Accueil Chronique de concert Motörhead / Skew Siskin
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Chronique de Concert

Motörhead / Skew Siskin

Motörhead / Skew Siskin en concert

L'usine, Istres 23 mai 2007

Critique écrite le par



Bien longtemps qu'on avait noté cette date dans les agendas du Grand Sud : le passage des mythiques Motörhead à l'Usine de Istres ! A part un double live, le vinyl de leur premier album, et un ou deux disques (la base pour un amateur de rock, en somme), on n'a pourtant qu'une faible idée de l'ampleur du répertoire des trois anglais... Mais on a l'impression qu'on a saisi l'idée : pur et dur, basique et tonique, jouissif et régressif : Lemmy Kilmister et ses acolytes sont incontestablement un groupe à voir avant de mourir.



Or il reste en ce monde des gens bien élevés qui pensent qu'on ne saurait voir un tel concert sans être conscienscieusement bourré, et le Mystic Punk Pinguin en fait partie. Je suis donc bombardé pilote/chroniqueur/photographe, et lui s'occupe ... des bières. Heureusement, sur chacun des 43 ronds-points qu'on traverse à Istres, le Café Musiques l'Usine est indiqué - on arrive donc sans encombres (même si je n'y suis plus venu depuis... Noir Désir, autant dire que ça date). A notre surprise, une demi-douzaine de motos seulement se battent en duel parmi un moulon de voitures - où sont donc les bikers attendus ? Mais en fait on dirait qu'il y a beaucoup plus de punks, metalleux et autres psychobillies... Plutôt jeune même s'il y a du cheveu gris et du blanc parmi le public d'un groupe qui existe depuis 32 ans, plus que mon âge ! Respect.



Quoi qu'il en soit ma première vision de la salle, à mon arrivée vers la fin de la première partie de Skew Siskin est proche de l'enfer : fumée et sueur mêlée, entassement indistinct, noir total sauf de la scène où brille une lueur rouge toxique. Et dire que j'ai un pass photo - il va bien falloir s'y jeter, en enfer... Je ne suis pas totalement skewé par cette musique, gros rock hardos qui tâche mais pas vraiment méchant (pas Spinal Tapesque mais presque), chanté par une fille que je prendrai d'abord pour un garçon (voix miaulante tantôt à la Iron Maiden, tantôt à la AC/DC). Enfin ce n'est pas déplaisant, une partie du public a même l'air d'en redemander ! Et une chanteuse de hard rock c'est toujours bon à prendre, il n'y en a pas tant.



Pendant l'intermède, je finis de me rapprocher de la scène (pas si serrée devant sur les côtés) où je croise Emmy Etié, un vraie photographe elle (ah, au fait, j'en profite pour m'excuser pour ces photos), me faisant à l'idée que hélas, le MPP n'a pas prévu de m'apporter une bière. Nous gagnons avec un peu d'angoisse pour moi (pas pour elle qui les a déjà shootés à Paname, en plus d'autres légendes vivantes genre, l'Iguane), l'intervalle entre le public et la scène.



Pensez-donc. Se placer au dernier moment entre des morts de faim suants et hurlants aggrippés à la barrière sans doute depuis deux heures, pire, privés de bière ("eh oh, tu vas pas rester là mec hein !"), et une scène où va apparaître l'un des trios de thrash metal les plus bourrins de la création, Motörhead... Qui ne serait pas pris d'une légère angoisse ? Une fille est même en train d'engueuler un videur de ne pas réaliser qui va jouer dans un instant (il a dû lui dire qu'il s'en foutait, l'inconscient).



We are Motörhead from England and we play rock and roll !!! L'entrée du groupe déclenche une belle hystérie collective (voir la 1ère vidéo infra), je trouve finalement bien ma place aux pieds du grand Lemmy ("on est pas dignes, on est à chier..." aurait dit qui vous savez) en ramassant un peu mes 187 cm pour ne pas gêner les fans ni risquer ma vie. A vrai dire je passe les trois premières chansons (set-list à la fin, je ne la maîtrise pas complètement) dans un sorte de brouillard sonique, errant sous les pieds du guitareux Phil Campbell, en essayant de faire de lui un photo nette et claire en même temps, et de shooter autre chose que les cheveux du joyeux batteur Mickey Dee derrière son énorme installation... soit deux missions impossibles !



Le son était-il mal réglé au début ou bien Lemmy Kilmister entend-il ça depuis 32 ans ? Je l'ignore, en tout cas c'est tout à fait indistinct et j'ai pendant bien cinq minutes l'impression de voir un ouvrier qui vient de pointer devant sa machine. Malgré une présence physique assez impressionannte. Ce n'est qu'au fur et à mesure du concert qu'il donnera l'impression de prendre plus de plaisir. Si j'en crois la chronique de Gandalf on ne ressentait pas tout ça de plus loin, et le son était bon ! Quoi qu'il en soit et comme prévu, le trio déchaîne les enfers, sans trucage : le batteur commence un brouzouf invraisemblable sur lequel se pose une basse tellurique, un riff de guitare sursaturée, soit en power-chord soit plus technique selon les cas. Et le tableau se complète avec la célèbre voix de gargouille diabolique du sudiste en chef !



En tout cas une fois virés de devant la scène, les photographes se ruent en nombre vers le bar, où il me faudra 2 bières pour rétablir mon taux d'hydratation naturelle. Il faut dire (les têtedemoteuropathes voudront bien me pardonner) que si c'est tout le temps bien, c'est aussi souvent un peu pareil, Motörhead... Quand j'y retourne, Lemmy est en train d'annoncer la très plaisante I Got Mine,"a song composed in 1983... before you were born" (ce qui doit être vrai pour une partie du public), blague achevée dans son rire gras et lubrique de fumeur/buveur impénitent. Il a l'air d'être bien dedans à présent, tout autant que sa grande folle de batteur chevelu et son guitariste yankee : il parle au public, ricane, nous vanne un peu (genre, il veut qu'on lui réponde, "Oui, Monsieur") - un mec sympa, quoi, on l'imagine bon camarade et pas fier.



Emmy trying to shoot Lemmy

Puis In the Name of tragedy, j'aime moins, mais enfin il y a un effet strobo plutôt cool. Et une du dernier album, Kiss of Death (que je n'ai même jamais tenu en main) : Sword of Glory - je fais le malin avec les quelques titres que j'ai compris, j'ai le droit okay ? Bon ça va, j'arrête. Bref le concert continue dans une déferlante sonique toujours renouvelée (où l'on entend finalement surtout la batterie et la guitare, et pas tant que ça ce que produit la gargouille à moustaches), et aussi dans un sauna infernal... Et vu le temps que mettent les barmen à servir (rarement vu des gars aussi ... flegmatiques à un tel poste), il vaut mieux commander à boire avant d'avoir soif.



Plus tard, une qui me plaît beaucoup, Sacrifice, metal-punk, où le batteur en profite pour placer un énorme solo de batterie (énorme en volume comme en durée d'ailleurs) - le public aime ! Et puis une "about fuckin politicians" qui doit s'appeler genre I got the Power - chanson militante donc ? Quoi qu'il en soit il est hors de question pour une oreille même exercée d'entraver quoi que ce soit à ce que vomit Lemmy dans le micro : il pourrait aussi bien réciter le Capital de Marx, ou la recette de la groupie flambée au whisky, moi vous savez ...



Mais voilà qu'on s'achemine vers la tétralogie finale de tubes, sans laquelle il ne saurait y avoir de communion Motörheadoïde réussie, et voici donc Killed by Death, si basique et stupide (au sens positif) que même les Stooges auraient pu la composer ! Le guitariste en profite cependant pour placer un solo de guitare pendant lequel le son est objectivement infect (à mois que ce soient mes oreilles qui sifflent trop ?), et puis leur "last song", la phénoménalement jouissive Iron Fist que je reconnais (elle ouvre le live que j'ai à la maison !). Je me demande si c'est pas ma préférée d'ailleurs ! Pourquoi n'écoutons nous jamais ce genre de choses quand des C.R.S. nous chargent sur le Vieux Port ou ailleurs, je me le demande... je suis sûr qu'on arriverait à leur tenir tête et même à les fracasser, rien qu'à l'énergie !



Bref ils dégagent le terrain après 1 h 15 seulement, mais le gentil Mimmy a rappelé la règle entre deux ricanements de tracteur polonais : Now is the time YOU shout, and WE come back !. Ils ne se font en effet pas trop prier pour revenir en configuration inédite : une guitare unplugged (et jouée par Mickey D en plus), et un air de blues, celui de la maison close (Whore House Blues, lourd quand même mais étonnamment calme, ou la Bête joue même de l'harmonica et chante à voix audible. Intermède étonnant, vite suivi par le tube total, celui dont le groupe désespère de pouvoir faire mieux un jour - et donc de revendre des disques (le chanteur s'en plaignait encore dans une interview récente accordée à Libé) : The Ace of Spaces (cf petit extrait en vidéo) !



Le monde aurait-il été le même sans Ace of Spades (1980), je vous le demande ? En tout cas 3 ans après Metallica sortait Kill'em All, leur seul album qui fasse l'unanimité (punk et metal confondus), et je dis que ce n'était pas par hasard. Bref à 27 ans révolus cette chanson reste LA tuerie par excellence. Comme sur mon live, on y présente les musiciens (et leur durée dans le groupe, exprimée en décennies).



Et puis évidemment, devant un public tout à fait en délire, on ne pas finir autrement qu'avec Overkill et là, comme ça m'arrive de temps en temps en concert (Pixies, PJ Harvey, Queens of the Stone Age, Radiohead ou même Johnny...) je me dis que je peux mourir, puisque j'ai vu tout ce que je devais voir sur scène avant... Evidemment la chanson repart sans cesse, ses 3 parties étant entrecoupées de bruits blancs assourdissants.



A la fin, heureux comme des enfants, tout le monde, moi le premier, brandit évidemment le signe du Diable pour saluer la sortie du trio des enfers... Signe que Ronni James Dio a piqué à sa grand-mère superstitieuse, rappelons-le, avant qu'il soit copié par quelques millions de personnes chevelues, heureuses (et généralement sourdes) dans le monde, qui peuvent ainsi se reconnaître partout.




Les videurs de la salle ayant inventé une technique toute sarkozyste de vidage de l'Usine (on se met derrière la barrière et on pousse), c'est l'Ingénieur du son qui me sauve la mise (et la chronique) en me refilant sympathiquement sa set-liste. Stefan et moi, on regagne Marseille épuisés et contents et je récupère mes oreilles dès le lendemain (autant dire, j'ai fait pire à la Machine à Coudre, niveau acouphènes !). J'y croiserai toute la semaine des gens, rockeurs ou non, jaloux de nous : Lemmy Kilmister va peut-être disparaître prochainement d'auto-combustion, de cirrhose atypique, ou flingué à 95 ans par un mari jaloux, on s'en fout, nous on aura vu MOooaaah Tooooaaah Heaaaaaaad !, bordel de putain de Zeus.



En bonus, 3 vidéos d'ambiance (qualité aléatoire) : C'est par ici !

> Réponse le 24 mai 2007, par Xav

Motorhead revient dans le sud de la france, enfin ! La date à Istres se passe dans une Usine complete, gonflée a bloc et completement surchauffée ! La première partie Skew siskin chauffe bien la salle. Quand Lemmy et sa bande déboulent, on sent la tension monter d'un cran, et la salle se transforme en immense mosh pit. La tension ne baisse que trés peu et courageux sont les gens qui ont pu rester devant tout le long sans aller prendre l'air. On peut discuter le choix des morceaux forcément il manque le morceau préféré (impasse sur l'album overnight sensation, pas de orgasmatron non plus), mais l'ambiance, l'énergie, l'attitude sont incroyables, et on a droit a des perles (iron fist, stay clean ...) après avoir torché le rappel de base (ace of spades/overkill) la bande à Lemmy se...  La suite | Réagir

> Réponse le 24 mai 2007, par Chris de Nice

Hier soir je suis donc retourné voir la bande a LEMMY a ISTRES pour un concert casiment privé,puisque le groupe évoluait devant 1500 fans chauffés à blanc,par une premiere partie plutot entrainante.Le groupe s'appelait SISKINE et dont le chant était assuré par une fille relativement mignone,et qui n'a pas du laisser indifferent le bon vieux LEMMY!!!! Puis LEMMY,PHIL et MICKEY DEE,son arrivé 15 minutes plus tard....explosion de joie des 1500 fans tous acquis à leur cause!!! La voie plus roccailleuse que jamais LEMMY a commencé par parlé aux fans de cette façon:" WE ARE MOTORHEAD!!!!! WE PLAY ROCK' N ROLL!!!!" Et là c'est parti!!! Sono à fond!!! Le premier titre je ne connais pas le nom,mais ensuite il y a eu "METROPOLIS,OVER THE TOP,SACRIFICE,KILLED BY DEATH,plus d'autres,et en...  La suite | Réagir

> Réponse le 25 mai 2007, par Olivier de Nice

[Théâtre de verdure Nice - 24 Mai 2007] Ce fut un grand moment de rock'n'roll et j'ai été étonné de voir que ce groupe avait pu drainer une foule aussi variée : quadras avec son fiston, ados gothiques, et même quelques fringants sexagenaires ! Il y avait une ambiance fabuleuse et bon enfant. Et au niveau decibels on a été gatés, j'ai encore l'impression d'avoir du coton dans les oreilles! A quand un concert d'AC/DC au théatre de verdure!  Réagir


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