Accueil Marseille - Aix Newletter Live In Marseille 15 Janvier 2018 : 2018
Jeudi 25 avril 2024 : 6240 concerts, 27085 chroniques de concert, 5412 critiques d'album.

Newletter Live In Marseille 15 Janvier 2018

2018

2018 semble être l'année d(')u(n) tournant pour moi. Lorsque j'ai commencé à suivre de près la scène locale il y a plus de 20 ans maintenant et la promouvoir à mon échelle (via cette newsletter Liveinmarseille, Taktik, Nouvelle Vague et le site Rockinfo qui allait devenir ensuite Concertandco) je m'étais dit que j'allais faire cela à fond 3 ans (le temps de ma thèse de sciences) et qu'après je passerai à autre chose. Et puis finalement j'ai continué avec l'aide et même le relais du Pinguin, me disant que je lèverai surement le pied quand je serai papa ... une fois, deux fois, trois fois, sans baisse de rythme véritablement notable, mais courant 2017 j'ai senti qu'après 20 ans à fréquenter assidument les salles de concerts - 4310 groupes photographiés et chroniqués depuis 1998 - mon activité professionnelle salariée devenait plus exigeante (ou alors c'est que mon corps n'était plus capable de tout mener de front). La preuve je suis arrivé avant dernier du concours lancé par le Pinguin et quelques autres piliers de salles de concerts en fin d'année dernière qui consistait en gros à compter le nombre de concerts auxquels on assistait ... bref.

Inutile de lutter, les choses se sont fait naturellement ... aussi en ce vendredi soir alors que l'offre était plus que alléchante et que j'aurais en temps " normal " aller dans 4 lieux différents : Lollipop, l'Ostau dau pais marsheles (pour découvrir Kaardan), le Poste à Galène (pour revoir Iraka) puis la Casa Consolat pour finir la soirée avec Farouche Zoe, j'ai décidé de ne "faire" que le showcase du Lollipop et de rentrer chez moi en famille. Ainsi j'ai eu moins de photos à trier, 3 chroniques en moins à écrire, je me suis couché beaucoup plus tôt et moins fatigué et j'ai même pu regardé un film (Devil Doll). (re) bref ...

tout ça pour dire qu'il y a toujours autant de bons concerts, toujours de nouveaux lieux qui ouvrent (et certains qui ferment), toujours autant de bons groupes et assos motivées pour nous faire découvrir des artistes tous plus talentueux que les autres et que nous ne mesurons pas toujours la chance que nous avons d'habiter dans (ou à proximité d')une ville aussi culturellement animée que Marseille et qu'avec un peu de curiosité et la volonté de s'affranchir du diktat de la télévision (voir de celui de la presse dite spécialisée). Il vous en coûtera en général moins d'une dizaine d'euro (bière comprise) et la satisfaction d'avoir découvert quelque chose par vous même peut être même sans influence directe de la publicité ... bref (c'est le dernier bref) je voulais vous souhaiter d'être curieuses et curieux et que cette année 2018 soit non seulement belle mais aussi pleine de bonnes surprises musicales (mais pas que) ! Et si en plus vous avez envie de raconter les concerts auxquels vous assistez à ceux qui (comme moi désormais) trouvent/prennent moins le temps de sorttir, je vous rappelle que vous pouvez le faire par ici : https://www.concertandco.com/critsais.php

Pirlouiiiit

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Cette semaine à Marseille

toute la programmation de la semaine (et d'après) c'est par là
https://www.concertandco.com/ville/marseille-aix/billet-concert-3.htm

 
Si la date de votre concert ou la programmation de votre lieu favori manquent n'hésitez pas à la/les rajouter via ce lien ici : https://www.concertandco.com/annonce.php
 

Cadeaux

En cadeau les chroniques de la plus récemment posté à la plus ancienne :

* la chronique des Kid Francescoli + French 79 à l'Espace Julien par Sami (avec les photos de Laurent) à lire ici

* la chronique de Polo & Pascal au Tribute Friday dédié aux Stranglers par Pirlouiiiit à lire ici (vous y trouverez la base de cet édito)

* pour la chronique du suberbe solo de Fred Pichot au Roll'Studio il faudra attendre quelques jours, mais vous pouvez déjà aller jeter un œil aux photos et surtout aux videos par là

bonus video :
Fred Pichot by Pirlouiiiit 13012018 - 625e

Le disque de la semaine

Sweet Meteorite de PinkNoColor écouté par Pirlouiiiit


Les choses n'avaient pas forcement bien commencé entre PinkNoColor et moi. Assez fan de Kabbalah groupe aux influences klezmer (mais pas que) dont sont issus 3 des 6 musiciens de PinkNoColor, j'avoue avoir dans un premier temps été saisi d'effroi en entendant la voix trafiquée de Pat (je n'ai jamais pu prendre la musique de Air au sérieux à cause de cela). Et pourtant, parti en vacances avec lui et quelques autres (David Lafore et Nafas notamment) j'en suis revenu conquis au point de chanter plusieurs morceaux dans ma tête. C'est qu'il faut reconnaitre que dans ce nouveau projet Ulrich Wolters (saxophones, flûte, claviers et vibraphone), Anna Startseva (violon, alto et objets sonores), Patrick Ferné (basse), Christophe Isselée (guitare) et Aurélie Agullo (batterie) n'ont pas fait les choses à moitié. J'aurais même tendance à dire que tout est bizarre dans ce groupe : le son, le nom, le mélange des genres (vu le pedigree des membres du groupe on n'est qu'à moité surpris), ... Composés et écrits à plusieurs mains (et chantés à plusieurs voix) les morceaux ne se ressemblent pas mais partagent tout de même quelque chose de très "pop". Jazz pop, slam pop, rock pop, electro pop ... Il semblerait que sur ce disque chacun ait décidé de se lâcher et de faire ce qu'il n'avait jamais vraiment osé musicalement jusque là. Et même si je ne sais toujours pas exactement vers où ils se dirigent (je n'ai par exemple toujours pas compris le sens à donner au très photographiquement beau clip de I follow) c'est avec un mélange de plaisir et de curiosité que je vais suivre cet ovni (ou omni) qui s'il cherche parfois encore une peu ses marques en concert a déjà donné naissance à une disque comme je ne pensais pas qu'il pourrait en sortir un comme celui ci de la cité phocéenne.

2017 (PinkNoColor - FB - La Meson)



Le film de la semaine

Molly's Game (Le Grand Jeu) vu par Philippe

Je ne sais même pas pourquoi il faudrait vendre ce film. Toute personne normalement constituée devrait être ravie de se ruer voir un film où Jessica Chastain est sur pratiquement chaque plan. Les rares sceptiques pourront également profiter du grand et putain de beau gosse Idriss Elba (aka Luther, son plus grand rôle à ce jour, dans une série méconnue), magnifique en avocat sceptique, et même d'un petit rôle tout à fait poignant de Kevin Costner, qui joue son père et trouve ici une forme de rédemption magnifique.
La miss brillante et de bonne famille; accidentée du ski de compète où elle aurait du devenir championne, a organisé des parties de poker renommées pendant des années, sur les deux côtes des USA, tutoyant les stars puis peu à peu, les mafiosi russes... qui ont fini par lui poser de sérieux problèmes alors qu'elle se tenait soigneusement à la marge de la légalité, mais du bon côté.
Acteurs et actrice brillantes (elle est sublime aussi par ailleurs, mais çe n'est pas de sa faute), mise en scène scorsésienne - on a parlé à tort du Loup de Wall Street au féminin, mais c'est bien plus d'un Casino au féminin qu'il s'agit ! Récit mené tambour battant à la première personne en voix off, dans un monde de requins et/ou de paumés accros au poker, Molly's Game raconte cette histoire vraie, reprise par le scénariste Aaron Sorkin (entre beaucoup d'autres, il a signé le brillant The Social Network). Au fait, le fameux Mr X du film, acteur connu, est Tobey Maguire (aka Spiderman), et ce n'est pas un spoiler, juste un éclairage intéressant sur celui que je croyais être un gendre idéal... Glamour et suspense, brillant thriller qui parle aussi d''identité et d'accomplissement de soi-même contre les autres. Super hot, brûlant même, et le tout (ce n'est pas un spoiler non plus) sans montrer plus de 30 centimètres carrés de l'épiderme d'une des plus grandes actrices du 21ième siècle !

Le livre de la semaine

Comme chaque semaine en absence de chronique de livre nous vous proposons les textes (pas si) à l'arrache (que ça) de l'ami Vincent Palacio qui ont trouvé un écrin numérique plus décent que facebook ... ici : https://130decuy.com/

Ci dessous (avec sa permission) le #341

(27 août 2017. 22h33. Marseille, Stade Vélodrome. Match OM-Monaco.)

-Aux Aaaaarrrmmeuh !
-Aux Aaaaarrrrmmeuh !
-Nous sommes les marseillais !
-Nous sommes les marseillais !
-Et nous allons gagner !
-Et nous allons gagner !
-Allllez L'Ohémeu !
-Alllez l'Ohémeu !
"OhOhwowololololohohohwowolololoooOhohwowolololoohohwowololo-lo! OhOhwowololololohohohwowolololoooOhohwowolololoohohwowololo-lo !"

(27 août 2017. 22h36. Marseille, Cours Julien)

-Aaaaaaoouuuuhhhhhhhh !

Ce n'est pas la pleine lune qui déclenche la transformation du loup-garou du karaté marseillais, mais bel et bien le chant des supporters, les soirs de match. Ce "aux armes", scandé par des dizaines de milliers de fans de foot. Et où qu'il soit dans la ville, les vibrations galvanisantes parviennent à lui, chatouillent ses particules lycanthropiques, et transforment Pierre Sabiani, honnête conseiller municipal, en homme-loup crapuleux.

Le Plateau. Dénominateur commun des quartiers de la Plaine, du Cours Julien, de Notre-Dame-du-Mont, et de toutes les rues qui vascularisent l'ensemble. Vu du ciel, on dirait une soupe instantanée renversée. Tous les vermicelles se sont éparpillés au hasard, et les morceaux de poulets entre, forment les pâtés de maisons. La rumeur du stade, comme un monstre lointain, grogne par intermittence au dessus des réverbères.
Une ombre saute de toit en toit. Un oeil aiguisé pourrait la voir se dessiner sur les nuages placides, qui dérivent comme des baleines endormies, mais c'est essayer de suivre une puce hyperactive du regard.
Elle se pose sur une corniche surplombant le carrefour biscornu où se rejoignent la rue Saint Pierre, la rue de Tilsit, et la rue des Trois Frères Barthélemy. C'est le loup-garou.
De son poste d'observation, il entend de la musique remonter sous ses pattes.

"depression existentielle, soldes de tout comptes, la véracité des faits, reste, à prouver.

Panpan cucul
Panpan
Panpan cucul
Panpan
Panpan cucul
Panpan
Panpan culcul
Panpan
Panpan culcul ..."

C'est le salon de tatouage en bas. Quelques punks sans allure entrent, et sortent, et viennent, et partent. Dans sa semi-conscience d'animal sauvage, il reconnaît certains visages. Voici John, Gin Tony, Lou, Thomas, le grand maigre qui boite, plus Franky dans la nuit, et d'autres amis, en train de fumer des clopes. De mauvaises proies. Tomber sur ceux-là ne ferait qu'enlever des copains. Les bars autour sont du même acabit : deux ou trois personnes postées à l'entrée, verres à la main, ou sur les tables. Non. Eux, ils savent. Eux, ils connaissent la bête.

Le loup-garou écoute un peu le concert, opine du museau en rythme. Soudain, sa truffe humide se fige, et ses oreilles pointues se dressent. Il y a du gibier à proximité.

Simone, soixante douze ans, clopine sur le Cours, à proximité de la bouche de métro. La fièvre du Vélodrome se transmet a Pierre Sabiani, qui est, malgré son indifférence pour le ballon rond, le jouet des acclamations du public. L'équipe vient de marquer un but, aussi à t'il faim. Très faim.

Simone, soixante douze ans, ronde et boiteuse, attend que le feu passe au rouge pour traverser. En face, trois jeunes larrons ensurvetés, pantalons de sauterelles, et casquette serre-cortex, interrompent leur discussion. Clip, clop, clap, clip, clop, clap, fait la vieille chose qui déambule sous leurs tarbouifs. Clip, clop, clap, clip, clop, clap, c'est un tripode usagé, essoufflé, déglingué, une personne âgée, avec une canne pour tout bouclier. Simone, soixante douze ans, machin, et fière de l'être, traîne sa carcasse, les dépasse, et trace sur la place, au milieu du trottoir doré par les lampadaires. Le trio reprend le conciliabule. Accents forts, mots en papier de verre, exclamations aggressantes...

Soudain, une masse énorme tombe à leur pied. Mais le gros sac lourd qui vient de dégringoler du ciel n'est pas un gros sac lourd : c'est le loup-garou prêt à frapper !

Deux des gars s'enfuient aussitôt, de part et d'autre de la rue des Trois Frères Barthélemy, celui qui reste se retrouve nez à crocs avec le canidé surnaturel. Une atmosphère de Grèce Antique remonte des auto-bloquants. C'est la saveur de la malédiction. Les éclairages artificiels accentuent les ombres que porte la créature humanoïde. Une tête de triangle pleine de poils et de dents, un rictus carnassier posé sur une veste d'université, un maillot de foot azur et blanc, un jean râpé aux genoux, et des baskets boueuses. Alors que sa victime inonde ses sous-vêtements d'effroi, incapable de hurler, le loup-garou passe son bras autour de ses épaules, commence à lui tapoter la cuisse à petit coups de genou, et lui sussure d'une voix crépie à l'esgourde :

-Tu connais,
Karaté ?
Karaté ?
Karaté ?
Karaté ?
Karaté?
Karaté?
Karaté ?
Karaté ?
Karaté ?
Karaté ?
Karaté ?

Le lascar n'est plus qu'une boule de peur et d'urine, recroquevillée sous un distributeur de billets, à la merci de son bourreau. Mais il est déjà reparti gambader sur les tuiles, son butin en poche : un joli portefeuille de neuneu, dans lequel il pille une belle carte de transport en commun, un billet de vingt euros, plus un peu de mitraille. Le loup-garou est satisfait, il va pouvoir s'acheter un kebab bien juteux à l'Olympien, sa gargotte favorite.

Les platanes écorchés, prisonniers des trottoirs, envoient implorer leurs bras malheureux vers le ciel obturé. Des cages en métal s'énervent sur la route, sous les regards absents des fenêtres et des statues d'immeubles. Un vent froid nettoie la rue des Trois Frères Barthélémy, léchant les murs et embrassant les graffitis humides. Des papiers gras volent au dessus des merdes de chiens. Deux rats se bagarrent sous un tacot huileux, tandis que la lune gibbeuse jette son oeil blanc à travers l'embrasure d'un cirrus. Le stade est en fusion. Victoire six à un. Tandis que les hourras s'agitent dans les tribunes, un cri puissant plane à l'unisson sur le Plateau, pétrifiant de frissons les habitants du soir.


-Aaaaaouuuhhhaaalllél'OooohééééémmmmouuuuuuhhhhHHhh !

SOUTENONS

* les Maisons Lazare : L'association Lazare développe et anime des appartements partagés, non mixtes et intergénérationnels, où peuvent cohabiter de 6 à 10 personnes. Chaque appartement est habité par des personnes qui ont vécu à la rue et des jeunes actifs bénévoles. Selon un système qui s'auto-organise, chacun participe aux frais du loyer, assume un service (courses, repas, ménage, comptes,...) et dispose d'une chambre individuelle.
Pour aider à l'ouverture de nouvelles maisons : c'est par ici

* Vite vite pour Au paradis de la radio Vintage Bluetooth de Bea Paradis c'est par ici : https://fr.ulule.com/radios-vintage/

* la salle Asile 404 c'est par ici https://www.helloasso.com/associations/quatre-sans-quatre/collectes/asile-quatre-sans-sous

* pour SOS Méditerranée le lien direct pour faire des dons c'est ici : https://don.sosmediterranee.org/b/mon-don