Accueil Chronique de concert Magnolia Electric Co. + Paloma
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Chronique de Concert

Magnolia Electric Co. + Paloma

Nouveau Casino - Paris 6 juin 2005

Critique écrite le par

J'ai d'abord cru que la première partie avait été annulée. Voyant tout le matériel installé sur scène, la rangée de guitares, la pédal steel, je croyais que c'était l'équipement de Magnolia Electric Co. Eh ben non. C'est juste que Paloma joue exactement dans le même registre que Jason et ces Magnoliautes, le country-rock électrique et mélancolique.



Le problème d'une telle association. C'est que soit la première partie vole la vedette à la tête d'affiche parce qu'elle est meilleure, plus motivée, soit elle déçoit, ennuie parce qu'elle n'est pas à la hauteur.



Dans ce cas précis, je me suis plutôt ennuyé. Paloma creuse peut-être le sillon Neil Young depuis plus longtemps que Jason Molina. Moi, j'avais l'impression de me trouver face à un clone peu inspiré. C'était trop lent, trop uniforme, avec de trop rares montées de sève électrique lorsque les deux guitares s'associaient. L'ambiance est posée, les musiciens sont bons, mais il manque quelque chose.



De quoi parle-t-on lors des réunions de famille chez les Molina ? De batterie, de songwriting, de Neil Young ? Un proverbe animalier de chez nous dit que les chiens ne font pas des chats. En effet... Ralph Molina, batteur du Crazy Horse, collaborateur de Neil Young depuis 1969, a engendré Jason Molina, leader de la Magnolia Electric Company, la plus sérieuse entreprise d'hommage au Loner.



Avant cela Jason a publié sept disques sous le nom de Songs : Ohia, sept albums de blues acoustique, parfois arides, mais souvent poignants. La batterie y était le plus souvent en retrait, légère. En 2003, le disque The Magnolia Electric Co. marque la fin de Songs : Ohia en même temps qu'une métamorphose musicale (signe d'un retour vers le père ?). La batterie se fait plus lourde, les guitares -électriques- se lancent dans de longues chevauchées, assumant une claire filiation avec l'aîné Neil Young (dont on peut encore écouter les premiers disques tout comme le dernier Greendale).



Le concert débute de manière abrupte. Les musiciens avaient pris place depuis un moment. On les croyait en train de régler un souci de feedback quand en une seconde sans un "Bonjour, nous sommes la Magnolia Electric Co.", ils font vrombir leurs instruments et interprètent trois premiers morceaux. Ils sont six sur scène. Un batteur, un bassiste, deux guitaristes, un lapguitariste, un clavieriste-trompetiste. Des trentenaires simples et pas funky, en jean et tee-shirts, sans look particulier.
Les premières minutes ne sont pas très intéressantes. Je ne reconnais pas les chansons, vraisemblablement nouvelles, elles ne m'impressionnent pas particulièrement non plus. Les affaires commencent à se préciser avec The Dark don't hide it, morceau inaugural du dernier LP What comes after the blues (on ne peut être plus clair, après le blues le rock'n'roll, comme le beau temps vient après la pluie), ainsi que du live Trials and Errors. La Magnolia Electric Co. devient alors une magnifique locomotive fuyant sous les dernières flèches des derniers indiens. Il y un vrai souffle épique dans ces chansons.



Il existe un terme pour décrire l'émotion unique que peuvent véhiculer les Etats-Unis d'Amérique, à travers ses grands espaces, ses ruées vers l'ouest et ses possibles. Don De Lillo en a fait le titre d'un de ses livres, Americana. C'est même devenu un terme pour caractériser certaines musiques. Et bien on y est là, en pleine Americana, lorsqu'une trompette limite mariachi se fait entendre sur Leave the city, lorsque la lapsteel vient imposer ses soli au-dessus des rythmiques des deux guitares pendant Almost was good enough.



Au premier rang, une fan en robe légère n'en perd pas une miette. Ses yeux bleus se sont allumés au début du concert, ils ne perdront pas une seconde leur éclat de joie, une joie totale, une joie offerte aux musiciens pour tout le bonheur que la musique des fois peut procurer. C'est une étrangère, peut-être même que c'est une américaine. A la fin, après I've been riding with the ghost, Just be simple, Steve Albini's blues, Hold on Magnolia, Farewell Transmission et quelques autres inédits sous nos cieux, à la fin, toute à sa joie, elle vient saluer Jason. Je m'étais éloigné. Je n'ai pas entendu ce qu'ils ont pu se dire. Mais autant il avait été aimable avec les deux-trois garçons qui étaient venus lui dire tout le bien qu'ils pensaient de sa musique et de ce concert en particulier, autant là en vrai cowboy solitaire il la renvoya illico sur l'autre Jason, Jason Groth, son guitariste fumeur de Lucky Strike.


 Critique écrite le 07 juin 2005 par Bertrand Lasseguette


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