Accueil Chronique de concert Neil Young and Crazy Horse
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Chronique de Concert

Neil Young and Crazy Horse

Neil Young and Crazy Horse en concert

Bercy, Paris 6 juin 2013

Critique écrite le par



Je n'avais pas revu Neil Young sur scène depuis une éternité, c'était il y a 18 ans. A l'époque, il défendait son dernier album en date Mirrorball et il était accompagné sur scène par les membres de Pearl Jam sans Eddie Vedder. C'était dans le cadre de la soirée de clôture du festival de Reading, à une heure de Londres. Une combinaison de facteurs telle que la fatigue après 4 jours d'ivresse musicale, ma méconnaissance de l'artiste, ma frustration de ne pas assister à un concert de Pearl Jam à la place, groupe majeur pour moi et la foule immense, genre 2 fois plus nombreuse qu'à Rock en Seine pour situer, ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable sauf dire que j'y étais.



Depuis, j'ai rattrapé le temps en écoutant régulièrement l'artiste et beaucoup d'albums m'ont marqués à jamais. J'en cite quelques-uns: Everybody Knows This Is Nowhere, After The Gold Rush, Harvest, On the Beach, Tonight's the Night, Zuma, Rust Never Sleeps, Freedom, Ragged Glory, le double live Weld/Arc, Harvest moon, Sleeps with Angels, Mirrorball, Greendale et le petit dernier en date l'excellent Psychedelic Pill qui m'a mis une bonne claque car il est tout simplement excellent. C'est ce petit dernier qui m'a donné une énorme envie d'aller le voir sur scène lors de cette tournée française de 5 dates. Cette soirée à Bercy est la première de la série et Neil Young accompagné de ses Crazy Horse passeront en juillet au théâtre Antique de Vienne, aux Arènes de Nimes, à Biarritz et pour finir le 20 juillet prochain aux Vieilles Charrues. De plus, vu l'âge des protagonistes, entre 67 et 70 ans, il n'est vraiment pas sûr de revoir Neil Young avec son groupe légendaire les Crazy Horse en live. C'est leur dernière tournée ensemble, probablement.



Il était pour moi plus que temps de combler cette lacune scénique concernant Neil Young qui aura marqué l'histoire de la musique par son immense talent, par sa carrière exceptionnelle qui fait de lui
un immense artiste, cultissime pour beaucoup et quand on est capable de pondre un album aussi bon que ce "Psychedelic pill" à 67 balais, je dis chapeau bas Monsieur Young.

Alors ce concert, ça à donner quoi ? Et bien, nous y voilà enfin.
Pendant que Los Lobos la formation mexicano-américano chauffe la salle, vous vous souvenez de "La Bamba"?, pendant 30 minutes, moi j'attends avec les autres photographes accrédités pour l'occasion de rentrer dans Bercy, il est 20h30. Une fois la première partie terminée, nous sommes autorisés à rentrer dans la salle bien accompagnée par des vigiles qui s'occupent de la sécurité.
Notre petit groupe se sépare en deux, sur les deux côtés de la scène car nous n'avons absolument pas le droit de shooter la formation de face mais seulement sur le côté. Vu la hauteur et la longueur de la scène, c'est Bercy, on ne peut pas dire qu'on est très joyeux et heureux vu les conditions offertes. Il nous est absolument interdit de franchir la ligne... jaune. C'est frustrant du coup et je sais à l'avance que je vais en baver pour réaliser des photos correctes.
Je suis le premier navré mais qu'importe on va prendre le plaisir là où il se trouve.



A 21 heures, il est devant nous avec l'arrivée de Neil Young et du Crazy Horse composé du guitariste Frank Sampedro, du bassiste Billy Talbot et du batteur Ralph Molina. Leur entrée sur scène est assez space car ils sont entourés de drôles de personnages genre laborantins en blouse blanche et perruques version punk/rock qui flanqués d'ouvriers casqués (les roadies) sur fond de "A Day In The Life" des Beatles. Puis on aura droit à la Marseillaise en version sonore comme un hommage version décalé à la France et à son public français. Après cette entrée quelque peu atypique, on entend les premières notes de musique avec Love and Only Love. Ce soir, ça va être électrique. Cela démarre fort avec ces trois titres particulièrement enlevés et les morceaux étant un peu long, ça nous permet d'avoir du temps pour shooter sur les 3 premiers titres car après ça, on devra tous quitter la salle. Niveau déco, c'est le top avec ces gros amplis fender lumineux, ça le fait vraiment bien visuellement. Par contre, je trouve qu'il est regrettable d'avoir coincé le batteur Ralph Molina entre ces deux-là. Pour beaucoup, ce fut impossible de le voir et d'apprécier à sa juste valeur son jeu particulièrement savoureux surtout et forcément pour les gens situés de côtés et on est nombreux, très nombreux dans ce cas.



Une fois terminée ces trois titres, je me retrouve donc dehors et je dois courir à l'extérieur pour rejoindre l'entrée principale et la fosse (j'ai perdu au moins 5 minutes). Je sais, ça parait aberrant mais on n'avait plus le droit de rester. La plupart des photographes ont donc quitté la salle définitivement et moi je suis resté car j'avais un billet. Bref, passé cet interlude, j'ai foncé droit devant au 1er quart avant de l'immense fosse de Bercy afin de voir correctement sans passer par le stade (je regarde les écrans géants) Ceux que beaucoup ont fait d'ailleurs. De nombreuses personnes ont payé chers leurs places (78 euros dans la fosse) pour regarder un écran et ça, je ne peux pas. Donc après avoir joué des coudes pour revenir à un niveau de placement correct, et oui, il y a 5 minutes j'étais à 10 mètres et là j'ai perdu en distance, je retrouve ce putain de concert avec le très brillant "Walk Like a Giant". J'adore ce putain de titre et sa mélodie sifflée. L'ambiance dans la fosse est toute molle. Le public est plutôt âgé entre 40 et 70 balais en moyenne et c'est vrai, pour rendre à César ce qui lui appartient, c'est crevant de rester si longtemps debout, sans bouger et surtout à Bercy dans cette immensité. Donc, c'est clair niveau public dans son ensemble c'est mou et je me retrouve à être une des rares personnes à faire des petits sauts de kangourous sur les morceaux pêchus.



Les 4 titres de démarrage furent d'enfer par contre, l'inédit "Hole in the Sky" c'était à mourir d'ennui et ça nous a coupé notre élan et notre enthousiasme car trop calme et sans intérêt. On aura droit après ce vide à un Neil Young seul à la guitare et à l'harmonica. L'intermède acoustique s'achèvera par un deuxième inédit (même avis que le premier) interprété par le Loner au piano qui nous permet de voir l'arrivée sur scène d'une femme aux cheveux longs et blonds qui erre quelques instant étui guitare à la main. Après ce deuxième moment super-ennuyeux, on repart en vrille sur le magnifique "Ramada Inn" toujours extrait de l'excellent (je sais, je l'ai déjà dit) "Psychedelic Pill" avec le courant qui repart de plus belle. Neil Young, à 67 ans, a toujours de la voix, il chante très bien ce soir et c'est évidemment pour notre plus grand plaisir. Après "Cinnamon Girl", le vieux rockeur s'adresse à son public pour la première fois par un "How you're Doing?". C'est court pour entamer une conversation mais il a dit 3 mots et c'est déjà ça. Ce n'est pas un bavard, on le sait, ce Neil.



Le concert se rapproche de la fin, on termine avant le rappel par "Hey,Hey, My My(into the black) pour notre plus grand bonheur et ce flot de décibels et cette guitare saturée de Neil qui ferait bander encore toutes les formations stoner actuelle. Le rappel sera seulement constitué d'un titre mais pas n'importe lequel, le mythique "Rockin' in the Free World" qui finira de nous achever de la plus belle des façons. Je me suis revu plonger dans l'exceptionnel concert de Pearl Jam le 11 septembre 2006 dans ce même lieu (le groupe et notamment Eddie Vedder sont des immenses fans de Neil Young) qui avaient terminé ce mémorable concert par ce même titre toute lumière allumée. J'ai donc eu des petits frissons de plaisir à la fin de cet excellent concert du grand Neil Young et de ces Crazy Horse. Il est 23h05, l'événement s'achève.

A la sortie, les avis étaient partagés. Certains étaient plus qu'heureux, d'autres étaient déçus et le reste avaient une impression mitigée. J'ai de mon point de vue beaucoup aimé et j'ai passé un très bon moment. Objectivement, les reproches sur ce concert furent ces éléments-là. La rallonge quasi systématique de certains morceaux sans aucun intérêt avec l'impression qu'ils jouaient entre eux alors qu'il y avait un Bercy en face quasiment plein comme un oeuf (on était bien 16 000 ce soir) et le choix très discutable sur 3/4 titres rendra le spectacle excellent mais pas mémorable pour autant.

Forever Young...





Un très grand merci à Aude Sabarly et gdp pour le pass photo
credit photo: lebonair


Set list :

Love and Only Love

Powderfinger

Psychedelic Pill

Walk Like a Giant

Hole in the Sky
(Unreleased song)
Heart of Gold
(Solo acoustic)
Blowin' in the Wind
(Bob Dylan cover) (Solo acoustic)
Singer Without a Song
(Unreleased song)
Ramada Inn

Cinnamon Girl

Fuckin' Up

Mr. Soul
(Buffalo Springfield song)
Hey Hey, My My (Into the Black)

Encore:
Rockin' in the Free World.

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