Chronique de Concert
Capitaine Carnasse et sa momie + David Lafore Cinq Tetes
Nous découvrons donc cette longue salle plutôt bien foutue pour ce genre de manifestations (tout en longueur avec la scène au bout). Les rideaux rouges et les illustrations provenant pour la plupart du Dernier Cri, et notamment de leur dernier spectacle Religions Sauvages , donnent un côté inquiétant au lieu (pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes - je pense à l'une des illustrations derrière le bar notamment). A noter aussi que les tarifs sont plutôt sympas : 2 euros le punch, 1 euro les boissons non alcoolisées, moins de 3 euros la bière.
Le concert annoncé à 21h ne commence évidemment qu'à 22h, lorsque nous voyons Dom alias (ce soir) Capitaine Carnasse traverser la salle jusqu'à la scène en aidant sa momie à marcher.
Il l'installe derrière la batterie ... celle ci s'écroule dessus ... il la relève, elle retombe. Il se met alors à nous parler dans un anglais britannique (classe à la John Cleese) et se met ensuite à chanter en français ... la momie ayant retrouvé assez d'énergie pour caresser son tome avec ses balais ...
Dom chante d'une voix intelligible, sans hurlements, sans changements de rythmes, ce qui change de Homosuperior, Cockring et autres ... on peut le dire sans crainte, cette fois il fait de la chanson ! Forcement c'est un peu décalé, ne serait ce que par la mise en scène.
Il chante bien, accompagné de sa contrebasse ornée de ce qui semble être la tête d'une poupée gonflable, et de la momie bien sur. Les textes sont faussement naïfs voire carrément effrayants ; il est question de monstres, de sexe, de drogue ... il prend tout un tas d'accents, exagérés mais cela sert bien le personnage. On retrouve sa façon de chanter mais comme je le disais au dessus c'est beaucoup plus homogène que ses autres groupes.
La momie intervient toujours au bon moment pour faire des choeurs, se lever et danser, souffler dans un de ces tortillons que l'on achète pour le jour de l'an. Il s'agit en fait d'une succession de chanson très courtes, comme des mini sketches, entrecoupés de dialogues absurdes (comme celui entre Carnasse et Filthy Mary).
On aura aussi droit à une chanson chinoise, "la momie étant lors de son dernier voyage tombée amoureuse de la république chinoise". L'ensemble sera bien accueilli par le public dont il gérera bien les réactions (je pense cette fois à ce gars bourré qui aurait facilement pu gâcher la soirée).
Le Capitaine Carnasse finira par un très joli (et touchant) morceau a capella en tenant dans ses bras sa momie, avant de retraverser la salle en l'emportant avec lui.
Apres une pause qui me permettra tout juste d'aller goûter le punch du lieu et d'échanger quelques mots avec Annie (Melting pod), j'entends la voix de David Lafore entonner son hymne : 20 francs.
Comme d'habitude depuis quelques temps il commence son set par cette chanson tout seul à la guitare en caleçon rouge. Cette fois il ne prétend pas être quelqu'un d'autre que lui même (disons qu'ici il est quand même assez connu).
Il enchaîne ensuite par une reprise de Paul Conteu : une version toute personnelle de Viya conne meuh minimaliste (comme il avait déjà pu en faire une de Mickael Jackson dans le passe). La il se fait apostropher par une petit fille qui lui ait remarquer qu'il y a des enfants dans la salle (il vient de dire "dans ton cul"). Il s'arrête de jouer aussitôt "Comment ?" ... petit échange ... il remplace donc pour le reste de la chanson les paroles incriminées par "dans ta voiture électrique" pour le plus grand plaisir de tout le monde
Toujours en caleçon il appelle ses musiciens ou plutôt il invite le public à huer ses musiciens au fur et à mesure qu'ils montent l'un après l'autre sur scène. Scott Taylor semble avoir définitivement quitté le groupe ... Il a visiblement été remplace par Quentin Leroux qu'on avait déjà aperçu à ses côtés lors de la dernière fête du Plateau, multi instrumentaliste ultra talentueux (qui m'avait déjà bluffé à l'époque du Gus Weg Watergang).
Il jouera ainsi des cuivres, de la flûte traversière, et du piano ... ce dernier donnant un côté classe assez sympa aux morceaux. Les autres n'ont pas changé : le tandem Thibault Frisoni (guitare) - Djamel Taouacht (batterie) et Mathias Barison à la basse.
Ils sont toujours aussi discrets (et efficaces) laissant à David Lafore le soin de nous faire son show désabusé. Si l'on fait très attention, on les surprend quand même en train de sourire ou de regarder David du coin de l'oeil (probablement inquiets et en train de se demander quelle ânerie il va bien sortir cette fois ci)
Il joueront un paquet de chansons dont Fleur de Rond-point, Babines, Sur ma mûle, Plat a Gratin, Oui (interprété au pire moment (là où il y avait le plus de bruits dans la salle), ... et quelques nouveaux morceaux plutôt pas mal. Je regretterai quand même l'absence de Jalousie.
Les morceaux les plus anciens ont bien évolué, ils se sont étoffés, souvent par de longues parties instrumentales (tous ensemble ou en solo), si bien que je ne ressens plus ce côté répétitif dans les paroles comme avant. Il n'y a pas à dire c'est vraiment pas mal. Il lui manque peut être un peu de promo pour voir un de ses titres diffusé à la radio, ce qui lui permettrait de décoller vraiment au niveau national.
Toujours aussi direct, a la fin de son set, sans même attendre la fin des applaudissements il nous dira qu'ils vont nous faire le rappel tout de suite vite fait, ce qu'il feront pendant que l'un des gars de la salle dansera au pied de la scène après avoir fini de distribuer des abricots au public ...
En sortant nous avons eu le plaisir de voir que la roue avant du vélo de Duarte, seul VTT du lot et le plus exposé, manquait et que mon porte bagage était a moitie cassé ... Avis donc aux futures personnes qui se rendront dans cette fort sympathique salle ... le quartier est un peu moins fréquentée, donc prévoyez au moins deux antivols (un pour chaque roue), car quand tout le monde est dans la salle la rue est plutôt déserte ... (bande de) petit(s) c..(s).
Critique écrite le 02 juillet 2005 par Pirlouiiiit
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