saxophone et ils se regardent tous pour une fin follement jazzy.

Dernier petit rappel pour la route. Jeux un peu pshyché, une pincée d'électro et grosse batterie pour La Beauté De L'amour. Je peux vous assurer qu'il lui reste bien assez de jus pour faire danser une dernière fois L'Usine, avec un accord final jouée en mode : Tout le monde debout !!

La toute dernière sera tout simplement un hommage à Lhassa De Sela (décédée en Janvier 2010) ... Ligne de basse très marquée et batterie jouée aux marteaux de feutre. Un dernier moment de pure félicité. Il termine droit comme un i, à la proue de son navire imaginaire. Une H de soirée, passée avec un H d'artiste !!



Arthur Higelin : Chant & Guitare
Antoine Montgaudon : Guitare
Juan De Guillebon : Basse
Arnaud : Clavier
Laurent Bardainne : Saxophone
Florent Savigny : Batterie

Setlist
1 - Ulysse et Calypso
2 - Give Me Up
3 - Est-ce Que Tu Aimes ?
4 - Cheval De Feu
5 - Dis Moi Tout
6 - Le Chercheur D'or
7 - Baba Love
8 - New York City
9 - Prendre Corps
10 - Lily Dale
11 - Le Sculpteur Aveugle
12 - Basquiat
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13 - Solos Arthur
14 - Mystic Rumba
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15 - La Beauté De L'amour
16 - La Marée Haute

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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