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Interview du groupe Synapson dans le cadre du festival Musilac 2016

Interview du groupe Synapson dans le cadre du festival Musilac 2016 en concert

Festival Musilac à Aix-Les-Bains Juillet 2016

Interview réalisée le 13 juillet 2016 par Lily Rosana



D'origine parisienne, ce duo composé d'Alexandre et de Paul revendique un état d'esprit "dandy chic" et décalé, qui se manifeste au travers d'une musique teintée de jazz, et proche de la Deep House. Un style qui n'est pas sans nous rappeler les pères fondateurs de la musique électronique. "Notre musique est électronique mais mélodique, elle n'est pas minimaliste." Alexandre à 20 ans de piano derrière lui, du coup il apporte toutes les mélodies à nos compositions" explique Paul. "Nous défendons la mélodie. Notre musique peut être jouée en club afin de faire danser les gens, mais elle n'est pas trop rapide ni agressive. Elle diffuse des sentiments et des émotions", renchérit Alexandre que nous avons interviewés avant Musilac. (Source : musilac.com)



Alexandre et Paul, vous êtes des amis d'enfance. Votre envie de jouer ensemble vient-elle de là ?
Paul et moi, nous nous sommes connus il y a plus de 20 ans, un été, pendant les grandes vacances. On avait 8 ans et à cet âge là, tu découvres le monde. Comme la musique faisait partie des découvertes avec lesquelles on a bien accroché, elle était déjà dans nos discussions d'enfants. Nous nous retrouvions tous les ans, au même endroit, à la même saison.

À quel moment avez-vous su que vous seriez Synapson ?
On a grandi. Paul a eu 18 ans et prenait l'antenne de Radio Campus Toulouse régulièrement. Il avait une émission dans laquelle il balançait mes sons. D'ailleurs, son frère scratchait dessus ! Nos échanges musicaux ont commencé ici et je me souviens que c'est à cette période que l'on s'est promis de faire de la musique ensemble lorsqu'on habiterait dans la même ville.

Et c'est ce que vous avez fait...
Quelques années plus tard, Paul est venu s'installer à Paris. La première chose que l'on a faite a été d'acheter des instruments. Paul s'est offert une Groove box et moi, mon premier clavier.
Notre terrain de jeu était ma cuisine ! On enregistrait nos sons dans cette pièce. On s'amusait beaucoup ! Puis, on a vite senti le besoin de partager nos sons et c'est ce qu'on a fait avec Myspace. Il nous fallait un pseudo. C'est Paul qui a trouvé le nom de Synapson.

Parmi vos belles rencontres, lesquelles ont été décisives ?
Pierre Cazenave-Kaufman a été une rencontre incroyable. Il dirige le label "Diez Music". Il est un ami avant d'être patron de label... Nos deux projets ont débuté ensemble, ont grandi ensemble. Il a été, et est toujours, un partenaire très important pour nous. À la sortie du troisième Ep, nous avons rencontré Victor Parodi. C'est lui qui a financé notre projet pour que nous puissions sortir notre premier album et notre premier support vidéo. Plus tard, nous avons signé une licence chez Parlophone qui est un sous-label de Warner. Actuellement, avec Paul, nous nous auto-produisons.

Dans quel contexte avez-vous pu faire ce son avec Bakermat ?
Pierre et Paul m'ont parlé d'un artiste qui commençait son ascension, qui était talentueux mais encore peu connu. On l'a fait venir en France. Pour cette première date, il y a eu, sans prétention, une vraie émeute. Nos deux projets ramenaient beaucoup de monde. On a pu, suite à ce concert, rencontrer Universal, Barclay... Puis tout s'est enchaîné.

Est-ce qu'on peut parler de coup de chance ?
Il y a beaucoup d'artistes qui ont beaucoup plus de talent que nous... Mais tu sais, je crois qu'on a eu cette chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Même s'il faut énormément travailler pour arriver là où on veut arriver, on a tous besoin, à un moment dans dans sa carrière, d'un coup de pouce. C'est ce qu'il s'est passé pour nous.

Vos sons sont très éclectiques, pensez-vous que votre succès vient de là ?
L'avantage de ce projet est qu'on a pris notre temps avec Paul pour rencontrer des gens, pour évoluer tranquillement. Il est facile aujourd'hui avec internet de se faire connaître. Le plus dur est de durer dans le temps. C'est pour cela que l'on ne s'est jamais concentrés sur la tendance du moment. Parce que la mode passe et change. La musique qu'on a faite pour l'album "Convergences" est la nôtre. Si nous sommes reconnus aujourd'hui, c'est pour cette raison là.



Quelles ont été vos influences respectives ?
J'écoutais beaucoup de Jazz, de Swing des années 20 à 50, Louis Prima, Duke Ellington, Nina Simone dont je suis complètement fan. D'un autre côté, mon père m'a éduqué à la musique House des années 90 comme celle d'Eddie Amador. Paul était, lui, sur quelque chose de beaucoup plus urbain puisqu'il a grandi avec une influence Hip Hop. Il s'est ouvert plus tard à la musique électronique qui était pour l'époque expérimentale. Je pense à Portishead notamment... On appelait ça de l'Idm. Sinon, on écoute de tout. On adore le dernier album de Deluxe, Nekfeu. Je suis un grand fan de Caravan Palace. Toutefois, la soul des années 70 nous rassemble. Tout ce qui vient de la Motown, en fait. Ça va être d'ailleurs une grosse source d'inspiration avec la House des années 90 pour le prochain album sur lequel on travaille.

Comment se passe l'exercice de composition ?
Les mélodies peuvent venir de Paul ou de moi, cela dépend. Toujours est-il que lorsque je compose, je commence mes morceaux avec des rythmiques ultra classiques, très binaires. Je suis un grand fan des claviers Rhodes des années 70, 80. Je m'amuse avec des accords puis j'enregistre quelques mélodies sur le Dictaphone de mon portable. J'en ai une quarantaine.

Pourrais-tu me parler de trois titres de l'album "Convergences" ?
"All in you" (feat. Anna Kova) :
On commençait à écouter des morceaux de la Motown. De mémoire, je crois que c'est parti d'une mélodie que j'avais en tête. J'ai envoyé une première maquette à Paul qui a continué à travailler dessus. Avant d'imaginer une voix, nous faisons toujours la musique en premier. Celles des années 70 débutent souvent avec un clavier puis une rythmique guitare/ cocotte qui vient par-dessus. Il y a toujours une basse bien ronde. La nôtre fait très moderne mais est quand même hyper granuleuse. Ce sont ces sons qu'on a voulu choper de cette époque là. Alex Nebout, le directeur artistique de chez Parlophone nous a parlé d'Anna Kova à qui nous avons envoyé le morceau. Elle nous a renvoyé une maquette le lendemain ! Elle a été un vrai coup de foudre musical ! Nous n'avons rien modifié par rapport à ce qu'elle avait écrit et fait parce qu'elle s'était complètement appropriée le morceau.

"Fireball" (feat. Broken Back) :
Je considère que tous les morceaux qu'un artiste peut composer sont, même inconsciemment, inspirés par ce qu'ils écoutent. À l'époque de "Fireball", j'écoutais beaucoup le groupe d'électro "Metro Area". Ce titre était parti pour être un peu plus "bip" qu'il n'est Pop Electro aujourd'hui. C'est encore Alex qui nous a parlé de Broken Back. On a aimé sa vision du titre. Ça s'est fait très naturellement. C'est peut-être le morceau de l'album qui est le plus dans la tendance d'aujourd'hui. Son originalité tient dans la voix de Broken Back.

"Control" (feat. Sirius Trema):
On a entendu la voix de Sirius Trema sur le morceau qu'avait fait le groupe d'un ami du petit frère d'un de nos amis ! Imagine le micmac ! Sa voix nous a impressionné. À l'époque, il avait 21 ans et était dans ses études. C'est un artiste dans sa tête tu sais... On lui a envoyé un mail auquel il n'a pas répondu, parce qu'il n'y croyait pas. Puis, on l'a rencontré. Il a fait sa première scène avec nous devant 4000 personnes. La semaine d'après, nous l'avons emmené à un festival d'Electro devant 28 000 personnes. Il n'avait fait aucune scène avant ces deux là. Il est d'abord le chanteur de "Control" puis celui de "Fireball" sur scène. Il est aussi le guitariste du groupe. Nous sommes d'ailleurs en train de mixer son projet solo... Ce mec là a beaucoup de talent !

Est-ce que vous abordez vos featurings comme des histoires d'amour ?
Nous utilisons les voix comme des instruments de musique. Mais dès lors qu'elles apparaissent dans nos titres, c'est parce qu'il y a eu un vrai échange humain. Un feeling particulier. C'est ce qui fait la magie des titres. C'est quand même incroyable de penser qu'il est possible d'envoyer un morceau à quelqu'un que tu ne connais pas, et que cette personne ressente exactement ce que tu as ressenti lorsque tu l'as composé. C'est donc une relation humaine avant d'être une relation musicale. C'est par la musique parfois qu'un lien humain se crée.

Quel est votre plus beau souvenir de scène ?
Je n'en ai jamais parlé en interview avant, mais je vais le faire ici puisque tu me mets à l'aise ! On peut se souvenir d'absolument toutes les dates. Elles sont toutes exceptionnelles. Mais il y en a une qui m'a vraiment marquée. J'ai perdu quelqu'un de très proche, qui, lorsque j'ai commencé à faire de la musique m'a énormément soutenu. Ça a été l'une des premières personnes à croire en ce que je faisais. Quand le concert que l'on a fait à la Cigale a prit fin, toutes les lumières se sont rallumées et sont apparus tous nos proches au premier rang. J'ai alors eu une pensée monstrueuse pour cette personne qui n'était pas là. C'est à ce moment-là que je me suis dit que tout pouvait s'arrêter demain, j'avais réussi. Ce moment a été l'un des instants les plus forts de ma jeune carrière.

Votre featuring de rêve ?
Il y a un groupe qu'on aimerait vraiment avoir sur le prochain album : Ibeyi. On est ultra fans ! Et il y a aussi une autre personne dont je rêve depuis que je suis gosse. Ça va peut-être faire sourire beaucoup de monde mais... C'est Tom Jones ! Voilà le genre de contre-pied que je rêverais de prendre ! J'aime tellement sa voix et le personnage.

Avez-vous une petite manie avant de monter sur scène ?
On a le check le plus ridicule du monde ! On se sert tous dans les bras avec le bras droit qui passe au-dessus de l'épaule du camarade. On est obligés de s'embrasser tous dans le même sens. C'est un vecteur d'énergie de ouf !



Synapson a d'ailleurs de l'énergie à revendre ! La complicité entre Paul et Alex est palpable. Leur son teinté de soul et de House est incroyablement doux et lancinant. Sur la scène de Musilac, ce fameux vendredi 8 juillet, ce n'est pas seulement un groupe d'électro qui joue sur la scène lac d'Aix-les-Bains, mais une vraie famille. Anna Kova et Sirius Trema réussissent le tour de force d'immortaliser, sur scène devant plus de 28 000 personnes, les sons de Synapson, créant ce lien indéfinissable entre le public et l'artiste. Assurément un groupe dont le succès ne fait que commencer !

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