Chronique de Concert
Paul McCartney
Tout d'abord deux petits coups de griffes. Tout d'abord les prix. J'avais déjç été le voirz il y a dix ans et c'était tarif unique 220F, soit environ 35 Eur, et là pour la fosse j'ai du débourser 53 Eur. Pendant une courte période j'ai pensé que Sir Paul avait pris la grosse tête, avant d'apprendre que les concerts de Lara Fabian et Serge Reggiani étaient beaucoup plus chers. De plus la qualité technologique du concert de Macca laissait quand même tolérer une legere inflation. On dira donc que les places de concerts sont vraiment trop chers à Paris. Deuxieme reproche : les VIP. Le début du concert a été retardé de plus de 30 min pour que certains spectateurs "de marque" puissent arriver. Je ne citerais pas de nom, sachez juste qu'ils trustent la télé le dimanche après-midi. De plus j'étais assez proche de Sting et Ringo Starr qui sont arrivés à l'heure et discrètement. Messieurs les représentants de la France d'en haut, prenez en de la graine.
Pour le reste, on a assisté au concert de l'année (oui je sais on n'est qu'au mois de mars et non ce branleur de Johnny Hallyday ne fera pas mieux. Faut pas rêver non plus).
On commence par une mise en scène d'environ 20 min absolument flamboyante mettant en scène le monde sur un plan spirituel (les très nombreux pacifistes présents dans la salle auront apprécié l'omniprésence de Ganesha dans les tableaux), qui s'interrompent subitement par un boucan d'enfer et l'apparition de la silhouette de la légendaire basse Hofner, suivie par celle de Paul. La salle bascule alors dans le délire le plus absolu. "Hello Goodbye" lance le concert et sonne aussi bien que la version originale (si si). Vient alors "Jet" avec un mur de guitare à faire palir d'envie les Strokes, Led Zeppelin et Metallica réunis, "All my Loving", "Getting Better"( fabuleuse prestation du batteur Al Laboriel Jr., le fils du légendaire batteur de Jazz et Soul Abraham Laboriel), "Let me Roll it" enchainé avec une brève de reprise instrumentale de "Foxy Lady" où McCartney et son guitariste Rusty Anderson versent dans le génie le plus absolu en se répondant dans les solos. John Lennon avait justifié son exil à New York à la presse britannique en déclarant que les meilleurs groupes venaient de la Mersey, mais que les meilleurs musiciens étaient New Yorkais. Quand on voit le niveau atteint par Laboriel, Anderson et Brian Ray, fabuleux guitariste rythmique/bassiste/choriste, on se dit que Paul a décidé de démontrer à tout le monde 20 ans après que John avait raison. La détermination est encore plus évidente quand après avoir dédié à son compère maudit la splendide "here today" il fait reprendre en choeur aux 16.000 personnes "Give Peace a Chance". Le reste du concert est niveau aussi élevé, voir plus. Les versions de Let em In et surtout She's Leaving Home sont litteralement à pleurer et meilleures que les originales. La reprise de "Something" seul au Yukulele enterre l'intégralité des hommages précédents à Harrison, et que dire des dizaines d'autres morceaux de bravoure... Après plus de trois heures de concert (à 61 ans rendez vous compte !), 2 rappels et un Sgt Pepper/ The End qu'on est pas près d'oublier, les lumières se rallument définitivement sur un Bercy sonné et persuadé d'avoir à un moment d'ores et déjà légendaire.
Merci mille fois, sir Paul, et revenez-nous vite !
Critique écrite le 28 mars 2003 par Auberon
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