Chronique de Concert
Festival Mama 2013 : Joseph Arthur + Helena Noguerra
Ce fut un réel plaisir de participer cette année au Mama Festival qui s'est déroulé les 16, 17 et 18 octobre 2013 dans les salles parisiennes et les cafés/pub du quartier Pigalle/Montmartre. MaMA qui s'affirme comme l'un des événements internationaux majeurs dans le domaine des rencontres professionnelles, a réussi de nouveau le double pari de rassembler toute la filière musicale en plein cœur de Paris et de fédérer un public de plus en plus large. Pour preuve, le Mama 2013 a battu des records avec un taux de fréquentation global en hausse (+18% pour les professionnels et + 40% côté public), il s'agit d'une nouvelle étape dans le développement de l'événement.
C'est donc un public nombreux qui est venu assister à cette édition de MaMA 2013 qui proposait sur 3 jours plus de 60 conférences, débats et ateliers à destination des professionnels et 100 concerts accessibles au grand public comme aux professionnels dans une vingtaine de salles et de lieux atypiques des quartiers de Montmartre et Pigalle.
Après les présentations, laissons la place à la musique... J'ai choisi d'aller faire un tour du côté du Divan du monde en ce mardi soir, journée d'ouverture du Mama car un artiste que j'aime tout particulièrement, Joseph Arthur, va donner un show dans cette salle à 22h après le passage de la belle Helena Noguerra. Le quartier fourmille de monde, déjà qu'il est populaire et très touristique. Là, avec le festival, il y a du mouvement de partout aux abords des salles. Du côté de la Cigale, on peut retrouver sur scène Moriarty ou Emily Jane White aux Trois Baudets entre autres. Le son des décibels est au rendez-vous également au centre musical FGO-Barbara, au pub O'Sullivans ou bien au Bus Palladium ce soir. Moi, je ne jure que par Joseph Arthur, que j'ai découvert en 1996 avec son premier album "Big City Secrets". Ce dernier fait partie des albums majeurs de ma vie, un disque qui m'a marqué à jamais. J'ai déjà vu Joseph Arthur à 3 reprises mais toujours en solo et ce soir, j'espère qu'il jouera en groupe histoire de me faire découvrir une autre facette de lui. Autant vous le dire d'entrée, ça sera le cas par une formule trio. Je suis donc très heureux là.
Helena Noguerra
En attendant, je me trouve dans la salle du Divan du Monde, il est 21 heures et Helena Noguerra accompagné de ces musiciens font le show. Pour rappel, on se trouve dans le cadre du festival donc à chaque soirée, il y a plusieurs groupes qui sont du coup limité par le temps. Le dernier a passé sur scène est la tête d'affiche. Je vous parle deux secondes de la prestation d'Helena. C'était sympa mais je n'ai pas vraiment accroché. Force est de reconnaître qu'elle a une voix intéressante qui lui offre pas mal de possibilité. Elle tient bien la scène et son côté un peu fofolle lui va comme un gant. Elle présente son nouveau disque "Année Zéro" au public qui ne connait, pour la majorité, pas ou peu sa musique. Je reconnais que l'univers d'Helena possède de la saveur en étant loin d'être aseptisé. Même si je n'ai pas spécialement accroché, elle mérite de tendre les deux oreilles.
Joseph Arthur
Après 45 minutes de prestation d'Helena Noguerra et ses complices, on n'a plus qu'à attendre sur scène un des plus grands chanteurs et compositeurs américains folk/rock de la scène actuelle, Joseph Arthur. Pour info, son dernier album en date vient de sortir et se nomme The Ballad of Boogie Christ. 22 heures pétantes, ils sont sur scène à trois, Joseph bien évidemment, ainsi qu'un batteur et un bassiste. Je décolle d'entrée tellement j'ai plaisir à le retrouver et entendre sa voix éraillée que j'aime tant. Ils joueront pas mal de titres récents dont certains morceaux extraits de "The Ballad of Boogie Christ". Joseph arthur me procure énormément de plaisir et nous offre une démonstration époustouflante de ses multiples talents. Cela ressemble à un joyeux bordel mais avec son énorme expérience du live, sur scène Arthur est le roi. Il fait ce qu'il veut, tantôt calme, tantôt complètement déjanté presque dans le style Hendrix.
Faut voir et entendre comment il arrive à multiplier les prouesses avec sa Fender Stratocaster. Dès qu'il le peut, il déchire son morceau d'un solo de gratte à la McCready (le guitariste hyper excitant de Pearl Jam) et c'est jouissif. Mais plus que cela encore, on est scotché par sa manière, toute personnelle qu'il a de mettre en scène ses dons. Le voir peindre un beau tableau tout en chantant une chanson folk troublante de sa voix déchirée, croyez-moi, c'est quelque chose !
Il est chaleureux, comme d'habitude, avec son public qui a rempli la salle du Divan du Monde et en 1h15 de live, le père Joseph Arthur nous aura sciés, cloués au sol tant son talent est immense. Certes, c'est bordélique parfois mais avec ce bonheur devant nous, que dire de plus ? Si le concert n'avait pas été dans ce cadre de la Mama, Joseph Arthur aurait joué une heure de plus sans problème. Talentueux, un peu dingue, indomptable, cet artiste est un grand, assurément. Vivement sa prochaine venue, à bon entendeur !
Un grand merci à toute l'équipe du Mama et particulièrement à Cécile Legros
Crédits photos: lebonair
Critique écrite le 04 novembre 2013 par Lebonair
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