Chronique de Concert
Ennio Morricone
Après une dizaine d'années d'absence sur le territoire français, Ennio Morricone revient à Paris, pour un concert forcément très attendu. 19h30, ouverture des portes, la salle de Bercy se remplit au compte-goutte, lentement mais sûrement. Un parfum de gaieté collective se fait sentir dans l'air. Les instrumentistes du Budapest Modern Art Orchestra et les chanteurs du choeur Kodaly montent sur scène, des salves d'applaudissements se font entendre de-ci de-là. Le gong a retenti déjà 2-3 fois, les lumières s'éteignent enfin. Il faut attendre 30 minutes avant que le maestro ne fasse son apparition.
Pendant ce temps, on nous balance un making of de ses concerts avec interviews bateau à l'appui. A leur tour, les huées de spectateurs légitimement mécontents font écho dans les quatre coins de la salle. Le cauchemar s'achève, le papy de 85 ans se pointe et entame la soirée magistralement avec le thème entraînant des Incorruptibles de Brian de Palma. Judicieusement, les titres de films s'affichent sur deux écrans pour donner un repère à nous spectateurs, lorsqu'une nouvelle chanson commence. Le plus belles partitions s'enchaînent, Le Clan des Siciliens, Cinema Paradiso, la série des Il était une fois, Outrages... Après c'est aussi une affaire de goûts, de préférences. Morricone a composé plus de 400 musiques de film. Certains morceaux sont "moins bien". On découvre aussi de très beaux thèmes de films méconnus comme celui de la Légende du pianiste sur l'océan. Ensuite comment ne pas frissonner, lorsqu'après avoir fait monter sur scène la chanteuse soprano Susanna Rigacci (vêtue d'une sublime robe rouge), le compositeur italien fait jouer "Ecstasy of gold", extrait du Bon, la brute et le truand. C'est tout simplement puissant.
20 minutes d'entracte. La deuxième partie du concert est moins prenante, le cinéma social est abordé, avec tout de même un morceau de la Bataille d'Alger. Le professionnel et Mission entre autres sont également joués. Globalement le spectacle est une réussite, on est transporté de bout en bout. On a droit à trois rappels, le chef d'orchestre n'arrive pas à quitter la scène. Il fait revenir la chanteuse italienne, pour nous achever avec et une fois encore The good, the bad and the ugly.
Critique écrite le 06 mars 2014 par Bighardsun
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