Chronique de Concert
La Flingue
Venu honteusement et uniquement pour la première partie du concert (lever tôt le lendemain), je n'ai pas été déçu malgré une putain de presque heure d'attente : La Flingue ! Enfin ! Enfin le génial quatuor que le monde attendait, qui réinvente le rock'n'roll, le punk et le garage tout en même temps grâce à des rythmiques incroyables, des riffs démentiels, des lignes de basse totalement inouïes, et des textes totalement géniaux ! Assurément le plus grand choc du rock depuis les Whites Stripes, Queens of the Stone Age et The Hives : nul doute que ce groupe sera la révélation française, européenne et mondiale de l'année 2013 !!!
Nan, désolé, j'déconne... La Flingue c'est un nouveau groupe qui est composé peu ou prou de 75 % des défunts et regrettés Irritones, avec 25 % des Jolis ajoutés dedans pour finir de remplir le barillet. Rien de très étonnant donc, on est dans le domaine assez balisé du punqueroque '77 avec quelques dérapages passagers (un mini solo de guitare trop malin par-ci, une ligne de basse trop compliquée par-là), qui sont certainement dûs au fait d'avoir de très bons musiciens dans la bande, plutôt qu'à une volonté de casser un pied à une (pauvre) table de la Machine à Coudre. D'ailleurs le chanteur lui-même a confirmé qu'il n'y avait pas (pour l'instant ?) de concept particulier, à part les tenues de scène.
Bon, pour peu que vous eussiez ouï les Irritones, imaginez-vous qu'on y mette un autre guitariste, pas manchot du tout et qui fait les choeurs de temps en temps, juste avec une autre marque de guitare qu'une Rickenbacker : à part si vous êtes ingénieur du son et encore, il y a des chances qu'en fermant les yeux, vous soyez réjoui par les nouveaux titres aussi bien que par ceux de l'ancienne formation, sans forcément y repérer de différences cruciales. Certain disquaire pointu de nos camarades, croit même y déceler, curieusement, des plans inspirés des oeuvres passées d'Aggravation, Hatepinks voire Gasolheads...
Alors oui, un quart d'heure avec La Flingue c'est vraiment bonnard, même si personne ou presque ne les applaudit à leur sortie, et les 7 titres de ce soir viennent s'ajouter aux quelques 437 chansons-de-trois-ou-quatre-lignes déjà enregistré par Olivier Gasoil avec divers sbires (parution prochaine dans la Pléïade). Avec pour une fois, et c'est à noter, aucun fantasme sexuel concernant les journalistes de Rock'n'Folk, aucune référence particulière au nazisme, à ta mère, à l'électrocution de ton zizi, ni même au vomi en général (encore que - "vos bouches sont des cadavres"...). Mes préférés ce soir : Neutral Chic, Homicide, Homo Pogo. La dernière étant ultra-raccord avec les costumes du jour...
Le concert devait durer 12 minutes et, en effet. Avec une chanson en plus (la première, rejouée) on est même arrivés à 15... Prestation assez enthousiasmante (comme toujours avec ces gens !), mais évidemment trop courte. A bientôt avec un répertoire un peu plus costaud, espérons-le ! Désolé, pas de photos prises, et pourtant les costumes de danseuse étoile avec tutu rose pâle leur allaient très, très bien à l'exception du sieur Gasoil, un tout petit peu boudiné... Visuellement, amiEs absentEs, vous avez vraiment, vraiment manqué quelque chose !
Setlist :
Neutral Chic
Vos Bouches (sont des cadavres)
Selling Drugs
Homicide
Homo Pogo
Bunker Kids
Grave Stadt
encore : Neutral Chic
Critique écrite le 08 novembre 2012 par Philippe
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