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Entretien avec Karen Brunon à l'occasion de la sortie de son premier album, La Fille Idéale

Entretien avec Karen Brunon à l'occasion de la sortie de son premier album, La Fille Idéale en concert

Octobre 2014

Interview réalisée le 21 octobre 2014 par Lily Rosana



Karen Brunon, la violoniste virtuose qui a envoûté Laurent Voulzy, Charles Aznavour ou encore Mika en les accompagnant sur scène a sorti son tout premier album, "La Fille Idéale", le 20 octobre 2014. Un album produit par Benjamin Biolay et qui sort sur le label "Beaucoup Music", où l'on retrouve les noms de Keren Ann, Gonzales, Elodie Frégé, Stanislas... Retour sur son incroyable parcours, celui d'une petite fille passionnée de musique qui va, armée de son violon, séduire les plus grands artistes de notre génération. Celui d'une femme passionnée, entière et surdouée qui parviendra à faire déplacer les foules, très bientôt. Oui, parce qu'elle est la fille idéale. Celle dont on rêve, tendre et imparfaite. Celle à fleur de peau, électrique et envoûtante.





"Un parcours hors norme"


On connaît votre parcours incroyable. Vous avez accompagné Michel Legrand en tournée, Charles Aznavour, Laurent Voulzy plus tard... Au-delà de tout ce succès, plus jeune, petite fille à onze ans, qu'est-ce que vous ressentez lorsque vous tenez votre violon dans vos bras ?

A onze ans, je ne pense pas à tout ça et je ne sais pas que tout ça va arriver. Tant que je fais du violon, adolescente, je suis heureuse. C'est la vie qui crée des opportunités de rencontres, qui fait qu'on est au bon endroit au bon moment. Je pense qu'à onze ans je suis complètement épanouie parce qu'on me donne l'occasion de m'adonner à ma passion. Quand j'y pense, c'est très courageux pour des parents de laisser partir son enfant loin d'eux pour qu'il réussisse à faire ce qu'il aime. C'est très généreux parce que je ne les retrouve à ce moment là que le week end et j'imagine que ça n'a pas été facile pour eux de faire ce choix. Ça a été une grande preuve d'amour. Je leur en suis très reconnaissante.

Croyez-vous qu'ils pensaient vous voir aller si loin ?

Je pense qu'aujourd'hui j'arrive encore à les surprendre. Ils ont été très fiers que je réussisse, bien sûr. Mais ils ont peur aujourd'hui parce que je prends un nouveau risque avec ce premier album. Ils pensaient que j'allais être plus tranquille, ma carrière s'étant installée et... Me voici.

Dans votre carrière de violoniste, quel a était votre plus beau souvenir sur scène ?

Je crois que c'est quand je suis partie en tournée avec Michel Legrand à New York et qu'on a joué au Carnegie Hall (salle de concert mythique où a enregistrée Nina Simone notamment). C'est la première fois que je pars à New York, que je pars en tournée et je me retrouve à jouer les plus grands thèmes du cinéma dans un endroit mythique. Ça a été envahissant d'émotion et impressionnant... Dans un même temps, enfant, on a un degré d'innocence qui fait qu'on ose plus. Qu'on ne se rend pas compte du parti pris. Je crois que j'ai plus peur aujourd'hui que lorsque j'étais plus jeune.

Ressentez-vous le même amour pour la scène aujourd'hui ?

Oui, complètement. Puis certains artistes avec lesquels je travaille m'émeuvent encore beaucoup. Laurent Voulzy par exemple... C'est incroyable de jouer avec lui. D'ailleurs pendant une première journée de répétition, je me rappelle lui avoir dit : je n'en reviens pas, je suis en train de jouer avec le compositeur de Belle-Île-En-Mer ! Quand on est musicien, on fréquente des gens fantastiques et incroyables tout le temps ce qui a tendance à nous faire oublier à quel point on vit une chance inouïe.





"La fille idéale", son premier album


Votre premier album, La Fille Idéale, est-il riche de toutes vos expériences en tant que musicienne ?

Oui, pour l'écrire et le concevoir je me suis enrichie du travail de toute ma vie, c'est vrai. Je voulais effectivement que mon violon soit très présent mais je crois que c'est autre chose. Il est aussi riche d'émotion parce que je suis quelqu'un à fleur de peau. C'est ce qui me permet de faire de la musique est d'aimer ça depuis toujours.

Qu'est-ce qui fait de vous la fille idéale ?

(Elle rit) Je pense que la fille idéale est tout ce qui est le contraire de la fille parfaite : une fille un peu triste parfois, qui peut aussi être fragile, tendre, passionnée. Je crois qu'on est tous la personne idéale de quelqu'un d'autre et je voulais me montrer sous mon vrai jour avec toutes mes imperfections.

Est-ce que c'était important pour vous de parler d'amour dans votre premier album ?

Bien sûr, qu'est-ce qu'on ferait sans amour ? Je pense que c'est un sujet qui est au centre de nos vies et donc de beaucoup d'albums. C'est un sujet tellement riche... Nous sommes constitués d'amour et nous nous construisons à travers nos histoires d'amour. L'amour qui rend heureux ou malheureux, celui qui fait mal, qui fait grandir, qui apprend. Tous nos amours.

Vous introduisez et concluez votre album avec Chilly Gonzalez. Il y a-t-il une raison particulière à ce choix ?

C'est un pur choix artistique. Je voulais commencer cet album par une introduction et j'écoutais au début de l'écriture de l'album beaucoup d'albums "Piano solo" de Gonzales. J'adore cet artiste. Il est très gentil, il est incroyable ! Je lui ai envoyé un mail sans trop y croire et il a accepté. Cet introduction m'a permis d'exprimer mes deux passions : le chant et le violon. Elle est une boucle entre les deux et introduit en quelque sorte qui je suis.

Pourquoi avoir fait une version symphonique du titre "où je vais" ?

Je voulais exprimer au plus près ce que j'ai fais dans mon parcours, j'avais vraiment envie d'offrir une autre version de cette chanson qui fera partie des bonus. Cette version donne une dimension aérienne à cette chanson...

Tout comme le clip d'ailleurs... Qui en est le réalisateur ?

Denis Thibaut. Il m'a proposé ce scénario audacieux dans un désert au milieu de nulle part. C'est ce que Je voulais, qu'il y ait de grands espaces. Ce clip fait totalement ressortir l'idée de ce titre et j'en suis vraiment très heureuse.




Ses rencontres décisives


Benjamin Biolay a co-composé et écrit sur votre album... Quelle est la chanson, sa création qui vous touche le plus ? Et pourquoi ?

Il y en a deux particulièrement : "Voilà", la dernière chanson de l'album parce que c'est la première que l'on a écrite ensemble. Je voulais absolument qu'elle soit sur cet album. Elle représente un peu le début de notre collaboration, de notre amitié aussi. Et le titre "Rien" qu'il a écrit d'un seul trait sur le coin d'une table et qui est géniale. C'est là que réside le génie de Benjamin : de pouvoir écrire comme ça, comme une évidence ses émotions, d'un seul jet.

Qui est Keren Ann pour vous ?

C'est ma famille. Celle qu'on se crée quand on est loin des siens. C'est quelqu'un d'extraordinaire, de généreux. Elle est capable d'absolument tout donner que ça soit artistiquement, affectivement... Elle est tellement entière en studio, dans la vie, en tant que maman. C'est quelqu'un d'entier comme j'ai rarement vu.

Il y a eu aussi une autre rencontre assez déterminante dans votre carrière. On parle de lui comme votre mentor : Calogero. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

J'ai joué sur certains de ces albums et l'ai accompagné sur sa tournée symphonique. Au-delà de ça, il est, pour moi, l'un des plus grands compositeurs de mélodies que nous avons en France. Puis un jour, comme une fan, j'ai voulu lui faire écouter mes chansons et lui ai envoyé mon CD. Quelques années plus tard, quand il a voulu monter son projet Circus, il a pensé à moi. C'est arrivé à point nommé dans ma vie. Ça m'a donné confiance et m'a beaucoup appris. C'est tout ce que j'attendais. C'est arrivé juste avant de faire mon premier album. Je crois que c'est ce qui m'a aidé pour me lancer toute seule par la suite.

Vous l'accompagnez d'ailleurs sur plusieurs dates...

Oui, sur une dizaine de dates dont Bercy le 22 novembre 2014. Ça va être quelque chose Bercy. J'ai hâte !



Karen Brunon aime la scène et a hâte de la retrouver. Son public aussi qui peut s'attendre à un vrai coup de coeur à l'écoute de ce tout premier album aux mélodies pop qui aurait pu s'appeler "À fleur de peau" tant les émotions exprimées en sont intenses.
Si vous souhaitez connaître "La fille idéale", je vous invites donc à écouter ce premier opus qui pour sûr vous séduira de par sa perfection artistique et sa merveilleuse tendresse. Karen Brunon, une artiste à suivre...






" le saviez-vous ?"

Karen sera la première partie de Calogero sur les dates suivantes :
Rennes le 8 novembre 2014 Zénith
Strasbourg le 12 novembre Zénith
Nancy le 13 novembre Zénith
Genève le 14 novembre
Dijon le 15 novembre Zénith
Bordeaux le 18 novembre Zénith
Pau le 19 novembre Zénith
Limoges le 20 novembre Zénith
Paris Bercy le 22.11.14
Toulouse le 26 novembre Zénith



Ses premiers pas

A 5 ans, elle convainc sa mère de lui offrir un violon !
6 ans plus tard, elle obtient le premier prix au conservatoire de Lyon. Elle rentre au conservatoire de Paris à 15 ans où elle obtient également le premier prix.



Première des violonistes

Un parcours de surdouée ? Oui, sans aucun doute ... Mais aussi celle d'une femme qui aime la vie et qui ose l'attraper au vol les opportunités. Une femme qui sait risquer son confort par passion. La suite est logique : elle quitte le conservatoire à 19 ans et devient le premier violon de Charles Aznavour, Laurent Voulzy, Keren Ann, Etienne Daho, Brian Wilson, Vanessa Paradis, Mika, Woodkid... Ensuite ? Elle fera partie du groupe Shelby avec Benjamin Biolay et Keren Ann dont l'album sortira chez EMI. Calogero fera appel à elle pour former aux côtés de Stanislas, Philippe Uminski, Elsa Fourlon le groupe Circus en 2012. Puis elle commencera l'écriture de son premier album "La fille idéale" accompagnée de choix artistiques judicieux mais surtout de ses amis, de son âme et de son coeur. Son album est sorti le 20 octobre 2014. La suite est toute écrite : elle est le coup de coeur, de foudre, d'amour des français en cette année 2014.

Propos recueillis par Emilie Costanziello pour concertandco.com