Accueil Chronique de concert Papa Fred + Pat Delefunk
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Chronique de Concert

Papa Fred + Pat Delefunk

Le Brise Glace - Annecy 19/01/2001

Critique écrite le par

Environ 200 personnes sont venues assister à cette grande messe du funk, cette musique qui rend si bien honneur au corps, à l'érotisme et au désir.

Papa Fred


(photo Marc Porral)
La soirée a débuté sur un funk made in Genève. Le groupe vêtu de déguisements kitchs et d'humeur délirante a offert un show très pro et carré au niveau visuel. Lumières, intros d'ambiance, décors, rien n'était laissé au hasard. Au niveau musical on peut qualifier le funk de Papa Fred de funk du pacha. En effet le chanteur ne chasse pas mais préfère lézarder nonchalamment en se laissant butiner passivement par une horde de charmantes créatures. En tout cas c'est de cette façon que j'ai imaginé leur funk même si (hélas ?) les créatures ne font pas encore parties du spectacle. Dans l'ensemble j'ai trouvé leur concert plutôt agréable mais tout de même un peu lassant sur la longueur. Il manque quelques morceaux aux tempos un peu plus entraînants et surtout un peu plus de pêche dans le son (trop mou) et l'interprétation musicale. Il y eut notamment une intro blues sur le thème de Starsky et Hutch qui aurait pu être sensationnelle et redoutablement efficace si le son mollasson de la guitare avait été remplacé par quelque chose de plus tendu, plus incisif. Il y avait dans cette intro vraiment matière à faire monter l'ambiance.


Pat Delefunk


(photo Marc Porral)
L'entrée sur scène de l'imposant guitariste aurait presque pu passée inaperçue en comparaison de celle du gigantesque bassiste bâti tel un bûcheron en provenance du fin fond du grand nord canadien. Autant dire que la présence de tels musiciens sur scène n'invite pas du tout à la rébellion.
D'emblée le ton entreprenant du funk des Pat Delefunk fut donné. Contrairement à Papa Fred leur musique ne joue vraiment pas la carte de la passivité érotique. Ici on navigue dans un univers où rien n'est gagné d'avance et où il faut faire ses preuves. Le chanteur s'est donc livré à un long travail d'approche pour attirer et séduire progressivement la créature sur laquelle il avait décidé de jeter son dévolu. Il disposait pour cela de l'atout d'une gestuelle hautement sensuelle qu'il n'a d'ailleurs pas hésité à utiliser pour envoûter sa proie. A force de déhanchements classieux, de danses suggestives, de cigare fumé à bord de limousine luxueuse, et d'un rituel minutieusement orchestré il est finalement parvenu à capter son attention. La suite ne fut pratiquement qu'une simple formalité qui se termina dans une atmosphère très chaude.

Après une partie plutôt orientée funk traditionnel le groupe a ensuite dérivé progressivement sur un funk beaucoup plus créatif et original afin de nous conduire vers un érotisme beaucoup plus spirituel. On a ainsi eu droit au gré des différents morceaux à des ambiances tribales ou jungle particulièrement réussies et très envoûtantes renforcées par l'utilisation inhabituelle, pour ce genre de musique, du didjeridoo (Je précise pour les nouvelles lectrices comme Aurore qu'il s'agit d'un instrument de musique utilisé par les aborigènes Australiens et qui se présentent sous la forme d'un grand tube en bois dans lequel on souffle pour générer des sonorités particulières).
Ce groupe a été pour moi une excellente découverte. Groupe vraiment conseillé pour la qualité musicale, la danse, l'originalité de leur funk et l'atmosphère dégagé par le chanteur.

 Critique écrite le par Iguana