Accueil Chronique de concert Shivaree + Kelly De Martino + A Girl Called Eddy
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Chronique de Concert

Shivaree + Kelly De Martino + A Girl Called Eddy

Espace Julien, Marseille 26 Avril 2005

Critique écrite le par

Triple affiche on ne peut plus séduisante avec trois brunes qui ne comptent pas pour des prunes en ce mardi printanier, dans le cadre du festival "Les femmes s'en mêlent" qui en est déjà à sa 8ème édition, mais qui ne passe par Marseille que pour la deuxième fois mais on espère pas la dernière, même si le plateau de ce soir n'a pas fait le plein, malgré les plutôt connus Shivaree.

Et comme beaucoup ont l'habitude de prendre leur temps, ils auront pour la plupart raté le premier et meilleur concert de la soirée, celui de l'Américaine Erin Moran qui se produit sous le nom d'A girl called Eddy.
Pour avoir succombé aux multiples charmes de son premier album l'automne dernier (disque d'after parfait) on est un peu surpris voire déçu en la voyant arriver avec un pull à rayures et de grosses lunettes, je l'imaginais plus jeune et autrement plus glamour mais dès qu'elle se mit à chanter, ces bêtes réflexes de male laissent place à une écoute attentive et à un enthousiasme immédiat.
Une musique lente et économe d'effets, classique et classieuse, belle à pleurer.
Une voix doucereuse quelque part entre Carole King et Laura Nyro ou, plus proche de nous Aimée Mann, susurrant des chansons déchirantes auquel il est difficile de résister.

Elle est accompagnée de deux complices complémentaires aux guitares, contrebasse, et clavier, derrière lequel elle est pendant la grande partie du concert quand elle ne joue pas de la gratte acoustique ou du mélotron.
Pas mal d'humour dans ses réparties entre les morceaux : "On a pas pu se payer un batteur pour cette tournée alors ne nous en voulez pas si on joue celle-là avec une programmation, après tout ça convient à Beyoncé alors pourquoi pas nous" , "Y en a qui ont vu "Love actually" ? C'était bien ? Il aurait pu être vachement mieux s'il avaient pas refusé cette chanson qu'on a écrite pour le film, depuis on déteste Hugh Grant d'ailleurs" ou encore "Voilà LA chanson joyeuse de ce soir" avant un titre il est vrai plus enjoué que le reste.
Festival oblige, cette prestation d'A Girl Called Eddy aura duré une demi-heure tout au plus, mais ce fut un très beau moment de mélancolie qui aura conquis l'assistance hélas pas gratifiée d'un rappel malgré des applaudissements plus que nourris.
Au lieu de ça on aura droit à du rock merdico-merdique heureusement craché par une sono plus faible que d'habitude.

La barre était donc placée très haut pour Kelly de Martino, trop sans doute, tant la demoiselle livre un set assez anecdotique.
Visuellement elle fait penser à la sublime Jennifer Charles avec sa robe noire tout en décolleté, mais les premiers titres font plus penser à une Dolly Parton avant implant de silicone : des ballades country folk qui se suivent et se ressemblent, d'où on sauvera la reprise correcte du "Open the door" des oubliés Magnapop, et probable tube radio dans les mois à venir.
Elle sauvera néanmoins la mise grâce à un sourire ravageur et quelques morceaux plus étranges comme ce "Bumblebees" qui commence tranquillement et finit très rock et en met plein la vue.

Shivaree enfin, clôt la soirée de bien élégante façon avec un concert similaire à celui de 2002 sur cette même scène.
Un agréable survol des trois albums avec "Who's got trouble", "Gone too far", "Bossa nova", le fameux "I don't care" où elle invite une spectatrice à traduire en français l'histoire de sa Grand-mère qui s'est vengée à coups de poignard de son mari qui l'avait lâchée (ça calme), le récent et très bon single "I close my eyes" (introduit par ces mots évidement acclamés : "une chanson sur ma haine de notre président") et bien sur l'inusable "Goodnight moon" tube devenu planétaire avec le dernier Tarantino.
Si l'attachante Ambrosia Parsley n'a pas vraiment progressé en Français elle discute toujours autant avec le public et son timbre mi-gamine mi pin-up fait toujours on effet, tout comme le groupe qui l'accompagne et joue ce blues qu'on croirait sortir d'un cabaret d'un western imaginaire.
Deux rappels et puis s'en va, avec une humilité qui lui fait remercier les deux chanteuses qui l'ont précédé et qu'on espère, surtout pour la première, revoir très vite ici ou ailleurs.

 Critique écrite le 27 avril 2005 par Sami


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