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Chronique de Concert

The Poseurs

L'Appart, Reims 23 décembre 2006

Critique écrite le par

L'histoire des Poseurs est belle comme un conte de Noël.

Au tout début, un peu avant même, il y avait Anthony Petit. Anthony est un sportif. Et son sport de prédilection, c'est le tennis. Il a un bon niveau. Par le jeu des rencontres, il devient le sparring partner, puis l'entraîneur de joueuses du circuit féminin. Il a commencé avec la championne belge Justine Henin Hardenne pour finir, à Tampa, Floride, comme entraîneur de la numéro 1 allemande Marlène Weingartner.
Pendant plusieurs saisons, il a vécu au rythme des tournois pros, parcourant le globe dans le sillage de ces filles en jupettes. Jusqu'à il y a un an. Et son retour à Reims, comme directeur du centre d'entraînement de tennis du Creps (Centre régional d'éducation physique et sportive).



Là. Il y a un déclic. Anthony est un fondu de musique, de rock'n'roll. Le voilà avec une adresse fixe, du temps libre, un peu d'argent. Il file à Paris s'acheter une guitare. Une Gibson Les Paul comme Keith Richards. Le vendeur s'en souvient encore. C'était la première fois qu'il vendait un tel objet à un parfait néophyte. Anthony a 34 ans. Il n'a jamais joué d'un instrument de musique. Il reconnaît avoir un déplorable sens du rythme, mais c'est trop fort, il veut play the guitar. Il a envie de rocker et de se la péter grave.
Alors, seul, il apprend. Tous les matins, avant de partir au boulot, il se lève une heure plus tôt, pour s'abîmer les doigts sur sa Les Paul. Le soir pareil. C'est le régime guitare, guitare, guitare, un cousin du régime tennis, tennis, tennis, qu'il avait pratiqué quelques années auparavant.

Parallèlement à son travail au Creps, Anthony a des parts dans deux bars à Reims. L'Appart et le Gin Pamp. Le genre de lieux où on fait de mauvaises rencontres. Un jour, vers le mois de juin, il se retrouve avec Thierry (chanteur des Volfonis), Louison (bassiste de feu les Western Spécial) et Tom (batteur d'Ohmfacom) autour de quelques verres.
Ca bouillonne dans la tête d'Anthony. Faut que ça sorte et ça sort donc : "Eh si on formait un groupe, qu'on montait une scène, qu'on jouait pour la fête de la musique et que je joue de la guitare au milieu ?".
L'idée fut approuvée. Et ainsi naquit The Poseurs.





Je ne connais pas l'origine du nom. Mais après les avoir vus en concert (notamment lors de cette date inaugurale du 21 juin). Après avoir constaté, la métamorphose d'Anthony en Sid Vicious glam. J'ai compris qu'il ne s'agissait pas seulement de jouer de la musique entre copains, pour tuer le temps. Le but du jeu c'est plutôt d'en mettre plein les oreilles, plein les yeux et de tuer sa race. Cela commence très fort et cela se termine de la même manière avec quelques roulades et quelques exhibitions en cours de route.



Pour l'instant, le groupe ne joue que des reprises. Beaucoup de titres du patrimoine punk, Ramones, Sex Pistols, The Clash, The Saints, T-Rex, The Stooges et quelques brûlots rock'n'roll d'aujourd'hui comme The Hives, ou les White Stripes. Anthony propose la plupart des morceaux en fonction de ses progrès à la guitare. Pour le reste, l'attitude, la dinguerie, il n'y pas de problème, tout est déjà là, prêt à l'emploi. Il est tellement crédible en rocker cramé, qu'il a fallu l'entendre de sa propre bouche pour que je commence à croire à ce conte du guitariste débutant.

Ce type est un vrai chien fou. Remonté à bloc comme un coucou, il envisage maintenant de composer ses propres morceaux.
C'est la fin de l'année. Au Creps, il n'y a plus un seul étudiant. Alors il s'y met, à longueur de journée. Aurons-nous l'occasion d'entendre un jour le résultat de cette besogne ?
Peut-être, peut-être pas. Il voudrait bien écrire des morceaux aussi bons que ceux qu'ils jouent pour le moment. Des chansons qui donnent envie de se travestir et de se rouler parterre.



A suivre...

 Critique écrite le 25 décembre 2006 par Bertrand Lasseguette