Chronique de Concert
Jean-Louis Aubert
Tout d'abord, il y a eu Jean-Louis Aubert en première partie. Il s'est chargé d'interpréter en musique des textes du poète écrivain Michel Houellebecq. L'excellente scénographie faite de projections vidéo sur des toiles à peine opaques pour ne pas dire translucides, tirées en devant, au milieu et en fond de scène laissaient apparaître les musiciens et le chanteur vedette dans une musique qui transporte le public de la salle pleine du Silo.
Cette configuration donne l'impression de rentrer dans une nouvelle dimension visuelle jouant sur différentes profondeurs. Ce voyage d'une grande poésie avec ses textes, ses lumières et sa musique jouée par des musiciens de haut niveau m'a époustouflé, surement aussi par la grande qualité technique et l'ingénieuse mise en scène des projections vidéo de ce concert. Monsieur Jean-Louis Aubert n'est pas non plus étranger à cette magnifique réalisation car il influe en permanence sur les effets du spectacle par sa voix, son charisme et son énergie, sans parler de la communion avec son public qui sans aucun doute est tout acquis à sa cause.
Il déambule en ombre chinoise derrière les écrans au son de la Cora ou du violoncelle et je dois dire que ce n'est pas le Jean-Louis Aubert que je connaissais à l'époque, mais où est passé le rebelle fougueux hurlant sa hargne au début des années 80 ? Il a fait son petit bonhomme de chemin depuis tout ce temps le Monsieur et j'en suis agréablement surpris. Les morceaux défilent à une vitesse cosmique et le public est conquis par la prestation de l'ensemble du groupe. Mais déjà 1 heure 15 s'est passée sans que l'on s'en aperçoive tellement on est pris par l'ambiance féerique du concert.
Maintenant, il faut laisser place à la deuxième partie de la soirée qui est animé par Monsieur Jean-Louis Aubert toujours et encore avec son groupe d'excellents musiciens. Après que les écrans de projection vidéo soient repliés, une énergie musicale se dégage pour laisser place à celui que j'ai connu il y a une trentaine d'années déjà et dès le début il attaque avec les morceaux incontournables joués par le groupe Téléphone . Wouah ! Alors là ça déménage, avec un batteur qui assure comme une bête et qui imprime un rythme Rock plus que soutenu. Il a, comme dit Jean-Louis Aubert, cinq membres indépendants qui font rouler les percussions entre les tomes, la grosse caisse et les cymbales à la vitesse du son, moi je suis sûr d'au moins quatre.
Le guitariste se déchaîne également pour faire sonner les notes en accompagnement du clavier et des trois cuivres qui eux s'amusent bien dans leur chorégraphie loufoque. Même la charmante violoncelliste venue de l'autre côté de l'Atlantique s'éclate debout et fait cracher à son instrument des notes improbables, le tout orchestré pas celui que j'ai toujours connu dans cet état à l'époque, l'irremplaçable Jean-Louis Aubert. Le public qui était resté assez sage jusqu'à présent s'est levé et se met à danser et sauter tout en levant les bras au ciel et en applaudissant à tout rompre à chaque fin de morceau. Une grande partie du répertoire Téléphone y passe et la foule chante parfois les morceaux en entier sans que notre chanteur vedette puisse en placer une, il ne peut juste que faire sonner les notes de sa guitare pour que la chorale géante s'exprime sans retenue. Il semble visiblement très content de ça en enchaînant les morceaux.
Mais le moment de se séparer arrive t c'est quand on les croit partis dans les loges qu'ils reviennent de plus belle et remettent les couverts et jouent encore plusieurs morceaux. Puis, là, ils nous quittent et nous abandonnent avec nos cris et nos applaudissements de rappel... Mais les revoilà de nouveau et ils en remettent une couche. Je n'ai pas compté les rappels mais je crois bien que c'est le plus grand nombre de départs et retours auxquels j'ai pu assister en concert !
Après trois heures de concert il faut définitivement se quitter et c'est l'ensemble du groupe qui se présente devant la scène pour saluer le public qui en a eu indéniablement pour son argent. Pour ma part, je suis content d'avoir découvert une facette de Jean-Louis Aubert que je ne connaissais pas et qui m'a scotché. Je crois que mon ami l'excellent photographe de cette chronique a également beaucoup apprécié ce concert. Merci Monsieur Jean-Louis Aubert et chapeau bas !
Critique écrite le 20 novembre 2014 par Janfi
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> Réponse le 20 novembre 2014, par Myriam
Tout est parfaitement décrit et analysé tel que le présente ce magnifique concert ! Jean-Louis Aubert avec toutes ses bonnes ondes et son énergie positive... Magistral ! Allez y les yeux fermés... et les oreilles grandes ouvertes ! Réagir
> Réponse le 20 novembre 2014, par Vevs
Il a dédicacé "océan" à Myriam c'est vous ? Si oui Merciiii ! Je ne l'avais plus écoutée depuis un moment et elle allait parfaitement dans ce mélange de mots, de pensées, de poèmes parfois troublants de Michel Houellbecq et de chansons de Jean-Louis !!!! 😍 Réagir
> Réponse le 20 novembre 2014, par sandrine
Entièrement d'accord avec ce récit !! C'était du grand Jean Louis AUBERT !!! J'étais présente à la dernière tournée de téléphone et ne voulait pas laisser passer l'occasion de revivre ça !! Finalement un concert sans première partie, des textes poétiques et émouvants (honnêtement j'appréhendais un peu le style annoncé), une affection envers son public que j'espérais mais n'imaginais pas à ce point, une pêche d'enfer, un travail en équipe sans prise de tête, tout en respect du rôle et des performances de chacun.... et un PUTAIN de rock à ne pas rester en place !! Je me suis retrouvée 30 ans en arrière, des femmes de 50 balais se guinssailler comme des tordues, des frissons dès la reconnaissance des intros des grands morceaux. C'est vrai que les rappels n'ont cessé jusqu'à "c'est fini" et... La suite | Réagir
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