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Chronique de Concert

Les Volcaniques de Mars

Coopérative de mai, Clermont-Ferrand Du 8 au 11 mars 2006

Critique écrite le par

Depuis 1999, date de la première édition des Volcaniques De Mars, le festival aura vu passer grand nombre de groupes et d'artistes. Mais, cette édition 2006 va pousser les choses encore plus loin. Avec une programmation plus large mais risquée, le festival semble vouloir ratisser sur tout le territoire.


Soirée rock'n'world :


En cette journée de la femme, c'est au duo nantais Mansfield Tya que revient la lourde et délicate charge d'ouvrir le festival.
Arrivant sur scène rongées par le trac, les deux jeunes femmes vont rapidement conquérir un public malheureusement très restreint. Et elles vont le faire de la plus belle et de la plus douce des façons. Entre ballades folk et ambiances pop tenebro douloureuses, Julia et Carla vont attirer notre attention pour ne plus la lâcher. Je suis même incapable de vous dire le temps qu'a durée le set. Mais peu importe. La grâce, la sensibilité et l'émotion étaient au rendez vous. N'est ce pas là le plus important ?
Il parait même qu'une "figure" de la coopé aurait lâché une larme...... Mais chuuuuut !!!!!!

Changement de décor et de style avec l'orchestre Lo'Jo.
Pour son premier passage à Clermont-Ferrand, Denis Péan et sa troupe vont nous promener à travers le monde. Et même si je ne suis pas fan, il faut reconnaître que le bonhomme vaut le détour. Comme venu d'ailleurs, cet homme rempli de mimiques et de grimaces, déverse des textes torturés où le décodage n'est pas toujours simple. Il n'en reste pas moins que l'orchestre Lo'Jo mérite d'être vu.

Pour terminer cette soirée, c'est La Milca qui a été désignée.
Malheureusement, étant septique et pensant déjà aux jours suivants, je décide d'aller voir plus loin...


Soirée soucoupes violentes :


Avec six groupes au programme, cette deuxième soirée s'annonce sévère et éprouvante physiquement.
Il est vingt heures trente précise quand le groupe Expérience rentre sur la scène du club. Et là, ça ne va pas être la même qu'hier !!!!!!!!!! Durant quarante cinq minutes, nous allons subir une musique difficilement supportable surchargée de textes débiles...............
Le passage dans la grande salle sera le bien venu.

Il ne fallait d'ailleurs pas trainer. Car les quatre trublions peroxydés de The Briefs avaient déjà démarré leur set dar dar. Trente six minutes "montre en main". Qui dit mieux ? Le punk rock n'est pas mort et même si nos quatre garnements ne nous ont pas mis sur le cul, il est fort agréable de se retrouver devant une telle débauche d'énergie. Quant au look des quatre "ricains"......il n'y a vraiment rien à redire.

La suite de la soirée va nous faire rentrer dans une autre dimension.
Nous allons tout d'abord enchainer avec les new yorkais de Unsane. Présentant un nouveau line up (changement de batteur), les géniteurs du noisy rock vont nous livrer un set de grande intensité. Son lourd et surpuissant, voix pesantes et saturées, le band de Chris Spencer va tout ravager sur son passage. L'arrivée, en fin de set, d'un autre guitariste ne fera pas tomber la pression !!!!!!!!!!!!Mais ça, vous vous en doutiez.
La première claque passée, il ne nous reste plus qu'à tendre l'autre joue. Ce que nous n'allons pas tarder à faire.

Après une petite binouze réparatrice, il est temps de remettre la gomme afin de rester concentré sur son sujet.
Et concentré, nous allons l'être rapidement. Car l'entrée sur scène de Alec Empire ne laisse pas indifférente. Sculpté à grand coup de fonte, le berlinois en impose. D'ailleurs le seul problème du set réside peut être là. Ce mec se prend pour Dieu, et il en joue plus que de raison. Mis à part cela..................
Entouré d'un batteur remarquable et d'une brune rigide mais efficace aux machines, le rock indus délivré sera d'une très grande puissance. Arpentant la scène dans tout les sens sous un déluge de "light" agressives, le show man qu'il est va nous en mettre plein la gueule et plein les yeux. Et pan, la deuxième tarte de la soirée vient de tomber.
Ce mec est pétri de talent. Ça nous le savions. Mais là, nous en sommes réellement convaincus. Le retour sur terre s'annonce difficile.

Le changement de salle ne me fera pas redescendre de mon nuage. Pas plus que L'enfance Rouge d'ailleurs. Il faut dire que la fatigue, les binouzes et le déluge sonore ont fait leur travail de sape. Je n'aurai ni le courage ni l'envie d'attendre Justin Broadrick. Tant pis pour moi.


Soirée gothique :


Cette troisième soirée, avec seulement quatre groupes (mais non, je rigole......) ne s'annonce pas non plus de tout repos.

Nous allons attaquer déjà très fort avec les français de Time To Burn.
Dans un style mi noisy, mi hard core, les quatre gars ne vont pas sans laisser compter. Son surpuissant, voix dégueulante, le déluge annoncé est en route. Trente cinq minutes durant, nous allons subir avec plaisir toute la hargne transpirante de Time To Burn. Bravo les gars. Et surtout n'hésitez pas. Vous repassez quand vous voulez.

Attention, phénomène !!!!!!!!! Avec Queen Adreena c'est le moins que l'on puisse dire...........
C'est seulement accompagné d'une bouteille de vin blanc que Katie Jane Garside arrive sur scène. Et là, le charme opère déjà. Habillée de façon très légère, KJG va interpréter le premier morceau à capella. Voix superbe, corps mis en valeur, le set débute parfaitement et la suite ne va pas dépareiller. Dés lors, le combat s'engage entre la belle et le guitariste Crispin Grays. L'alchimie qui se dégage de cet ensemble est surprenante. Et même si la section rythmique est plus statique, tout est superbement joué. Le son est bon et les "light" bien adéquat. Le show Queen Adreena est lancé. Extraordinaire, hallucinant, suffocant, extravagant, scotchant, renversant, les termes me manquent. Certaines diront que cela est trop. Que la femme est encore prise pour objet. Oui, sûrement. Mais où sont les limites de KJG ? Son guitariste de mari ne semble pas lui en donner. Du moins sur scène........ Bien sûr cela interpelle. Mais mon dieu que c'est beau et chaud.

Nous allons carrément changer de style avec The Young Gods.
Bien moins sexy que KJG, le trio suisse va nous secouer les méninges différemment. Il faut dire que ce ne sont pas les premiers venus. Certes ils peuvent paraître un peu dépassés, mais putain que c'est bon de se faire bouger comme ça. De l'électro rock de haute volée. On comprend mieux l'influence de ces messieurs sur les sons actuels. Une heure de réel bonheur.

Nous allons clôturer cette soirée avec les inimitables et rocambolesques toulousains de Punish Yourself.
Adeptes du body-painting, l'entrée sur scène vaut des points. Crêtes en avant, maquillage fluo de la tête aux pieds, lumières noires (pour amplifier le tout), déluge sonore et hop le tour est joué. Le bordel commence.
Alternant les morceaux punks, indus, techno, voire mélangés le quatuor va cracher sa sauvagerie à la face d'une foule de plus en plus excitée. Ce n'est pas l'adjonction du cinquième élément qui arrangera la sauce. Bien au contraire. La jeune femme va entretenir l'ébullition ambiante. Tablier de métal sur le ventre ou poitrine à l'air, elle va jouer aussi facilement avec son corps qu'avec sa disqueuse Black & Decker !!!!!!Le spectacle est aussi surprenant qu'ahurissant.


Soirée rock'n'fun :


La quatrième et dernière soirée des volcaniques à la coopé, va nous proposer encore six groupes. Histoire de nous finir tranquillement.......

Dans un club se remplissant tranquillement, c'est le combo local Aftersun qui va se charger de faire monter la sauce. Jouant un rock agressif, les quatre gars vont mettre beaucoup d'énergie dans leur set. Malgré tout cela, il manquera quelque chose au final.

C'est avec impatience, curiosité mais aussi inquiétude que j'attends "nos quatre filles" de Subway.
Avec Amandine en nouvelle tête de proue, leur première sortie à la coopé est très attendue. Est nous allons rester quelque peu sur notre fin. Attendons-nous trop de Subway dés aujourd'hui? C'est possible, mais le groupe à encore besoin de se roder. Rien n'arrive comme cela, elles le savent mieux que personne. Mais le plaisir de revoir les filles sur scène nous a réjouis. N'est ce pas un bel encouragement ?

Nous traversons le hall pour rejoindre la grande salle où nous attend Epoxie.
Et là, l'effet de surprise va être total. Nous allons nous retrouver face à quatre mecs entourés d'une greluche déguisée en écolière refoulée. Pour la musique, je n'ai qu'une chose à dire. Nous avons enfin découvert les Superbus américains !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Comme quoi, il est aussi possible de faire de la merde de l'autre côté de l'Atlantique. Mais est ce une véritable surprise ???????

L'heure est déjà bien avancée lorsque Louis XIV débarque sur scène.
Mais cela valait le coup d'attendre. Le combo américain va nous servir un set de grande qualité. Jouant très seventies, nous nous retrouvons rapidement pris de bougeotte. Un son clair et affuté, peu de discours et une efficacité remarquable. Le bémol viendra de la durée. Dix minutes de plus n'auraient rien gâchée.


Nous voilà enfin sur de bon rail pour recevoir les rouennais The Elektrocution.
Je n'irai pas par quatre chemins. Ces mecs là sont au dessus du lot. Oui, oui, bien au delà de tous les groupes qui ont défilés devant nous durant quatre jours. Jouant un mélange de garage punk teinté heavy, la déflagration sonore sera au summum. Tout à fond. Les compositions sont remarquables, l'envie transpire de leurs fronts, la furie est dans leurs yeux. La passion est palpable. Tout n'est que plaisir. Mon dieu que cela est réjouissant. L'envie de pogoter et d'hurler sa joie n'est plus tenable. Pierre Andrieu sera d'ailleurs pris de clonies accompagnées de cries stridents difficilement supportable !?!?!C'est dire l'état d'excitation dans lequel nous a mis The Elektrocution.
Courez acheter leur album Open heart surgery et vous comprendrez mieux.

Ces mecs là méritent un Garage Club. Ce ne sont pas les cent personnes présentes qui diront le contraire. N'est ce pas François ?
Je n'ose même pas les imaginer sur la scène du club devant quatre cents vieux loups prêt à hurler de bonheur....................

C'est repu et cassé que nous retraversons le hall afin de nous réhydrater. Mais les discussions vont bon train sur les rouennais. La claque va laisser des traces.

La soirée va se terminer avec Chewbacca All Stars.
Le groupe d'Orléans va nous faire passer un bien agréable moment. Délivrant un rock teinté de soul et de groove, le set proposé va nous faire redescendre sur terre de la plus belle des façons. Les yeux pleins de rêves.............


Un grand merci aux organisateurs pour avoir osé une telle programmation. A l'année prochaine en espérant que l'équilibre financier soit au rendez vous.

 Critique écrite le 21 mars 2006 par Jean-Michel


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