Accueil Chronique de concert Hugo Kant - Zenzile
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Chronique de Concert

Hugo Kant - Zenzile

Hugo Kant - Zenzile en concert

Passagers du Zinc - Avignon 5 Octobre 2012

Critique écrite le par

Ce soir, nous retrouvons Hugo Kant aux Passagers Du Zinc à Avignon, mais il nous a réservé une surprise ... Le trio s'est transformé en duo, le nouveau guitariste du groupe, Alexandre Morier (Transfuge de Seconde Nature et guitariste de Stereobox), étant appelé sur une autre mission musicale. Donc, après l'aventure du Poste A Galène et la belle croisière des Apéros du Bateau sur L'Ilienne, nous allons découvrir une nouvelle facette de ces artistes en Live. Décidément, Hugo Kant nous étonnera toujours !!



Lorsque que nous échangeons quelques mots avec lui, avant qu'il ne monte sur scène, nous trouvons un Quentin un peu dans le stress, qui nous promet beaucoup d'innovations (ce qui ne m'étonne pas de lui d'ailleurs !) Le petit Mac portable se met en place. Loïc s'entraine en frappant sa cuisse de sa baguette, comme toujours ... Séquence concentration. Il n'y a pas encore trop de monde, mais ça commence à venir.

Premières notes, un constat : des putain de basses ! Mais qu'à cela ne tienne, il est indéniable que cela donne un côté très prenant à la musique. Batterie et clavier entament leur drôle de petite musique sur un mode "trip étrange". L'absence de guitare n'est pas du tout gênante au final et ce rendu, déjà plutôt pas mal, est magnifié lorsque la flûte traversière vient s'en mêler. D'une intensité incroyable, avec un peu un côté fin du monde qui donne beaucoup de puissance. Un son que l'on ressent physiquement et un Quentin qui prend toujours le même plaisir (et ça se voit !)



Sa main lâche par moment la flûte pour venir effleurer le clavier. Puis il revient jouer en devant de scène en sautillant. Il passe d'un instrument à l'autre avec un tel mélange de rapidité et de facilité qu'il me semble, par moment, entendre les deux en même temps. Une ligne de basse à laquelle s'ajoute un son d'orgue et une voix off. L'écho de l'instrument à vent qui semble répondre à la voix. Un public agite la tête et danse déjà sur place. La virtuosité au clavier lui tirant même quelques cris de plaisir.



Il fait décidément toujours aussi chaud Aux Passagers, mais ce soir c'est plutôt en osmose avec la musique aux sons exotiques, façon steeldrum de No Jazz. Quelques gouttes de sueur perlent de son front pour tomber sur son clavier. En deux secondes, il nous embarque dans son univers et sort sa clarinette ... Ce concept de duo est sans l'ombre d'un doute un essai transformé ! Avec un peu plus de travail au clavier (peut-être une nécessité de cet adaptation des morceaux). Le public se met à chanter le refrain, repris aussi par le batteur rejoint par un Quentin qui danse d'un pied sur l'autre. Ce duo, qui semble encore plus physique, perso vraiment : j'adore.



Delirium débarque avec ses sonorités Electro-Cirque-Jazz. De la voix lyrique et des arpèges descendants de flûte. Du grand lâché et une ambiance assez fantasmagorique qui ont un franc succès avec le public. Un Delirium auquel on s'adonne avec une véritable délectation.

Certains arrangements font redécouvrir des morceaux et c'est un réel plaisir que de les écouter avec une oreille nouvelle. Les inspirations infinies d'Hugo Kant offre une palette fantastique de musiques et d'univers qui se superposent. On part ainsi à la rencontre des unes et des autres en vibrant de partout (dans tous les sens du terme ce soir !). Ne reste plus qu'à se laisser porter ...

Ping ... Une petite musique de piano déglingué qui tourne à la déferlante. L'Electro prend possession de tout l'espace, mais c'est le piano qui va avoir le dernier mot ! Nous sommes montés à la puissance x10 (et ce n'est pas peu dire !!)



Mais la fête touche à sa fin. Quentin annonce l'avant dernier morceau et nous demande de vraiment commencer à chauffer ... Mais je crois que cela fait un moment que c'est commencé mon cher Hugo !! La flûte se fait virevoltante par dessus une batterie qui ne lâche pas un pouce de terrain. Le tout étant d'une rapidité faramineuse et d'une efficacité ... Je ne vous en parle même pas !! Il en arrive même à sauter et souffler dans son instrument en même temps, le tout sans un pète de jeu ;) !

"Vous êtes prêts à faire des bonds pour le dernier ?!!" Et il n'hésite pas à donner l'exemple. Alors, prêts à sauter, je ne sais pas, mais à danser : c'est certain ! Et de toute façon, c'est juste irrésistible. C'est donc sur un morceau de bravoure à la flûte et un solo de batterie époustouflant que ce termine ce set qui fût, sans nul doute possible, très fort en émotion.



Quentin Le Roux : Keyboard, Flûte, Flugelhorn, Clarinette
Loïc Marmet : Batterie

Setlist
1 - Dark Night Dreams
2 - Thou Shalt Not Kill
3 - No Jazz
4 - Delirium
5 - Ranjia
6 - Ping
7 - This Old Tune
8 - Does It Matter ?

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Après le passage (Aux Passagers ... Je sais elle est facile, mais elle me fait plaisir !) remarquable et remarqué de Hugo Kant, changement de scène pour accueillir Zenzile ! Et perso, j'ai toujours trouvé rigolote cette scène basse, si proche qu'on a l'impression d'être partie prenante dans la mise en place du plateau et les réglages. Cela donne un petit côté irréel à la chose.

Et d'ailleurs, le Set commence presque sans qu'on s'en rende compte (en fait, on passe de la répète à la musique) avec un rythme lascif et prenant ... En attendant Jamika. Et puis non ! Ce n'était pas commencé !! C'est pour ça que ça faisait bizarre ;) En tout cas : Super classe les balances !!

Quelques cris marquent le début et il y a effectivement beaucoup plus de son. Cette fois-ci, c'est la bonne ! La musique se stoppe pour laisser sa voix se mettre en place seule. Et elle est déjà en train de sauter sur place. Mais petit changement de configuration : il y a un chanteur de plus ce soir, par rapport à la fois dernière où je les ai vus sur scène (au même endroit d'ailleurs).



Les yeux commencent à se fermer et les corps à se balancer. Avec beaucoup de jeux sur les échos, tant sur les voix que sur les samplers. Et toujours cette musique à la fois planante et très rythmée.

"Shake your mind !!" nous lance-t-elle, avec un rire de diablesse. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu un petit coup de Piano à vent en concert (merci Erik ;) !) De plus en plus de personnes dansent à présent. C'est Jay Ree qui a pris possession du micro, avec un timbre de voix beaucoup plus clair et plus Reggae qu'elle. Et je trouve ça moins prenant. Pour moi, la voix de Jamika (si particulière et un peu nasale), c'est l'âme de Zenzile. Ses cris, parfois déchirants, résonnent à l'infini et les strombis ajoutent encore à la sensation d'étrange, largement entretenue pas les échos. Alors qu'avec lui, on a un rendu qui semble venir beaucoup moins des tripes (même s'il est propre ... Trop propre peut-être même).



Matthieu Bablee, à la basse ne tient pas une seconde en place, par moment à la limite du Moon Walk, tant il se tord sur son instrument. Le micro d'Erik Cevret entre carrément dans son saxo, qu'il alterne avec son clavier. Ils s'observent tous du coin de l'œil, avec un sourire qui pointe sur leurs lèvres. Le rythme passe allègrement de l'Electro au Ragga. Le sol bouge sous mes pieds, autant du fait des basses que des pieds des danseurs qui frappent. Tout le monde suit l'impulsion donnée par la scène (il faut dire qu'ils sont vraiment incroyables à sauter ainsi de concert, face à nous).

Quand le saxophoniste se fait plaisir, le clavier s'amuse à l'éventer de sa serviette. La chanteuse et penchée (ou plutôt pliée) sur son micro. Le chant devient presque murmure sur Underground Wobble et se mêle totalement à la musique. Un morceau vraiment très intense.

Selon les va-et-vient de Jamika, la musique change de style. Crash Test nous fait quasiment passer au Rock. Comme si chacun à son tour laissait place à ses envies, ce qui nous garde en alerte. Mais finalement, au retour de la tigresse, on reste dans cette même mouvance et là, je m'éclate encore plus !



Mais Jay Ree reprend la main en lançant : "Un p'tit Reggae ça vous dit ou pas ?!!" Avec une spécial dédicace à Johnny Clarke. Ils chantent tous les deux à présent, mais ce nouveau chanteur donne un petit côté trop "Old School" à mon goût à un groupe qui m'a toujours paru tellement à part. Mais bon, la musique est toujours là. Avec une très jolie touche apportée par la clarinette. Alors savourons.

En introduisant Stay (de leur dernier album Electric Soul), Jamika nous précise : "This is not a love song !" Pourtant, elle commence tout comme. Sa voix chaude accompagne merveilleusement la musique, que je ne sais comment définir ... Toujours une dominante Ragga, mais mêlée à du Rock assez doux. Un univers musical décidément encore plus hétéroclite que dans mon souvenir. Ce qui n'est pas pour me déplaire ... Bien au contraire !! Reste le fait que je ne suis définitivement pas fan de l'option Jay Ree, qui nous offre un Reggae au débit très haché-parlé et des reprises de refrain avec une voix que je trouve beaucoup trop frêle. Un rendu définitivement trop lisse pour Zenzile.

C'est Walking In The Rain (reprise de Grace Jones) qui va clore le Set. Avec une force et une saveur indéniable. Jamika sautille sur place, habitée par la musique ... Et idem pour les premiers rangs (à en perdre leur pantalon pour certains !) Puis un simple "Merci !!" est lancé, pour un départ groupé.



Avant d'attaquer les rappels, petite auto-promo pour leur nouvel album sorti depuis quatre jours et reprise de la musique ... Mais j'ai bien l'impression que pour une majorité du public, le concert est terminé. Vu qu'on les entend autant que le chanteur !! (J'adore !). Mais cela ne retire rien au Rock quasi désespéré qui habite à présent la scène et qui me donne à penser qu'il va falloir que je réussisse à appréhender ce nouveau chanteur. Même si j'ai du mal à le positionner dans l'esprit du groupe. Là, on est quasi dans la chanson d'amour. Pas désagréable, mais toujours un peu space pour moi. Après tout, ils font peut-être juste le tour de tout ce dont ils ont envie.

La musique monte encore, une dernière fois. Jamika parle plus qu'elle ne chante, sur une batterie et une basse très prenantes, avec une guitare presque western et la clarinette qui fait son retour. C'est juste hyper beau, prenant, intense ... Là, on est au top ! Elle s'agite comme désarticulée ou en transe. Cela devient d'une puissance sauvage, pour une fin toute en décélération menée par l'instrument à vent ... Presque orientale.

Et c'est Yuri's Porthole qui termine les rappels dans un style Electro-Pop ... Que dire, sinon que je reste un peu perturbée par cette alternance de chanteur et de genre. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on s'en prend plein la tête, les yeux et les oreilles !!!



Jamika Ajalon : Chant
Jay Ree : Chant & Guitare
Alexandre Raux : Guitare
Matthieu Bablee : Basse
Erik Cevret : Saxo - Clarinette & Sampler
Vincent Erdeven : Clavier
Christophe Wauthier : Batterie

Setlist
1 - Scars
2 - Mind Control
3 - Life's A Dance
4 - Anti Bass Neighbourhood
5 - Underground Wobble (High Tone)
6 - Crash Test
7 - Fire Eater
8 - Magic Number
9 - Morning Daylight
10 - Stay
11 - Chewin' Mi Mic
12 - No Idol
13 - Walking In The Rain (Grace Jones)
-----------------------
14 - Man Made Machine
15 - Over/Time
16 - Yuri's Porthole

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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