Accueil Chronique de concert Guru's Jazzmatazz, Bibi Tanga and the selenites, Dj Psycut, Dj Number Six
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Chronique de Concert

Guru's Jazzmatazz, Bibi Tanga and the selenites, Dj Psycut, Dj Number Six

Guru's Jazzmatazz, Bibi Tanga and the selenites, Dj Psycut, Dj Number Six en concert

La Bellevilloise, Paris 3 Novembre 2009

Critique écrite le par

1ère Chonique de la saison deuxième essai :

Au concert d'Oxmo Puccino à Grenoble, il y a quelques semaines, je venais le cœur léger et l'appareil photo en bandoulière bien décidé à livrer ma première chronique de la saison illustrée à grand coup de clichés. Il faut dire que je me suis enfin équipé depuis très peu de temps. Mais voilà à l'entrée, l'équipe de la sécurité me fait bien comprendre que je rentrerai sans mon immortaliseur d'ambiance... Je tente bien sur la réplique du journaliste qui vient travailler pour concert and co mais il ne me rétorque d'un air désolé qu'il n'y peut rien...
Comment peut-on encore aujourd'hui encore interdire les gens de pénétrer dans une salle de concert avec un appareil photo quand on sait les téléphones et autres instruments X.0 de plus en plus perfectionnés volent clichés et vidéos à tour de bras et ont même la possibilité de les uploader instantanément sur le web ?
Bref, je ravale ma rancœur et intègre la difficulté pour les prochaines. Quand je n'aurai pas le temps de demander un pass photo, l'appareil sera privé de soirée...
Ce qui nous amène donc en ce 3 novembre devant la Belleviloise, la sacoche désespérément vide de technologie pour aller voir Guru. Et là, ohhh surprise, pas de fouille ! L'harmonisation des règles sur le territoire française a vraiment des progrès à faire... Je risque de prendre encore la mauvaise décision la prochaine fois...
Arrivé depuis peu sur Paris, je n'ai pas encore eu le temps de prendre pour l'instant le rythme des concerts à répétition que j'avais avec Marseille avec la facilité que me procurait le fait d'animer en radio. Je découvre donc ce soir la Belleviloise, jolie petite salle à la taille parfaite pour faire vibrer un public. Pour la soirée, on y trouve une population éclectique du quadra costumé au jeunot stylé street-wear entre jogging et baggy jean, de la working girl à la jeune fille la plus roots. C'est un véritable plaisir pour les yeux de voir que parfois le hip hop arrive à remplir son rôle premier en défonçant toutes les barrières sociales loin de l'image communautariste dont il souffre en France.

Dj Psycut
https://www.myspace.com/dj_psycut

Je prends donc possession des lieux, direction le bar pendant que la soirée a déjà commencé avec Dj Psycut aux platines. J'avais déjà entendu le monsieur au Monkey (à Belleville), sympathique lieu de vibrations groovy (que je vous conseille d'ailleurs). Une sélection pointue et fluide qui alterne entre le bon et ....le très bon. Il est vraiment dommage que les gens ne dansent pas déjà ! Il faut dire aussi que je n'ai jamais tellement compris l'idée de faire commencer une soirée à un dj seul dans une configuration concert car les gens qui s'installent le considèrent bien trop souvent comme un fond sonore et n'apprécient pas à sa juste valeur la performance de l'artiste ! En tout cas, le mix plonge la salle dans la bonne vibration pour déguster le concert qui arrive et c'est bien le principal. Un mc qui aurait un peu alpagué la foule pour lui faire comprendre que la soirée avait déjà commencé n'aurait quand même certainement pas été un luxe pour rentre hommage comme il se doit à ce Dj.

Bibi Tanga and the Selenites
https://www.myspace.com/bibitanga

Rentre ensuite en scène Bibi Tanga et les Selenites, que je ne connais pas avant ce moment. Une amie m'avait renseigné en me disant que ça valait vraiment le coup. Le set attaque donc avec ma plus grande attention quand une formation métisse des plus originales se met en place avec des tenues qui rappelle la classe des bands de blues de la grande époque. A ma gauche, Arthur Simonini au violon et au clavier, en fond de scène le professeur Inlassable aux machines et aux platines, à la droite de la scène Arthur Biscay à la batterie proche de Rico Kerridge à la guitare et en plein centre Bibi Tanga dans un mélange peu banal de basse et de chant.
Il est vrai que voir un bassiste sur le devant de la scène se révèle assez original. Ces musiciens indispensables à la vibration intenses des morceaux étant souvent bien plus discret et masqué en fond . Les premières notes sortent et je comprends très vite qu'une bonne partie du public est venue voir cette formation dont j'ignorais l'existence. Le morceau pose une atmosphère plutôt ténébreuse sur une rythmique feutrée quand Bibi Tanga expose ses premiers filets de voix sous mon œil (et mon oreille) intrigué qui se demande à quoi s'attendre. Il slame ? Il chante ? Au fur et à mesure que les mesures se déroulent, je comprends bien vite qu'il sait tout faire et que ce style mélange un tas de composante des placements de couplets sur le mode afro-beat, à l'alternance chant-spoken world du funk.
Le souffle coupé à la fin du premier extrait, j'ai d'ores et déjà compris que j'allais prendre littéralement ma claque ! Et c'est quand le batteur attaque le deuxième morceau avec une énergie bien "fat" que je me rends compte à quel point il a joué juste sur la rythmique souple de l'entrée. Ça joue, ça chante, ça a de la présence, voici une rencontre musicale comme on aimerait en faire bien plus souvent.
Le deuxième morceau par dans des harmonies et des rythmes un peu plus torturées, et là je crains un instant l'inaccessibilité à quelques oreilles avec parfois quelques envolées free jazz qui sont finalement assez courte pour garder les moins techniciens sous pression. Mais après ce court épisode de doute, "Ayo" puis "you don't stop" partent dans les airs et le funk s'invite à la fête, l'analyse s'arrête et on danse frénétiquement allant simplement se ravitailler de temps en temps au bar pour déguster ces riffs et ces rythmes addictifs ! Grosse performance, énorme même quand on n'y attend pas, quoi qu'il arrive ensuite la soirée est déjà réussie et le groupe qui a conquis véritablement la salle peut-être sur de mon achat de la galette !

Dj Number Six
https://www.myspace.com/djnumbersix

Le temps de sortir et de fumer une petite cigarette pour se remettre de ces émotions sonores, et c'est de bonne humeur et près à profiter de la soirée jusqu'au bout de la nuit que je redescends dans la salle pour voir débuter Guru. Mais le changement de plateau à l'air de s'éterniser un peu. Bon je retourne en fumer une autre...
A mon retour un nouvel homme s'est emparé des platines et nous remet dans l'ambiance pendant que l'équipe technique continue de s'affairer. Au fond, on ne sait pas très bien si ce passage était prévu tant les allers et retours pour placer et tester les micros se font fréquents. Cela n'a que peu d'importance, Dj Number Six a pris le contrôle de la soirée et nous balance une flopée de classiques qui font remuer la foule et qui me font bouger frénétiquement avec la nostalgie de cette époque où chaque sortie d'un maxi de Premier (le dj de Gangstarr- groupe historique de Guru) était une fête . Quand le "Big L Rest In Peace" de "Full Clip" retentit, on se dit que c'est l'enchainement idéal pour l'arrivée de Guru et là...non pas tout à fait encore. Number six en remet une couche, "Nas is Like", "Ante up" de Mop, "Le Bien/le Mal" de Guru et Mc Solaar, "Seine saint Denis Style", ça danse toujours ! Le Dj a fait le job avec quelques interventions vocales bien senties en plus !
Cette fois c'est la bonne, Guru est annoncé et après deux-trois nouvelles minutes de flottement le Staff entre en scène avec Solar (l'américain cette fois-ci) en guise de maitre de cérémonie pour introduire celui que toute le monde attend.

Guru's Jazzmatazz
https://www.myspace.com/gurusjazzmatazz

Un dj qui n'est pas Primo derrière les platines, ça fait bizarre mais celui prouvera qu'il est bien efficace dans son rôle et c'est bien le principal. La formation se complète avec un trompettiste et un bassiste (qui jouait aussi parfois peut-être aussi du sax mais qui m'était masqué par pilier) qui s'intègrent parfaitement sure les bandes instrumentales lancées par le dj et qui emmènent une plus value indéniable. A vrai dire, le backing band était assez performant et remplissait son rôle à merveille mais misère, o grandes misères, il y avait un "mais" ...
Cette partie du concert m'a fait connaitre un sentiment que je n'avais jamais ressenti pendant un live : une profonde tristesse... Une légende vivante, une de mes références absolues en terme de rapping était en train de couler à pic sous mes yeux...Un accident ? Je n'y crois guère car le Guru vieilli et considérablement maigri donnait de sa personne mais pas une étincelle ne venait éclairer le tableau. Pourtant tout était là : un public près à vibrer et monté sur ressorts après les performances de Bibi Tanga et de Dj Number Six, une longue série de classiques sur la set list, un band indéniablement à la hauteur, une salle faite pour garder la chaleur humaine, et pourtant...et pourtant...
Déjà, Solar prenait trop de place, comblant les inter-morceaux à la place du "Patron". Il envoyait des backs tellement souvent et avec tellement plus d'énergie que Guru que ça en devenait gênant pour la fluidité vocale de l'ensemble. Un Backer doit s'accorder avec son Lead sous peine de déstabiliser le déroulement, ce que le dj aussi affublé d'un micro fit très bien de son côté. Etait ce la faim de microphone du mc numéro 2 de la soirée ou la faiblesse pulmonaire du leader qui poussait à cette situation ? Certainement un peu des deux... car le flow n'était pas là, le Guru charismatique était devenu transparent à mon plus grand damne et de morceau en morceau, ça ne s'arrangeait pas, bien au contraire... La tristesse se faisait de plus en intense en moi qui restait les bras ballants presque ébahi du spectacle auxquels j'assistais. Les idées noires me traversaient l'esprit : un de mes mc's favoris serait-il venu pour faire le clown en Europe étant en perte de vitesse totale ? Je vous l'avoue, je ne veux même pas essayer de répondre à cette question...je n'en peux plus...je fais signe à ma colocataire qui m'accompagne que je n'en peux plus. Je sors fumer une cigarette. Elle me rejoint dehors peut-être trois minutes après en me racontant que Guru s'accorde dix minutes de pause... Il en est trop, nous partons.
Je passerai le week-end suivant à me consoler en réécoutant les versions CD des classiques de Gangstaar et en achetant avec grand plaisir l'album de Bibi Tanga. Tiens d'ailleurs, je vais commencer tout de suite !

P.M.

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