Chronique de Concert
Marcel Kanche & Interstellar Overdrive Trio (Festival Avec le Temps)
Marcel Kanche accompagné du Interstellar OverdriveTrio: Philippe Gordiani (guitare électrique) Bruno Tocanne ( batterie, percussions) Remi Gaudillat (trompette, bugle) interprète Léo Ferré au Café Julien dans le cadre du festival Avec Le Temps (célèbre morceau du grand Léo), festival probablement organisé en l'occasion de la 15ème édition du printemps des poètes.
Mes raisons d'assister à ce concert étaient claires : Ferré et l'album The Piper At The Gate Of Down des Pink Floyd, certainement les deux choses les plus jouées par chez moi fut un temps, Interstellar Overdrive étant un titre culte de cet album fondateur (on se répète mais on ne refait pas l'histoire).
Le choix du nom de baptême du trio n'est évidement pas anodin lorsqu'on sait qu'ils ont enregistré un disque d'arrangements personnels de quelques morceaux de feu Syd Barret (Shine On You Crazy Diamond, R.I.P) en carrière solo et en collaboration avec le Floyd.
Les textes du disque de Marcel Kanche & l'Iterstellar Overdrive Trio intitulé Et vient un mec d'outre saison sont tirés des albums de Ferré "période" après 1970...comme Amour anarchie, La solitude, Et...Basta, Je te donne, La frime, L'opéra du pauvre...quand les chansons de ferré furent progressivement teintées de surréalisme et parfois déclamées plus que chantées.
Le titre de l'album du collectif joué ce soir Et vient un mec d'outre saison est une phrase qui jaillit dans l'épilogue de L'opéra du pauvre morceaux figurant sur l'album et interprété ce soir. Le petit bar du café julien est plein quand j'y entre, surpris que le concert ai démarré plus tôt que prévu, j'arrive quelques minutes après le début du premier morceau.
Epilogue tiré de L'opéra du pauvre, qui est une marche funèbre musicale aux paroles surréalistes millénaires "l'univers est un autobus arrêté qui voyage", déclamée de manière enflammée par Ferré, perd de sa fougue verbale ce soir avec l'interprétation de Marcel Kanche qui déclame assez simplement sans faire de zèle dans le chant avec tout de même quelques envolées fonctionnelles.
l'Interstellar Overdrive Trio en revanche, déverse une interprétation fidèle en puissance avec une guitare en recherche comme celle des ZOO qui apparaît parfois de manière plus légère et enlevée dans la version originale du Chien . La trompette est comparable aux mélodies de cordes originales, la batterie est bien moulée aussi, le tout free jazz, formule que l'on retrouvera au cours de la plupart des titres.
Marcel Kanche, personnage à l'humour grinçant et à la répartie tranquille, met tout le monde à l'aise entre deux morceaux en prenant le risque de l'auto-dérision avec beaucoup d'humour pour mieux se mettre scène et propose sa voix pour lire les textes de Ferré d'un cahier posé sur un petit pupitre, un orgue minuscule est posé à ces pied, duquel il tirera quelques notes parfois.
La solitude vient ensuite sur une bonne composition de l'Interstellar Overdrive Trio qui joue guitare et batterie free jazz, trompette longue et profonde qui fait des variations sur la mélodie originale, Marcel Kanche parle un peu le texte tristement de sa voix grave aux sonorités Bashung dès fois.
Cette Blessure sera sur une note de guitare tendue et maintenue avec quelques cris de trompette à sourdine comme autant de cris de baleines sur de petites touches de batterie.Préface voit Marcel Kanche se laisser griser par l'interprétation répétitive, quasi lysergique du groupe, qui monte progressivement en puissance jusqu'à voir l'interprète se taper la tête au mur et
Le groupe reprend après un silence sur une plage plus calme et sombre avec une complainte de trompette claire calquée sur l'original. Ni Dieu ni maître donne l'impression d'une improvisation totale du groupe, très rock, très réussie. Nous apprenons qu'un inédit que Ferré enregistra avec un cassettophone sur son piano juste avant sa mort Les chemins d'enfer, leur à été légué par Marie Ferré elle même (connaissance de Marcel Kanche), ils nous en proposent une adaptation dégageant une atmosphère énigmatique ou la trompette joue la mort du taureau et la guitare me fait penser aux slides du looner dans Dead Man.
Mon enterrement: le batteur sort ces mailloches en tissu pour nous donner le tempo original sur une interprétation libre des deux autres musiciens avec une trompette tonitruante.La the nana avec une voix rauque sur une même formule free jazz très bien exécutée.C'est extra, sur un titre comme celui là, l'interprète m'ennuie un peu; sur un ton monocorde la magie de son parlé calme et énigmatique avec des lames de rasoir dans la voix à du mal à opérer sur moi.
En rappelLa mémoire et la mer; immense fresque poétique pleine d'énigmes (dont Bernard Lavilliers avant son interprétation déclarait posséder quelques clés mais pas toutes), voit le groupe verser un jour gris métal et sombre à faibles tumultes comme l'est l'original, toute la puissance est dans les mots et dans l'interprétation que Marcel Kanche prend à rebrousse poil sans vraiment parvenir à m'imposer son univers.
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Critique écrite le 25 mars 2013 par Sebsousladeferlante
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