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Chronique de concert Autechre + SND + Rob Hall
Jeudi 18 avril 2024 : 6298 concerts, 27081 chroniques de concert, 5410 critiques d'album.
Chronique de Concert
Autechre + SND + Rob Hall
Biomix sont bien connus dans notre région pour organiser depuis des années des soirées festives entre Aix et Marseille, depuis 2/3 ans ils montrent qu'ils savent aussi s'essayer à dialoguer avec nos cerveaux en même temps qu'avec nos pieds.
L'action se déroule à la Fondation Vasarely, fort beau lieu, et, après un premier week-end dédié à Warp il y deux années, en 2004, la manifestation trouva ses propres marques sous le nom de Territoires Electroniques.
Cette année, la soirée inaugurale accueillait les très attendus Autechre, accompagnés de SND et Rob Hall, vous avez dit British ?!
Rob Hall, patron du label Skam, petit frère de Warp, moins reconnu mais tout de même découvreur de Boards Of Canada, Bola, Jega, Datathief ou autres Yunx ... Rob Hall qui joua longtemps avec les deux d'Autechre, sous le pseudo Gescom, et qui semblait donc être le mieux placé pour assurer les transitions entre les live. Ses sélections ne furent pas décevantes.
SND est un duo anglais qui commença à se faire remarquer vers le milieu des années 90, atteignant leur quintessence avec "make cassette" leur premier opus chez Mille Plateaux, mythique label allemand orfèvre de la "click & cut" music. Depuis deux albums ont passé, mais ils sont plus de l'ordre de copies sans surprises que révélateurs d'une quelconque amélioration, SND semblant peu désireux de changer une recette qui marche. Étonnamment au Cabaret Aléatoires ils surent admirablement s'adapter au moment et au grand nombre de personnes massées devant eux, jonglant avec les rythmes, grouillant de micro sons et légères mélodies tour à tour en avant ou arrière plan, distillant tout en finesse du plaisir pour tout le corps : tête et jambes.
Je ne savais qu'attendre d'Autechre dont l'arrivée était précédée de tant de ragots, tant d'impressions rapportées par des spectateurs ayant eu la chance de les voir jouer au fil des ans qu'il était difficile de rester objectif. Tout de même les attendant depuis tellement d'années, comme beaucoup d'autres présents ce soir-là, j'étais fort impatient. Rappelons tout de même que Sean Booth et Rob Brown se sont mis à jouer ensemble au début des années 90, un premier 45t. vit le jour sur Hardcore Rds en 1991, et ils ont tout au cours de cette décennie forgé de nouvelles règles en matière de musique électronique, alliant complexité des rythmes, recherche dans les textures et les habillages, tout en sachant respecter des lignes mélodiques, lancinantes, engageantes et apportant un côté humain à une musique bien souvent trop froide. Ces albums qui définirent ce qu'il est convenu aujourd'hui de qualifier d'Electronica, ou Intelligent Dance Music ont pour nom : "Incunabulaa", "Amber", "Chiastic Slide", "Tri-Repetae", "LP5" ou "EP7". Ceux qui suivit au cours du siècle nouveau sont plus mental, parfois trop, et les mélodies sont négligées au profit de programmations plus complexes, ou aléatoires, composition générique... Mon sentiment étant que leur avenir est derrière eux, entendez par là que les meilleurs moments sont passés et qu'ils ont depuis bon nombre d'années été rattrapés, dépassés par des metteurs en sons. Cela n'empêchant pas de respecter Autechre pour leur apport à la musique et leurs prises de risque continuelles, puisque même si elles ne sont pas toujours tant réussies ils continuent d'oser de nouvelles choses, quoique certains de leurs récents disques soient fort proche d'Aphex Twin, et de fait plus dans une forme de plagiat... Les ayant beaucoup aimés je les châtie beaucoup vous l'aurez compris. Malgré ces quelques à priori ils avaient toute ma confiance et j'étais au premier rang pour le début du concert. J'y passais environ trente minutes à la recherche d'une étincelle dans ce noir le plus complet, souhait du groupe que la salle soit sans éclairage aucun, certainement pour favoriser l'attention, mais c'est là que le bât blesse puisque lorsque l'on exige de ses auditeurs tant d'attention, il faut en échange leur donner beaucoup. Or Autechre nous livra un concert interminable, avec très peu de variations, de changements, semblant utiliser et fort peu faire évoluer les mêmes patches, les mêmes sons, parfois peu éloigné d'un ersatz de drum and bass avorté, malhabile et proche des Rave de la décénnie passée, ce qui est un comble puisque la particularité du groupe en ces temps était justement de sortir des schémas classiques technoides et autres derivés. Tant et si bien que tout un chacun semblait s'ennuyer, même les plus convaincus qui étaient prêts à les défendre envers et contre tous.
Attitude d'autant plus décevante que des groupes qui, comme eux, sont les plus connus représentants d'un genre n'ont pas le droit de se foutre ainsi de leur public, ce qui m'ayant je crois le plus fait mal fut de croiser des amis me disant : "tu vois Philippe c'est pour ça que je n'aime plus les musiques électronica", alors qu'il est bien entendu qu'il reste encore beaucoup de compositeurs de qualité dans ce genre tout comme dans chaque style existant.
J'ai douloureusement constaté qu'Autechre étaient hautains et forts peu soucieux de leur public, et si bien dans leur monde à part qu'ils semblaient ne vouloir y accepter personne.
Et surtout qu'on ne vienne pas me dire qu'ils sont encore trop en avance sur leur temps ce serait trop facile, souhaitons par nostalgie qu'ils soient toujours désireux de nous livrer quelques bons titres épars sur des disques.
L'autisme est plus à plaindre qu'à blamer...
L'action se déroule à la Fondation Vasarely, fort beau lieu, et, après un premier week-end dédié à Warp il y deux années, en 2004, la manifestation trouva ses propres marques sous le nom de Territoires Electroniques.
Cette année, la soirée inaugurale accueillait les très attendus Autechre, accompagnés de SND et Rob Hall, vous avez dit British ?!
Rob Hall, patron du label Skam, petit frère de Warp, moins reconnu mais tout de même découvreur de Boards Of Canada, Bola, Jega, Datathief ou autres Yunx ... Rob Hall qui joua longtemps avec les deux d'Autechre, sous le pseudo Gescom, et qui semblait donc être le mieux placé pour assurer les transitions entre les live. Ses sélections ne furent pas décevantes.
SND est un duo anglais qui commença à se faire remarquer vers le milieu des années 90, atteignant leur quintessence avec "make cassette" leur premier opus chez Mille Plateaux, mythique label allemand orfèvre de la "click & cut" music. Depuis deux albums ont passé, mais ils sont plus de l'ordre de copies sans surprises que révélateurs d'une quelconque amélioration, SND semblant peu désireux de changer une recette qui marche. Étonnamment au Cabaret Aléatoires ils surent admirablement s'adapter au moment et au grand nombre de personnes massées devant eux, jonglant avec les rythmes, grouillant de micro sons et légères mélodies tour à tour en avant ou arrière plan, distillant tout en finesse du plaisir pour tout le corps : tête et jambes.
Je ne savais qu'attendre d'Autechre dont l'arrivée était précédée de tant de ragots, tant d'impressions rapportées par des spectateurs ayant eu la chance de les voir jouer au fil des ans qu'il était difficile de rester objectif. Tout de même les attendant depuis tellement d'années, comme beaucoup d'autres présents ce soir-là, j'étais fort impatient. Rappelons tout de même que Sean Booth et Rob Brown se sont mis à jouer ensemble au début des années 90, un premier 45t. vit le jour sur Hardcore Rds en 1991, et ils ont tout au cours de cette décennie forgé de nouvelles règles en matière de musique électronique, alliant complexité des rythmes, recherche dans les textures et les habillages, tout en sachant respecter des lignes mélodiques, lancinantes, engageantes et apportant un côté humain à une musique bien souvent trop froide. Ces albums qui définirent ce qu'il est convenu aujourd'hui de qualifier d'Electronica, ou Intelligent Dance Music ont pour nom : "Incunabulaa", "Amber", "Chiastic Slide", "Tri-Repetae", "LP5" ou "EP7". Ceux qui suivit au cours du siècle nouveau sont plus mental, parfois trop, et les mélodies sont négligées au profit de programmations plus complexes, ou aléatoires, composition générique... Mon sentiment étant que leur avenir est derrière eux, entendez par là que les meilleurs moments sont passés et qu'ils ont depuis bon nombre d'années été rattrapés, dépassés par des metteurs en sons. Cela n'empêchant pas de respecter Autechre pour leur apport à la musique et leurs prises de risque continuelles, puisque même si elles ne sont pas toujours tant réussies ils continuent d'oser de nouvelles choses, quoique certains de leurs récents disques soient fort proche d'Aphex Twin, et de fait plus dans une forme de plagiat... Les ayant beaucoup aimés je les châtie beaucoup vous l'aurez compris. Malgré ces quelques à priori ils avaient toute ma confiance et j'étais au premier rang pour le début du concert. J'y passais environ trente minutes à la recherche d'une étincelle dans ce noir le plus complet, souhait du groupe que la salle soit sans éclairage aucun, certainement pour favoriser l'attention, mais c'est là que le bât blesse puisque lorsque l'on exige de ses auditeurs tant d'attention, il faut en échange leur donner beaucoup. Or Autechre nous livra un concert interminable, avec très peu de variations, de changements, semblant utiliser et fort peu faire évoluer les mêmes patches, les mêmes sons, parfois peu éloigné d'un ersatz de drum and bass avorté, malhabile et proche des Rave de la décénnie passée, ce qui est un comble puisque la particularité du groupe en ces temps était justement de sortir des schémas classiques technoides et autres derivés. Tant et si bien que tout un chacun semblait s'ennuyer, même les plus convaincus qui étaient prêts à les défendre envers et contre tous.
Attitude d'autant plus décevante que des groupes qui, comme eux, sont les plus connus représentants d'un genre n'ont pas le droit de se foutre ainsi de leur public, ce qui m'ayant je crois le plus fait mal fut de croiser des amis me disant : "tu vois Philippe c'est pour ça que je n'aime plus les musiques électronica", alors qu'il est bien entendu qu'il reste encore beaucoup de compositeurs de qualité dans ce genre tout comme dans chaque style existant.
J'ai douloureusement constaté qu'Autechre étaient hautains et forts peu soucieux de leur public, et si bien dans leur monde à part qu'ils semblaient ne vouloir y accepter personne.
Et surtout qu'on ne vienne pas me dire qu'ils sont encore trop en avance sur leur temps ce serait trop facile, souhaitons par nostalgie qu'ils soient toujours désireux de nous livrer quelques bons titres épars sur des disques.
L'autisme est plus à plaindre qu'à blamer...
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Cabaret Aléatoire - Marseille : les dernières chroniques concerts
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