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Chronique de Concert

Band of Skulls + Queens of the Stone Age

Band of Skulls + Queens of the Stone Age en concert

Halle Tony Garnier, Lyon 12 novembre 2013

Critique écrite le par



Depuis la sortie du magnifique ... Only Clockwork, et un concert inaccessible au Trianon, les fans étaient sur les dents pour revoir leur bien-aimés Queens of the Stone Age, certainement l'un des groupes de rock les plus excitants du 21ième siècle. Devoir se rendre à Lyon, occasion de rejoindre de bons amis, était donc une simple formalité. D'après sa réputation de son pas génial, on imaginait la Halle Tony Garnier comme un hangar classique : c'est en fait une splendide halle couverte pyramidale, à la charpente métallique apparente, qu'on rejoint dans une configuration heureusement plus petite que prévu (dans les 6 à 8000 places, à vue d'oeil). La fosse a donc une taille très raisonnable et l'effet de convivialité joue à plein dans cette configuration carrée. Des conditions idéales en somme, pour revoir le dieu du rock stoner, Mr Josh Homme, et son nouveau gang.


Tout excités par les retrouvailles, on avait même pas essayé de savoir qui était l'avant-groupe. Heureuse surprise, ce sont les très estimables jeunes anglais de Band of Skulls, power trio de rock bluesy dont l'album a beaucoup tourné l'an dernier, déjà croisés en 2012 à l'Ile du Gaou. Par contre, n'ayant pas révisé ce disque un peu oublié depuis, on ne identifiera que The Devil Takes Care of his Own, toujours aussi efficace, et l'absence regrettable de Wanderluster. Gros son qui s'améliore au fil du set, belles guitares et basses bien travaillées au corps, batteur musclé, bonnes compositions et voix, et la modestie qui convient quand on ouvre pour une telle tête d'affiche. Et du blues, beaucoup de blues, punchy et sans gras inutile ! On passe 40 minutes en leur très bonne compagnie (avec quelques aller-retours à la zone fumeur, bondée comme un métro à l'heure de pointe !) : rien à leur reprocher même si, deux heures ultra-intenses plus tard, on aura déjà quasiment oublié leur set, ce qui aurait été le cas pour n'importe qui...


Ce qu'il y a de bien avec les Queens of the Stone Age, c'est que 23 secondes après le début de leur concert, on sait déjà pourquoi on est là et pourquoi on répète depuis des années à qui veut l'entendre que c'est le meilleur groupe de rock du monde, en tout cas parmi ceux en activité... Il suffit pour cela de voir Joshua Homme, toujours aussi sexy en chemise de bucheron, et la mèche elvisienne ayant heureusement repoussé, entrer en scène et commencer à se déhancher comme un gros matou, à la fin d'un énorme compte à rebours projeté sur un magnifique écran géant en format "portrait", qui va servir tout le concert. Setlist !
Medication : on part de loin dans la discographie, mais déjà à fond les ballons. Le son un peu gueulard sera vite amélioré.
Keep Your Eyes Peeled : c'est malin, un truc aussi sexy d'entrée, la fosse est toute humide de l'entrejambe, déjà.


You Think I Ain't Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire : l'acme du stoner, la première chanson du meilleur album du groupe, 11 ans déjà qu'on vit avec. Ah au fait, le nouveau batteur Jon Theodore est un peu moins impressionnant physiquement que les précédents, mais il assure comme une bête.
No One knows : ah ben comme ça c'est fait, les gens ont complètement oublié qu'ils ont eu froid en début de soirée, là dehors. A l'écran, un gigantesque néon clignotant rouge aux initiales du groupe, une idée graphique superbe... Le son ? Surpuissant, merci.
Avon : toujours aussi pétaradante, c'est LA chanson dont on arrive jamais à retrouver le titre.
My God is the Sun : normal, quand on est né dans le Joshua Tree National Park, un désert foutrement hostile à l'est de L.A. ... Splendeur pop-rock qui leur a permis d'élargir encore leur champ d'action !


I Sat by the Ocean : au fait, faut vraiment être rabat-joie pour trouver leur dernier album "trop pop", d'ailleurs sur scène ça pète 1,5 fois plus que sur disque et la coulée de lave géante qui se déverse sur eux est du plus bel effet.
... Like Clockwork : la plus casse-gueule de toutes : la partie jouée au piano par Dean Fertita est facile, mais mettre à ce point sa voix en danger de dérapage, faut avoir des couilles comme des cantaloupes. Ca tombe bien, en la matière Josh n'a peur de rien, c'est lent, aigu, et c'est aussi beau que sur album.
I Never Came : ça groove gentiment, puis des oiseaux rouge sang commencent à parcourir l'écran en tout sens et les refrains s'emballent. Au fait, l'air de rien, elle est sans doute aussi dûre à chanter que la précédente.


In The Fade : merde alors, dûre à retrouver celle-là, même avec le visuel de Rated R projeté derrière ! C'est que l'album date du siècle dernier, hein ! Un mot sur les autres musiciens : Troy van Leeuwen est toujours le guitariste le mieux sapé du rock, Dean Fertita et Mr X le bassiste et dernier arrivé, sont parfaits à leur poste mais ne captent décidément pas la lumière aussi bien que la rouquine devant.
If I Had a Tail : un visuel tellement moche et macho qu'il doit être au second degré, mais une putain de balade dont les refrains pètent au casque avec leur riff qui tue. Kitsy kitsy, hou la la la, da doo run run run, da doo run run...
Kalopsia : ultra casse-gueule en live elle aussi, surtout sans Trent Reznor : le refrain en duo crié, pour que ce soit beau, faut assurer comme une bête ? No problemo.


Au fait, Joshua Homme parle peu entre les chansons, juste assez pour prendre des nouvelles de la salle, admirer son architecture... mais jamais pour la haranguer tel les chanteurs médiocres et peu sûrs d'eux. Toute façon, il pourrait nous ignorer totalement ou nous tourner le dos qu'il serait quand même encore génial ...
Little Sister : Moi sortir tube atomique et groovy, avec voix arrogante et classieuse, et moi faire aussi tous les soli de guitare ? Toi pas résister - gigoter, bousculer voisin, faire headbang et peut-être même, pipi dans pantalon de plaisir.
Smooth Sailing : mieux sur scène que sur disque. L'écran est toujours aussi beau. Au fait, c'est déjà notre concert de l'année, hein !
Make it with Chu : la chanson douce qui ne sert qu'à rameuter des filles qui n'aiment pas vraiment les Couinezofzeustoneydge. Tout le contraire de moi qui suis un garçon et un fanatique, et donc, ne l'aime pas spécialement.


Sick, Sick, Sick : la chanson explosive qui ne sert qu'à énerver des garçons qui aiment vraiment les... et qui commencent donc à se pousser bêtement et/ou à sauter sur place, la gueule béante, heureux comme des gosses. Le public lyonnais étant d'un naturel assez doux, on rate là une belle occasion de déclencher la baston habituelle en festival boueux, dommage. A l'écran ? Des ténias géants et métallisés... On se croirait un peu dans Boa vs MegaPython ...
Better Living through Chemistry : jamais entendue en live, non de Zeus ! L'exemple-type de la chanson en jam qui nécessite de prendre le temps de se faire un petit plaisir. Non, un énorme plaisir, un pied intégral en vérité.


Au fait : on se voit brièvement en rêve dans une session du désert, assis sur le toit de la Chevy, une Bud à la main, écoutant 5 jeunes merdeux au look de skater latino faire hurler à la mort leurs guitares sous-accordées, en 1994. Kyuss, là où tout a commencé... Parmi eux, anomalie, un rouquin. Naître roux dans le désert ? Bad luck, buddy, you're in deep shit.
Go with the Flow : on allait pas sortir de scène comme ça et là-dessus, pas vrai ? On remue le shaker et on en sort un de nos tubes, au hasard. De toutes façons avec 6 albums qui en contiennent 5 chacun en moyenne, on a que l'embarras du choix. Le public, lui, jouit pleinement de sa chance, d'autant que le concert est commencé depuis déjà 1 h 30. C'est le moment de sortir, histoire qu'ils s'égosillent un peu, ces gaulois décidément plutôt sages ...


The Vampyre of Time and Memory : tout le monde vous le dira ; toujours, toujours revenir au rappel sur une chanson calme ! Piano doux, voix délicieuse, les mêmes causes produisent les mêmes effets : c'est splendide. Le groupe revient habiller le tout avec une classe foudroyante.
I Appear Missing : Jam session, part.2., illustrant le magnifique dessin animé de Boneface où un quasi-macchab' se débat dans le désert, aux prises avec un corback et diverses forces du mal. Le groupe est au service de l'image, c'est juste totalement génial, on voudrait que ça ne s'arrête jamais et, en tout cas, le boeuf est généreusement étiré sur pas loin de 10 minutes, dont pas une seconde n'est superfétatoire. Au fait, ces mecs sont des dieux.


Songs for the Dead : les cervicales ne lui disent pas merci... Une chanson pour les ostéopathes ? De menaçants oiseaux noirs survolent une fosse portée à ébullition. Il manque, comme toujours ici, la voix écorchée de Mark Lanegan (au fait, c'est un dieu, lui aussi !), mais rhaaââââââ, RHAAÂÂÂÂÂ que c'est bon !!
C'est aussi la chanson idéale, à la fois solide et mid-tempo, pour conclure un concert totalement grandiose, avec un salut collectif à la foule en liesse. Un concert si généreux et varié dans ses choix de set-list qu'on a même pas le coeur à chercher de quelle chanson on pourrait être frustrés. Si, allez, juste une en jam et une autre en tube : A song for the Deaf & Feel Good Hit of the summer. Prochaine fois, Jojo, tu nous les fais, oui, les deux, sans faute, sinon on ne part pas. Cette fois-ci c'est manqué : "Ladies & Gentlemen, Joshua has left the building"...


Alors ? Alors on avait toujours rêvé de voir l'Homme-groupe en son nom propre (pour nos 4 précédentes rencontres, on l'a toujours croisé en festival, sur setlist carrée remplie de hit-singles, la dernière fois lors des Eurockéennes 2011), et on réalise que c'était donc bien notre premier "vrai" concert des QOTSA : double durée (1 h 50 !), avec digressions, chansons plus aventureuses, plages de décollage psychédélique et de délire sous psychotrope bio-sourcé... Quasiment une autre expérience, donc ! On ressort de la Halle Tony Garnier, titubants et euphoriques, avec des étoiles plein les yeux partagées par l'ensemble du public et une tranquille certitude : les Queens of the Stone Age font toujours les meilleurs concerts de rock de la planète entière !


Setlist :
Medication
Keep Your Eyes Peeled
You Think I Ain't Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire
No One Knows
Avon
My God Is the Sun
I Sat by the Ocean
...Like Clockwork
I Never Came
In the Fade
If I Had a Tail
Kalopsia
Little Sister
Smooth Sailing
Make It Wit Chu
Sick, Sick, Sick
Better Living Through Chemistry
Go With the Flow

Encore :
The Vampyre of Time and Memory
I Appear Missing
A Song for the Dead

Photos d'illustration DIY, à venir des photos de photographe par Boby Allin...
2 petites vidéos ici.

> Réponse le 14 novembre 2013, par JP

[Lyon - Halle Tony Garnier - 12 novembre 2013] Josh Homme est un super zikos, les QOTSA ont des morceaux terribles, un album mythique (SFTD), font traditionnellement des concerts excellents mais là... raté ! La setlist y est bien entendu pour quelque chose (aucune prise de risque, pas moins de 10 morceaux étaient sortis en single, toujours le même final... ) mais la salle y est pour beaucoup... Pourquoi faire des concerts dans ce lieu ? Le son n'était pas surpuissant mais horriblement saturé, impossible d'entendre tous les instruments. La guitare de Josh était beaucoup trop mise en avant. Ayant commencé le concert sur la barrière, je suis parti au milieu de la fosse puis tout au fond et à chaque fois le même constat : de la bouillie. C'était la 7ème fois que je les voyais depuis 2001, j'étais au Trianon en juin mais, entre...  La suite | Réagir

> Réponse le 19 novembre 2013, par Burzum

A Lyon, c'était mortellement cool, j'ai adoré ! On le comprend bien en te lisant d'ailleurs ! 3 chroniques de fans des QOTSA, on vous a payé ou quoi ? ;)  Réagir


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