Accueil Chronique de concert Stromae + Gabriel Rios + Cherub (Festival de Nîmes 2014)
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Chronique de Concert

Stromae + Gabriel Rios + Cherub (Festival de Nîmes 2014)

Stromae + Gabriel Rios + Cherub (Festival de Nîmes 2014) en concert

Arènes de Nïmes 24 juillet 2014

Critique écrite le par

Ce soir-là aux Arènes de Nîmes, le temps est à l'orage. Le lieu est mythique, chargé, beau, somptueux et pourtant, alors que la pluie s'abat sur nous, on s'engouffre par centaines dans le ventre des arènes. Fuyant comme le taureau, on se dit alors que ça risque d'être compliqué. Et pourtant... Des rangées de parapluies, de sacs poubelle humains pour se protéger, des centaines de pieds mouillés, on a tous perdu de notre superbe mais allez on y croit !


Ce soir la tête d'affiche c'est le grand Stromae. Son public n'est pas celui qu'on croit : tandis que je m'attendais à rencontrer des jeunes hipsters et branchés, à voir des pantalons loufoques et des bretelles colorées, que nenni. Beaucoup d'enfants et leurs parents enjoués, des mamies qui dansent, une ambiance familiale et festive.

20h20 Le duo Cherub attaque et se fout bien du temps qu'il fait.


Les rockeurs de Nashville nous font très vite entrer dans leur univers électrique. De l'électro-pop extravagante qui vaut vraiment le déplacement. Ces deux-là s'amusent avec aisance de leurs différentes guitares électro, ils mettent carrément le feu. Un plug, une batterie électrique, un vocodeur, des sons électros largement écoutables et pas agressifs. On attend tous leur tube doses and mimosas , ce fameux titre qui les a fait exploser et on apprécie ! Le chanteur, Jordan Kelley a une prestance incroyable, il prend la scène et nous fait vibrer !


Cherub, des multi-instrumentistes proposant des sonorités funk et soul plutôt surprenantes mais dans la justesse. Le guitariste, Jason Huber nous offre à plusieurs reprises des solos de guitare électrique, la foule est conquise, dansons sous la pluie !
20h42, la pluie est toujours là mais Cherub nous aura tenu du début à la fin par sa fraîcheur et aura remis au goût du jour une funk années 80 !

21h02 Gabriel Rios entre en scène et réchauffe un public mouillé avec une reprise de Jimi Hendrix, voodoo child . Seul avec sa guitare acoustique, on repère rapidement qu'on va vivre un bon moment. Une voix ajustée, précise, une présence scénique qui s'impose, Gabriel Rios est là et le public est réceptif.


Une violoncelliste et un contrebassiste le rejoignent, ils nous baladent et on se sent bercés. Ce jeune belgo-portoricain est étonnant, inclassable. Des sons tantôt folks, tantôt latino, tantôt flamenco, pas mal de swing et une aisance incroyable dans l'interprétation ! De l'anglais, de l'espagnol, Gabriel Rios le précise, ils viennent des 4 coins du monde et cette diversité est palpable dans ces mélodies entraînantes. Cette gueule d'ange chante comme il raconterait une histoire, puis nous fait valser avec un solo de guitare électrique qui enflamme la foule. Une formidable alliance avec la contrebasse et le violoncelle, des mélodies parfaitement maîtrisées puis quelques mots de français et le public féminin est conquis, envoûté.


Gabriel Rios nous offre ce soir un beau mélange ethnique, culturel et musical. Des airs de musique irlandaise nous surprennent et s'en suit un moment flamenco, le violoncelle devient une guitare, la contrebasse donne le rythme. 21h27 Nous sommes transportés dans un pub américain face à un blues man hors pair. Une mélodie au violoncelle, un rythme entêtant, du minimalisme dans l'interprétation, on est pendu à ses lèvres !


21h43 Dernière révérence pour cet auteur compositeur interprète qui nous offre un petit moment de douceur et reprend la très connue chanson cubaine el carretero . Il signe ici sa multi-culturalité dans ses influences musicales. Gabriel Rios s'écoute sur la route, se visite en concert, il ne se classe nulle part et c'est très bien ainsi !

22h16 La foule s'impatiente, des olas déferlent dans les arènes, des applaudissements incontrôlés-incontrôlables. On assiste a une installation de décor plutôt étrange, la tension monte, dans la pénombre on prend l'ingénieur du son pour Stromae et on se ravise dans des éclats de rire...


L'attente est grande, connaissant le personnage, on ne sait pas vraiment à quoi on va assister. Sacha, 11ans, fait des bonds aux pieds de sa maman. C'est la 1ère fois qu'elle vient le voir, elle a des étoiles dans les yeux. Ce qu'elle aime chez lui c'est qu'il fait des "tutos" sur internet pour apprendre ses mélodies. Le partage donc. Elle dit qu'elle a l'impression de déjà le connaitre et elle ne le sait pas encore mais va vivre un ouragan, un phénomène, espérons qu'elle s'en souvienne longtemps.


22h26 Après 30 minutes de retard surement lié aux intempéries le voilà enfin ! Stromae c'est d'abord un décor stupéfiant, d'immenses racines carré lumineuses sur scène, un écran géant, des lumières saisissantes. Les musiciens nous donnent l'impression d'être dans Orange mécanique, tous habillés pareil, chapeaux melon à l'appui. Tout est réfléchi, on en prend plein les yeux dès la première seconde, on est envahi, on ne peut être ailleurs et lâcher cette scène des yeux. On entend le son des trompettes et Stromae entre sur ta fête , le ton est donné. Le son est excellent, tout est coordonné. Stromae est majestueux, costume de circonstance dans un jeu de lumières en noir et blanc. Ce corps frêle prend toute la place sur scène, tantôt au micro, tantôt avec ses pads tantôt faisant de la batterie électronique. La foule se déchaîne, les arènes sont combles, on assiste à une vraie symbiose. batârd et on remarque que tout est calibré, les batteries électroniques, un set de Dj, un synthé, des lumières impeccables, un vrai show.


22h36 et Stromae nous parle enfin ! "Ca va ?". On découvre un personnage tout en simplicité. Il prend le temps, il sait que c'est le dernier concert de sa tournée d'été ... Quelques blagues vaseuses et il redémarre sur peace or violence extraite de son précédent album cheese . Les bras se lèvent, des signes de paix remplissent les arènes. Sur un son électro, le maestro nous montre ses talents de danseur et fait une chorégraphie d'une précision incroyable. Il continue à nous en mettre plein la vue !
Pour la prochaine, ses musiciens installent en bord de scène un fauteuil zébré et une table, Stromae s'y installe, change de costume et nous offre un échantillon de ses célèbres leçons. La leçon 24 est remplie d'humour. Il communique avec le public, brise la glace et se montre tel qu'il est. Quelques minutes plus tard Stromae s'est métamorphosé en femme sous nos yeux sans même qu'on s'en rende compte. C'est tous les mêmes qui entre en scène. Quelques modifications par rapport à l'original, un arrangement aux sonorités cubaines, un solo du pianiste, on ne sait plus très bien où on en est mais c'est plaisant ! Stromae se déhanche sans cesse, d'une justesse à faire pâlir des chorégraphes, on découvre qu'il est aussi un réel danseur virtuose.


L'ambiance dans les arènes est vraiment incroyable et c'est aussi grâce au personnage ! Un artiste créatif, génie du mélange musical, il allie tout et nous prouve ce soir qu'il est dans la maîtrise de son art. Un perfectionniste déjanté et plutôt à l'aise dans son personnage, Stromae échangera quelques mots avec le public entre chaque chanson. L'artiste se sert un verre de vin et reprend le show sur ave cesaria . Un vent de flamenco s'abat sur le public nîmois. Stromae est une bête de scène et chorégraphie chacune de ses chansons à la perfection. Un moment de douceur avec un canon de ses musiciens piano/voix sur le refrain et ca repart avec des rythmes cubains. La voix de Césaria Evora sur des sons électro ca peut surprendre mais en fait ça le fait ! Stromae nous lance "Et toi tu ne te lèves pas pour une grande dame comme ça ?" et fait danser la foule en orchestrant une chorégraphie.

22h57 On est plongé dans le noir, le décor bouge, c'est quand c'est qui démarre avec une voix d'enfant reprenant une comptine. Un écran blanc immaculé, la silhouette noire de Stromae se déhanche, cette image est saisissante de beauté. On est envahi de fumée, on sait de quoi ça traite ! Fidèle à l'album, la mélodie est agrémentée d'images réfléchies, intelligentes, percutantes !
moules frites tranche par rapport au paysage précédent ! Une lumière jaune fait front. Le public reprend en chœur ce refrain dorénavant célèbre. Stromae orchestre avec magie ces changements d'ambiance et nous embarque dans sa folie.

La tant attendue formidable est égale à ce qu'on attendait et on ne supporterait pas que ce soit autrement même si l'ultra médiatisation de ce morceau et de son interprétation nous laisse un air de déjà vu. Un de ses musiciens le sort de scène sur son dos et la foule entonne en chœur le refrain. Un beau moment d'émotion.


C'est Carmen qui nous tire du frisson. Le génie belge a encore une fois changé de costume, chapeau melon, nœud papillon. Sur l'écran se dessine des dizaines de petites reproductions du maestro qui danse et celui-ci d'effectuer la même chorégraphie à la perfection, on est subjugué.
23h36 le prodige salue et on tremble de son départ. Humain à l'eau c'est de l'électro pure, lui se transforme, entame une chorégraphie quasi militaire, l'arène explose, la foule est en transe.

Alors on danse et on se souvient que c'est un peu avec celle là qu'on l'a découvert. Le maestro a toujours une énergie incroyable et ne lâche rien. Il nous propose cette fois une version étendue, en collant le gimmick du morceau sur des tubes électro des années 90. L'espace de 10 minutes, on fait un bon dans le temps accompagné par un show lumière exceptionnel.

23h52 les musiciens amènent sur scène ce qu'on pense être Stromae. Vu la configuration, si on a vu le clip, on a tous compris qu'il s'agit de Papaoutai . On peut entendre dans la foule "Mais c'est Omar Sy ?" juste avant que celui-ci entonne la chanson dans son personnage de Doudou (S.A.V Omar et Fred). La foule éclate de rire face à cette copie de l'artiste plutôt amusante ! La surprise est très réussie on est séduit, et on a passé un bon moment ! Omar Sy amène lui-même sur scène Stromae qui nous offre un Papaoutai revu aux sonorités musicales africaines. Comme à chaque chanson, il chorégraphie à merveille ses mots. Le maestro se met à remercier et ça sent la fin du show...

20 minutes de remerciements justifiés par le fait que nous vivons le dernier live de la tournée. C'est sur Merci qu'il quitte la scène. Sur l'écran géant, des images stupéfiantes, grandioses. Encore une fois des jeux de lumière étonnants. Ça nous parait une éternité... Stromaeoutai ? 00h02 : il revient enfin et nous propose une reprise de Tous les mêmes a capella avec ses musiciens. Stromae demande aux arènes le silence le plus complet, aucun applaudissement. On est plongés dans le noir, un halo de lumière sur le groupe au centre de la scène, ils sont tous habillés de la même façon, l'image, encore une fois, est travaillée ! L'exercice est difficile mais les harmonies vocales fonctionnent à merveille. Une belle image de fin pour ce grand homme accompagné de ses musiciens dans une symbiose qui, encore une fois, fonctionne parfaitement.


Bon vous l'aurez compris, j'ai plutôt été très séduite par ce show musical, visuel, sensoriel, vraiment époustouflant. Qu'on apprécie ou non le personnage, on ne peut que saluer le travail exceptionnel qui est fait. Stromae, un artiste accompli comme il y en a peu. Créateur, génie musical, prodige dans son univers, on peut déceler aussi une grande pudeur et un charisme très appréciable. Y aller c'est accepter de vivre des montagnes russes d'émotions. Un show à la grandeur du personnage. Le Belge rassemble, unit, colore. Une interprétation juste, exacte, impliquée.

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