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Chronique de Concert

The Dirtbombs

La Maroquinerie, Paris 31 août 2004

Critique écrite le par



La première fois, à Bourges en 2002, les Dirtbombs nous avaient joliment troué le cul avec un set en prise directe avec l'énergie made in Detroit. Deux ans plus tard, dans le cadre parfait de la Maroquinerie à Paris, ils ont méchamment enfoncé le clou à grands coups de punk rock soul, laissant le public pantois devant tant de classe, exténué... mais au septième ciel. Cette chaude soirée dédiée au punk rock garage avait débuté par deux premières parties locales du meilleur effet : le punk rock jovial et sans gras des Anteenagers et le rock & soul sexy de Chewbaka All Stars. Chaque groupe a pu jouer une demi-heure devant une audience ravie et déjà prête à s'enflammer ; puis la dream team punk & soul, alias The Dirtbombs s'est emparé de la scène de la Maroquinerie...

Mick Collins est bel et bien qualifié pour satisfaire ses fans, ils vont s'en apercevoir au cours d'une première mi-temps de 45 minutes au cours de laquelle les cinq protagonistes vont se livrer à un redoutable travail de sape. Les morceaux survoltés gorgés de punk et de rock provoquent une monstrueuse onde de choc dans le public, les titres plus calmes sertis de soul langoureuse (parfois très blaxploitation) prolongent la transe, la reprise de Sly Stone (Underdog) va aller droit au cœur de l'assistance, conquise, et de Natacha, la bombe sexuelle androgyne d'As Dragon - hystérique dans le public de la Maroquinerie comme sur scène avec ses hommes de main quand ils reprennent cet hymne - : impossible de résister à un tel traitement de faveur, s'il est asséné avec conviction et si l'on respecte scrupuleusement les doses prescrites (la distorsion à fond). Il faut dire que les Dirtbombs ont sans doute la meilleure équipe pour évoluer sur scène. En football, comme en musique, on peut se placer sur le terrain de différentes manières, il en résulte des options défensives (5-4-1), offensives (4-4-2), très offensives (3-4-3) etc. L'entraîneur Mick Collins a établi un plan parfait dans les vestiaires de la Maroquinerie : ce soir, les Dirtbombs ont choisi l'attaque maximun (rock & soul) en 2-2-1. Voici les forces en présence... Tout part du placide (mais cogneur) batteur Patrick Pantano qui passe au bassiste discret (mais solide) Troy Gregory qui transmet au deuxième batteur, le survolté Ben Blackwell, qui se lance dans un numéro à la Dave Grohl (Nirvana) pendant le clip de Smells like teen spirit : cheveux au vent, il pilonne ses fûts comme un malade, avant de donner la balle à une nouvelle recrue d'origine asiatique - Ko Melina Zydeco - qui tente de massacrer son instrument en tapant dessus comme une furie à chaque instant, le tout en hurlant des chœurs encourageant tout le monde à se défoncer. Toute repose ensuite sur les épaules de l'attaquant de pointe, Mick Collins très en forme au niveau de la voix (malgré un sous mixage parfois gênant) et du jeu de guitare, basique et débridé avec un son cradingue bien garage, voire dissonnant quand il le faut... On pense très fort à Jimi Hendrix pour la voix tout d'abord, rappelant immanquablement le Voodoo Child, pour les acrobaties guitaristiques ensuite : avec les dents, avec la langue, derrière la tête, à genou, couché par terre... Du très grand spectacle justement salué par des salves d'applaudissements nourris et des cris d'encouragement toujours plus énergiques. Aussi bien sur scène que dans les gradins, tout le monde semble content de la prestation de l'équipe car, bien aidé par ses acolytes au taquet, Mick Collins a atteint son but : nous rendre complètement frappadingues et littéralement accro à sa musique.

Les cinq joueurs quittent alors la "pelouse" pour se reposer un peu, au calme. Avant de revenir en courant pour un premier rappel de feu, puis un deuxième en forme de cataclysme jouissif. Dirt des Stooges est en effet joué avec un petit changement de tactique : Mick Collins passe à la batterie et Ben Blackwell se saisit du micro, tombe le t-shirt, et chante (que dis-je, hurle !) en surfant debout sur le public comme Iggy en 1970. Après une tentative avortée de troisième rappel, quelques sifflets fusent... Mais quand les lumières se rallument, tout le monde ne semble penser qu'à une seule chose : gueuler "I feel all right" le plus fort possible !


Sites Internet : www.thedirtbombs.net, www.lamaroquinerie.fr, https://jostonetraffic.free.fr/.


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