Chronique de Concert
Ottilie + Reno Bistan (festival Avec le Temps)
En sortant (un peu avant la fin) du concert de Paul Personne qui avait lieu à l'Espace Julien dans le cadre du festival Avec le Temps je me dirige une centaine de mètres plus haut au Bicok où pour un somme 6 fois moindre se produisent deux autres artistes que j'ai déjà vu (et beaucoup aimé) ce soir : Reno Bistan et Ottilie.
Lorsque j'arrive Reno est déjà sur la scène qui se trouve tout au fond du Bicok. Je note qu'il y a plus de monde que la dernière fois que je suis venu ... Je suis instantanément re-séduit par les textes de Renaud. Ce soir seul sur scène, s'accompagnant soit à l'accordéon soit à la guitare, il mettra tout le monde dans sa poche assez vite.
Je l'avais déjà vu en 2008 au PAradox, et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé un repertoire (etoffé) qui m'avait déjà fait regretté à l'époque qu'il n'ait pas d'album. Ses petites histoires sont drôles pour la plupart et avec de jolies feintes qui sonnent bien et des chutes parfois surprenante.
Qu'il parle de ses copines devenues maman, de garde alternée, d'un voyage en Italie qui finit mal, de ce café dans lequel il se fait régulièrement largué, ... ça tourne souvent autour de relations amoureuses qui finissent pas forcement bien. Même les morceaux plus politique comme celle où il décrit le nouveau mal qui le ronge (l'embourgeoisement) ou celle de son cauchemar (monde de droite) sont plutôt rigolotes.
Il interprète tous ces morceaux sur scène avec un petit côté looser, comme David Lafore, mais là où David est plutôt cynique, Reno est incroyablement attachant ! Ces interventions entre les morceaux font mouche à chaque fois. Même la séance de re-accordage de guitare avant un morceau était une des plus sympathiques que j'ai vu jusqu'ici.
Il annoncera plusieurs fois qu'il va arrêter pour laisser la place à Ottilie et finira enfin son concert après un faux rappel par son tube (dont je vous invite à aller regarder la video) l'Amour et la cuisine. Et d'annoncer que son premier album solo devrait sortir prochainement ! Cool !
Je profiterai du changement de plateau pour aller manger un sandwich très rapidement en face ... histoire de ne pas rater le set d'Ottilie que je n'avais pas vu depuis 2009 au Paradox aussi !
A l'époque elle était accompagné d'un batteur. Désormais elle évolue seule, elle aussi avec guitare et accordéon, mais aussi avec des machines comme on dit et de nombreuses pédales pour s'autosampler. Elle commencera dans un registre chanson réaliste (à l'accordéon) avec des morceaux comme ses crayons de colère. Cette fois je suis frappé par le fait qu'elle me fait penser à la chanteuse des Elles. D'ailleurs il n'y a pas que certains accents en commun, il y a aussi des textes beaucoup plus durs qu'ils n'en paraissent.
Très vite d'ailleurs les morceaux prendront une autre tournure, beaucoup plus expérimentaux. Beaucoup de répétitions et de couches qui se rajoutent dans ses morceaux donnant un côté un peu angoissant à certains morceaux dont les textes sont aussi un peu dur ... Après les morceaux légers et drôles de Reno, le public se prend des textes parfois très sexe dans les oreilles et a tendance à se tasser un peu dans sa chaise.
Plus théâtral et mis en scène son set surprend voire choque un peu (au début j'allais employé l'adjectif "agressif" mais c'est peut être un peu fort). Je me mets à penser à Claire Diterzi. Après la reprise très personnelle de Bashung (Madame Rêve) elle reprendra son accordéon pour des morceaux plus enlevés qui redonneront de l'entrain au public. Elle finira dans le public à l'accordéon. Avant un rappel qu'elle aura un peu de mal à commencé en raison du bruit au bar.
Un petit mot sur une de ses caractéristiques vocale; je veux parler de son capacité à utiliser ce fameux chant diphonique. Je trouve que sur parfois il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et qu'il pourrait être réservé à des morceaux où il apporte un vrai plus à la chanson (autre que le simple effet de surprise qui ne marche qu'une fois).
Au final l'univers d'Ottilie est assez dur ... et lorsque la forme des morceaux est légère ou entrainante il est plus facile de la suivre que lorsque la forme l'est aussi (je parle surtout des morceaux où elle ne joue ni d'accordéon ni de guitare). Du coup pour un public non averti c'est parfois un peu violent ... Je filerai vers la fin du dernier morceau direction le Lounge ...
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et une petite de Reno Bistan : ici
Critique écrite le 19 mars 2012 par Pirlouiiiit
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