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Chronique de Concert

Oxmo Puccino, Dialect, 12Mé & Raph

Oxmo Puccino, Dialect, 12Mé & Raph en concert

Salle Edmond Vigne, Fontaine (38) 16 Octobre 2009

Critique écrite le par

Parfois le hasard fait bien les choses. J'ai eu la chance d'assister à la salle Barbara (Paris 18ème) au concert de présentation de l'arme de paix, 5ème excellent album d'Oxmo Puccino, grâce à un ami bienveillant qui m'avait réservé une invit. Ayant jusque là préservé mes oreilles de façon à avoir une totale surprise, j'étais sorti conquis, retrouvant un Oxmo au sommet de son art ayant réussi à faire l'amalgame de son univers de rappeur avec son expérience ovni "Lipopette bar". Il fit la preuve ce soir là que son nom resterait encore dans dix ans gravé dans les belles pages du hip-hop et même de la chanson française. Il apportait la preuve que le rap est une musique qui peut murir et ne pas nous abandonner la trentaine passée lorsque l'on aime que les rimes claquent dans la langue de Molière. Bref, je m'empressais dès le lendemain d'acquérir la version digipack collector de l'album qui pour le moment fut mon achat le plus satisfaisant de l'année.
Impossible donc de me dire que je n'irai pas revoir le show à un moment ou un autre et malheur du calendrier, il joua à Paris quand je fus à Marseille et à Marseille quelques jours à peine après que je sois retourné sur Paris !

Week-end du 16 Octobre : direction Grenoble pour rendre visite à un ami qui vient de s'y installer, celui m'informe de la venue d'Oxmo à l'occasion du festival Rocktambule, l'occasion est belle de rattraper ces occasions manquées !
Après avoir gardé un œil sur Nancy-OM, nous partons donc dans la joie et la bonne humeur des trois points acquis rejoindre la salle Edmond Vigne à Fontaines (38). J'étais déjà quelques fois venu jouer à Grenoble avec mon groupe et le chemin faisant, je reconnais le lieu où je n'avais pas que des bons souvenirs mais je vous passe les détails ! ;)
Accompagné de l'ami qui fut mon premier dj, nous nous amusâmes du décalage visuel que l'on pouvait afficher tous costumés, avec nos précédents concerts communs tous vêtus de larges baggies et autres pulls capuches.

12 Mé et Raph
ww.myspace.com/12meraph

21h30 : Après nous êtes acquittés de notre droit d'entrée nous pénétrons dans le lieu déjà pas mal rempli puisque nous avons déjà raté les premiers artistes : les stéphanois 12Mé & Raph pour raison footbalistique.

Dialect
https://www.myspace.com/dialectlaspeciale

La soirée étant dédiée au hip-hop jazzy et acoustique, nous trouvons sur scène au moment de notre entrée Dialect, un combo acoustique qui accompagne le rappeur lyonnais GAS. Sans atteindre le génie, les musiciens sont en place et propose des mélodies et des rythmes agréables et variées. Le rappeur lui affiche une présence intéressante et un flow des plus respectables néanmoins mon oreille est accrochée par de malheureuses phrases et rimes téléguidées qui m'empêchent de rentrer dans le jeu qu'il arrive à instaurer avec le reste du public. Petit épisode marrant, un excité du devant de la scène n'a de cesse d'harceler le rappeur qui se retrouve obligé de s'interrompre par deux fois pour asséner une dédicace au personnage à qui il finit même par promettre le gain d'un cd ! Hors de cet épisode marrant, mon blocage lexical persiste jusqu'à la phrase qui lui fit atteindre son paroxysme "Les gens sont négatifs/ Je les sens venir avec mon méga-pif" Damned ! J'ai beau aimé voir des instruments entourer un rappeur... Pour la petite histoire, j'ai vécu comme premier concert de hip-hop, une performance hallucinante de The Roots sur la tournée de leur deuxième album "Do you want more".... il ne faut pas pour autant croire que dans cette configuration on puisse tout se permettre ! Après la déception du sentier médiatique du slam, qui recueille les rappeurs sans flow ou par défaut les rappeurs qui veulent parler à des adultes et qui n'en peuvent plus des enfantillages et de la non reconnaissance musicale liés au monde du rap classique, le hip-hop acoustique sera-t-il encore un refuge pour une catégorie de rappeurs "limités" ? Je suis parfois dur envers les rappeurs, je l'admets... le principal est quand même que le public y ait trouvé son compte. Je mets peut-être mes exigences en termes de hip-hop très au dessus de la moyenne. Que voulez-vous ? On ne se refait pas !
Bref, sur ces interrogations, je laisse filer les dernières mesures pour en griller une afin de ne pas rater une seule seconde du show de Mr Puccino !

Oxmo Puccino
www.myspace.com/oxmopuccino

C'est donc avec une impatience non dissimulée que je rentre à nouveau dans la salle, prêt à reprendre chaque phrase que je connais par cœur parmi les classiques des vieux albums et les tracks excellents du nouvel opus. J'avais quand même négligé un paramètre. Le froid avait cette semaine là contaminé le territoire français et Grenoble est rarement le dernier endroit atteint par ce phénomène.
Ce soir "l'un de nous deux doit mourir" ouvre le bal, un titre profond dont la métaphore prête longuement à débat avec des amis aussi addict du black mafioso et que j'aime particulièrement. De mon côté je pense qu'il parle en filigrane d'une lutte entre l'Oxmo artiste et l'Oxmo citoyen lambda.

Capillotracté ? Peut-être bien mais il n'en serait pas à son coup d'essai et cette thèse me parle bien ! Le titre n'est pas des plus dynamique pour commencer un set mais l'intensité dramatique qu'il peut faire monter peut vous faire basculer dans un autre univers Puccinien pour vous mettre en transe tout le concert. Mais la basse est résolument mixée trop fort et accroche un peu, l'interprétation du Black Cyrano n'est pas optimale surement refroidi par la température polaire et pas encore tout à faire réchauffé par l'entrée en scène.

Les nouveaux "classics" qui parsèment l'opus s'enchainent "365 jours" et "Tirer des traits" mais toujours avec cette interprétation un cran en dessous de ses possibilités avec un peu moins de voix et d'énergie que lors de ses premières prestations. Etait ce une stratégie faite pour tenir la distance sur une tournée d'un show qui dure pas loin de deux bonnes heures, un manque d'adrénaline du à la moindre importance de la ville et de la salle, ou un petit coup de froid qui est passé par là ? Oxmo dans ses inter-scènes prône la troisième théorie que je veux bien cautionner car il faisait vraiment un froid de canard mais toute façon le public répondait présent et c'était bien l'essentiel.

La seule amélioration notable par rapport aux prestations que j'ai pu voir auparavant réside dans une maitrise plus affirmée des phases chantées exécutées de plus sans ses featurings discographiques, notamment sur le refrain de "Tirer des traits" et sur le bouillant "Amsterdam".

La température commence quand même à monter crescendo sous les rayons du "Soleil du Nord" qui remet l'humanité au centre des préjugés sur le côté froid prêté à la population d'Ile de France.
Nouvel intermède avec l'excité du devant que l'artiste réprimande avec le sourire "C'est toi l'artiste ? Non, il n'y en a un qu'un et il est sur scène ! Laisse les autres profiter petit !". Il n'en fallait pas plus pour le calmer avant de se mettre tous ensemble à la recherche de "Billy" qui n'était toujours pas au Lipopette pour jouer ce soir !

Quelques petits détours se font entre ses nouveaux titres "Les uns et les autres", "L'arme de paix", "Je te connaissais pas" et quelques uns des titres les plus marquants de sa carrière "John smoke", "Amour et Jalousie", "le Cactus de Sibérie". Comme une belle surprise, les titres que j'apprécie le moins à l'accoutumée raisonnent joliment à mon oreille avec une adaptation scénique bien convaincante. Je ressens par contre toujours sur cette retenue sur mes titres favoris qui s'oublient instantanément quand le beat de "j'ai mal au mic" retentit dans la salle me faisant reprendre les lyrics à tue-tête. En passant dans les autres époques, Oxmo commet quelques bafouilles inhabituelles qui passeraient inaperçu pour la plupart du public mais connaissant la plupart des textes à la syllabe et au placement près mon impression d'une petite forme se confirme mais ça "Peu de gens le savent".

Difficile de lui en vouloir malgré tout, le répertoire est tellement bon, son charisme scénique et sa complicité avec le public se sont tellement développés depuis son 3ème album "Le cactus de Sibérie", et il m'a déjà tellement fait plaisir en concert que cette "Blue note" ne pourrait-être considérée comme fausse. Car même dans ses soirées les moins fastes le "Black Popeye" tiens sa barre et affiche un épanouissement qui fait plaisir à voir.
Comme pour bien finir chaque concert "On ne danse pas", enfin pour commencer en tous cas. La montée en température des musiciens dans l'outro faisant toujours office d'explosion finale.

> Réponse le 08 mars 2010, par Amjournalist

je trouve que pmjournalist n'a pas été très clair et fair-play dans sa critique. en fait il n'a pas compris le message et l'etat d'esprit du groupe Dialect Music.la plupart des morceaux comporte un message, qui n'ai effectivement pas delivré dans une forme habituelle dnas le rap.le rappeur de ce groupe est plutot réputé pour son ecriture (voir les texte Prisons sans chaine, ou Parano star, etc...), et si il n'a retenu que la phrase quil cite, du morceau "casse pas ta tete", il n'a pas tres bien ecouté la phrase reelle. Quand on cite la phrase de qqun, encore faut il s'assurer de citer la bonne. la phrase est donc "Les gens trop negatifs, je ne peux pas les sentir, meme avec ce mega-pif", c'est un morceau au second degré, qui parle justement du lacher prise a un moment ou on peut avoir...  La suite | Réagir


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