Chronique de Concert
Olivia Ruiz
Olivia Ruiz est une petite cachottière. Si je peux vous le dire avec certitude, c'est parce que je l'ai vue en concert au 104 le 5 juin 2013, dans le cadre de sa tournée pour son nouvel album. Et, pour avoir encore tellement d'énergie, de charme et de peps après plus de dix ans de carrière, elle a forcément un secret. Un élixir de jeunesse ? Une potion magique comme Obélix? Un amoureux qui la bichonne ? Les trois ? Le mystère reste entier ! Mais le fait est qu'Olivia Ruiz, fille du vent et femme chocolat, ne traîne pas des pieds quand il s'agit de transporter son public.
Dès son entrée sur scène, dans sa petite robe noire à franges, on ne voit plus qu'elle. Provocante et ensorcelante, elle assombrit aussitôt l'ambiance lumineuse qui régnait encore quelques minutes plus tôt sous la verrière du 104. Premier morceau : une version rock et enlevée de La voleuse de baisers. Un bon prétexte pour jouer les séductrices avec un de ses musiciens, grand, black et... au déhanché enchanteur ! Entre eux, c'est sûr, le charme opère.
Les Crêpes aux champignons, autre extrait de son nouvel opus, est lui aussi complètement réorchestré. Plus sombre que sur l'album, la petite comptine révèle sur scène tous ses doubles sens. Idem pour Plus j'aime, plus je pique qui oscille entre révélations personnelles et conte gothico-trash.
Pendant près de deux heures, Olivia s'amuse avec son album et réinvente ses morceaux en y ajoutant des petits grains de folie et de nombreuses influences - notamment hispaniques. Sur scène, elle alterne sans cesse entre une énergie électrique, survoltée, bouillonnante et des moments de grande pudeur. C'est le cas avec Volver, une chanson à la tendresse infinie qui raconte la perte d'un être cher.
Pour le rappel, Olivia et ses musiciens ne ménage pas leur énergie et nous offre notamment un joyeux live de l'incontournable Femme Chocolat qui fait chanter toute la salle en chœur.
Le Calme & la Tempête est un album au titre parfait; tout, chez Olivia Ruiz, rappelle sans cesse ce mélange explosifs de sentiments. Si elle se cache souvent derrière des personnages pittoresques pour nous chanter des histoires, Olivia semble avoir pris en maturité sur ce dernier album : pour la première fois, semble-t-il, elle dévoile ses fêlures. A croire qu'en fait, le secret d'Olivia, c'est d'assumer ses multiples visages : aussi lascive qu'une femme amoureuse et, la seconde suivante, orageuse comme une tigresse.
Critique écrite le 17 juin 2013 par Julyzz
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