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Chronique de Concert

Pilöt + Phosphene

Pilöt + Phosphene en concert

Akwaba - Châteauneuf de Gadagne 05 Mars 2011

Critique écrite le par

Une soirée riche en découverte ce soir à l'Akwaba. Deux groupes que je ne connais pas du tout et qui offrent, chacun, un univers très particulier.



La soirée va commencer par Phosphene, qui plante le décors dès le départ. Loesha monte sur scène, toute vêtue de noir. Elle commence à chanter tout en frappant sur un énorme tom avec deux gros marteaux. C'est très impressionnant et même plutôt fascinant, je dois dire. Ils sont cinq musiciens autour d'elle : un bassiste, deux guitaristes, un clavier et un batteur. Pour eux, se produire à l'Akwaba c'est revenir où tout a commencé. C'est donc un concert un peu spécial et chargé d'un sens tout particulier ce soir.

La musique envoie du rock très enlevé et tout en puissance. Tous les musiciens et surtout les guitaristes, du moins au commencement, sont en perpétuels mouvements. J'aime vraiment beaucoup ce bon son, bien rock, un peu noir et métaleux juste ce qu'il faut. Ils nous présentent un univers fort et intense. Captivant même.
Les parties un peu plus narratives, sur la musique qui se fait plus sourde, a un côté psyché et expérimental excellent. Les pauses un peu lyriques, suivies de reprises musclées offrent un contraste fabuleux. Loesha, elle, reste debout, silencieuse, dans un autre monde. Toute droite, les pieds plantés dans le sol, avec des attitudes extrêmement esthétiques, accompagnant l'alternance des rythmes par les mouvement lascifs de son corps : tout cela donne beaucoup d'intensité au spectacle. Elle est incontestablement et excessivement charismatique.



Cet univers fantomatique et même fantasmagorique joue en permanence avec les ombres et la lumière, le tout baigné dans un nuage de fumée. C'est un perpétuel jeu d'ombres chinoises produites par les faisceaux de lumières clignotantes.
Elle lâche son dum par moment pour jouer du xylophone. Souffle le chaud et le froid pour nous offrir une très belle musicalité. Elle associe également, à la force des guitares, la douceur d'une flûte traversière. Tout cela est extrêmement captivant, à la fois "violent" et très travaillé. Une très belle alchimie de douceur et de force.

La voix est également parfaitement ajustée à cette musique. Il y a vraiment beaucoup, mais alors beaucoup trop peu de monde dans la salle pour profiter de tout ça. Mais cela n'empêche pas le groupe de se livrer à nous avec beaucoup d'intensité. Les guitaristes sont eux aussi très expressifs et investis. C'est vraiment tout un monde dans lequel ils nous entrainent tous.



Lorsque les lumières rouges éclatent, l'intensité monte encore d'un cran et les guitares s'en donnent à coeur joie. La voix se détache parfaitement, avec un son encore et toujours parfait (mille fois merci l'Akwaba !). Notre "grande prêtresse" entre à présent dans une danse qui tient presque de la transe. Les guitaristes face à face, de chaque côté, sont dans le même état. Tout cela donne un côté "rêve éveillé". Les morceaux sont hyper longs et nous entrainent emmènent ailleurs. On est obligé de se laisser porter vers d'autres horizons, bien lointains. Et quand on sait faire du gros son, dans la subtilité et le talent, c'est vraiment génial.

On approche de la fin. Ça démarre sur de la musique douce, avec un duo voix-guitare à donner des frissons et, encore une fois, la batterie, suivie du reste des instruments les rattrapent. C'est puissant et savamment dosé. L'ajout de tous les instruments (percus et autre) est extrêmement bien trouvé. Ils sont tous excellents sur scène et nous donne vraiment une émotion intense.



Je n'ai qu'un mot à dire : c'est une première partie de grande classe !


Toujours dans un esprit métaleux, de mise ce soir à l'Akwaba, la scène se prépare pour accueillir Pilöt, découverte du Printemps de Bourges 2009. Ce trio de choc de musiciens attaque illico presto une musique musclée dans une lumière d'apocalypse. Puis arrive sur scène la chanteuse, une véritable boule d'énergie sautillante (tout petit gabarit, mais pêche d'enfer). Elle porte un masque noir dessiné sur la figure et possède une drôle de voix (un peu nasale quand même).



Ils ont un look d'enfer (dans tous les sens du terme) : lunettes noires pour tout le monde ... Noyés dans la fumée ... Ils déploient une énergie redoutable.
Entre les morceaux, Alex réclame plus de retour à grands cris. C'est amusant ce contraste entre les musiciens plutôt calmes et elle, réellement montée sur ressorts. Les morceaux sont plutôt courts et s'enchaînent à vitesse grand V. Ça commence à pogoter sec dans les premiers rangs. Elle crie, se démène : c'est du Rock Punk pur et dur (elle a une voix fluette au parlé et hurle littéralement dans le micro quand elle chante, avec beaucoup d'effet de réverb). Elle boxe dans le vide et envoie des coups de pieds de karatéka : c'est spécial de voir ce bout de femme s'agiter comme ça. Elle semble vraiment vivre la musique de l'intérieur et intensément.



Puis elle nous interprète Big Daddy tout en douceur, nous parlant de "sun shine", avec presque une voix de petite fille. Une pause dans ce monde de brute !!
C'est un peu déstabilisant ces changements de rythmes (peut-être un peu bouillon quand même). J'ai cette sensation que ça part dans tous les sens.
Les guitaristes échangent leur place, le clavier part en live ... Le chant se fait onomatopées. C'est un univers désarticulé qu'ils nous offrent. Thomas, aux drums, est autre qu'investi. Leur rock prend même des couleurs ethniques. C'est très animal et instinctif. Musique étrange et assez hermétique. Ça va très, très vite et c'est un peu difficile de passer de l'un à l'autre de ces morceaux, qui ne présentent pas forcément de cohérence. Mais une chose est sûre : ils ne s'économisent pas et se donnent à 100%.



Vu la vitesse des enchaînements, le set se fini en 2/2. Je ne suis même pas sûre que tout le monde se rendent compte que c'est fini, parce qu'il n'y a pas vraiment de réaction et le rappel qui suit n'en est pas vraiment un. Enfin, ils sont de retour quand même, sans qu'on est le temps de dire "ouf".
Ils ré-attaquent sur des dissonances toujours aussi débridés, mais pas inintéressantes. Les musiciens sont agités de mouvements compulsifs et on termine avec 3 derniers morceaux qui font, c'est vrai, l'objet d'une recherche assez originale. C'est du rock déjanté, qui envoie les pieds. Un mélange de punk, d'électro et de musique du monde. C'est plein d'une énergie non canalisée, mais un tantinet criard à mon goût. A suivre ... Quand même.




Setlist
Bear Hunt
White Man
Third
Cello
Big Daddy
Sunshine
YSL
Apache
Ham 61
Mantes
Oops
Keep Me



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