Accueil Marseille - Aix Newletter Live In Marseille 18 Novembre 2019 : Furia
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Newletter Live In Marseille 18 Novembre 2019

Furia

Kanjar'Oc by Pirlouiiiit 27102000
Kanjar'oc pour son dernier concert en 2000 ... avant celui de cette semaine!

"Quelques heurts ont éclaté, en marge de la manifestation..."

On pourrait parler de ça, 5 minutes à tête reposée ? Ca fait un bon moment que ça me gonfle... Personne ne semble plus comprendre comment fonctionne - comment devrait fonctionner - une manifestation. Ou alors, plus personne ne comprend le français, ce qui est encore plus inquiétant... Mèfi, je ne parle ici que d'une manifestation dûment autorisée et déclarée en Préfecture, hein. "En marge de", d'abord ! Cette expression que les journalistes aiment tant, c'est une notion géographique, qui signifie (merci Larousse) "plus ou moins à l'écart de". Ca n'est donc pas "après" (ni même "avant") une manifestation, puisque ce n'est pas une notion temporelle ! C'est donc littéralement : "plus ou moins à l'écart de ... une manifestation". Donc : si et seulement si, des gens qui sont sortis d'un cortège de manifestation et ce, PENDANT la durée de son autorisation, ont déclenché des bagarres avec les forces de l'ordre, on peut parler de "heurts en marge de la manifestation". Sinon, non ! C'pas compliqué quand même...

Par exemple, la marche organisée un an après les effondrements de Noailles, ce samedi 9 novembre 2019 (6 700 selon la police, 20 000 selon les organisateurs), s'est passée SANS AUCUN heurt en marge de la manifestation ! J'ai fait tout le parcours (et dieu sait qu'il était long !) de Notre-Dame-du-Mont vers 15 h, jusqu'au pied de la Mairie vers 17 h, via Noailles, Porte d'Aix, Sadi Carnot, République etc, avec des prises de parole finales des organisateurs nous remerciant d'être venus, et nous informant que la manifestation était terminée. On est partis à ce moment-là, A LA FIN de la manifestation, donc. Et j'affirme donc qu'il n'y a PAS eu de violence, ni manifestante, ni policière, "en marge de" cette manifestation ! Et pourtant... le lendemain aussi bien dans la presse que sur les réseaux, ça n'a pas loupé : "12 interpellations, des tirs de LBD, un policier blessé, etc etc, EN MARGE de la manifestation". NON ! Puisque c'était APRES la fin de la manifestation ! Et donc pas "en marge de", CQFD ! Si des gens restent après la fin d'une manifestation (j'avoue, ça m'est arrivé évidemment, par curiosité mal placée), ils doivent bien se douter de la fin, habituellement en biberine inévitable, entre gens qui veulent en découdre des deux côtés : ne jouons pas aux candides !

Soit dit en passant, on pourrait tout aussi bien saluer la modération policière de ce même samedi 09.11.2019, car j'y ai quand même vu de nombreuses dégradations "légères" de mobilier urbain et autres vitrines, surtout Rue de la République (principalement : tag, affichage, jets de peinture, une ou deux poubelles en feu). Dégradations assez hors-sujet pour le coup et qui, sous d'autres gouvernements, vous valaient interpellation directe par la BAC ! Du temps de Sarkozy/Hortefeux, pour les gens qui ont un peu de mémoire, un tagueur sortait du cortège et s'attaquait à un mur, tu avais le temps de compter jusqu'à 10, et 2 policiers en civil jaillis (comme par magie) du cortège lui tombaient sur le râble. Au même endroit, Rue de la Rép', et en plein après-midi aussi... Ca, c'est juste pour celles et ceux, les plus jeunes ou bien avec une mémoire fatiguée et un peu jaune-fluotée sur les bords, qui auraient l'impression de vivre dans un état plus répressif que par le passé : en comparant ce qui est factuellement comparable (deux manifs, à dix ans d'intervalle, même endroit, même heure), c'est factuellement faux, voilà, ça va mieux en le disant !

A l'inverse et précédemment, la Marche de la Colère, du 14.11.2018 précisément (et pour le même motif, Noailles), où je fus aussi, avait sans doute fait l'objet de heurts en marge de la manifestation, là je n'en suis plus très sûr... Mais c'est très probable car à l'époque, la tension, le chagrin, l'énervement à Marseille étaient au maximum ! Et par contre je me souviens, pour les avoir subies, que cette manifestation avait bien fait l'objet de violences policières PENDANT la manifestation, puisque la maréchaussée n'a jamais laissé le cortège atteindre la Mairie, et qu'on a été gazés collectivement AVANT la fin officielle de la manifestation, Quai du Port, à 100 mètres de l'arrivée, par des tirs en cloche ! Bon certes, objectivement, rappelons-nous qu'on était partis pour démonter la Mairie, voire plutôt la gueule du Maire, il était donc plus prudent pour l'ordre public de nous arrêter d'une façon ou d'une autre avant, pour éviter que Gaudin soit traîné à poil avec du goudron et des plumes, hors de sa mairie en flammes...

On pourrait aussi rappeler que le 01.12.2018, lors d'une manifestation également un peu agitée "pour un logement digne" (avec des gilets jaunes invités), la malheureuse Zineb Redouane, une vénérable octogénaire qui n'y participait même pas, a été touchée, chez elle, par un tir d'arme de défense policière qui a causé sa mort dès le lendemain, des suites de ses blessures. Pour ce jour-là, j'ai vérifié, on avait parlé de "en marge de la manifestation" et j'avoue que je ne sais plus ce qu'il en était : avant ou après la fin de la manifestation ? Ce qui est sûr c'est que c'était bien une violence policière, et qui bien a fait une vraie victime ! A condition, mais c'est encore un autre débat qui m'agace à peu près autant, de ne pas parler d' "assassinat" (comme je l'ai vu sur au moins une banderole) ce qui, en français, implique une pré-mé-di-ta-tion ! Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'un policier en service avait prémédité, avant la manifestation, de tuer exprès et dans son appartement, une vieille dame n'y participant même pas... "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur de ce monde", Albert Camus, oui je sais, je la cite 3 fois par an, celle-là...

Evidemment, personne ne saura jamais comment un autre Ministre de l'Intérieur, aurait géré les manifestations actuelles d'habitants endeuillés et légitimement très en colère de Marseille. J'ai tendance à penser qu'il n'aurait pas été plus tendre et subtil... Pour mémoire, le 05.12.1986, Pasqua faisait charger à Paris, et contre des étudiants (pas des "casseurs" donc), des voltigeurs en binôme moto + matraque, qui ont (non pas assassiné, mais quand même) tué de sang froid un certain Malik Oussekine, qui lui non plus n'avait pas participé à la moindre violence ce jour-là... Pour mémoire encore, le 11.03.1997, sous un gouvernement Jospin-Chevènement, une manifestation anti-FN, avenue Foch à Marseille (Le Pen-père était en meeting salle Vallier) a fait l'objet, sans sommations, d'une répression très brutale et disproportionnée par des CRS - la justice l'a établi ensuite - pour ma part, ça a été et ça reste la plus violente que j'ai subie de ma vie ! Bref, il faudrait aussi voir à décorréler un peu la notion de violence policière, du gouvernement et du ministre en place : hellooooo les amnésiques ! Ca a toujours existé, okay, on peut arrêter un peu avec ça, et toute l'énergie qui se dissipe bêtement ainsi ?!

Bref, quand on parle d'une violence, soit civile, soit policière, il faudrait juste se forcer à être très précis et factuel sur ce qui s'est passé, sur la temporalité, et sur le lien avéré, ou non, avec la manifestation ayant lieu au même moment et/ou au même endroit ! On s'éviterait ainsi bien des dérapages oiseux sur des "mouvements discrédités", des "ministres qui devraient démissionner" et autres "casseurs ne faisant pas partie du cortège", autant de choses totalement ineptes et qui polluent gravement notre droit de manifester dans un cadre républicain et démocratique. Autant de dérapages verbeux qui - et c'est bien ça le pire - finissent par occulter les idées et opinions, généralement recevables, que nous souhaitions défendre en allant manifester !

Philippe

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Cette semaine à Marseille

Guitar Wolf by Pirlouiiiit Hum 26112002
Guitar Wolf au Poste à Galène en 2002

 
Cette semaine, encore beaucoup de concerts et en plus pas mal de trucs qui bougent et me disent bien ... si j'avais 10 ans de moins (et surtout le quantité de travail que j'avais il y a 10 ans) voilà quel serait mon programme de la semaine
 
* lundi 18/11 - Los Scallyaggs (trio country rockabillysant muni de guitares électriques, ampli à pile et contrebassine poubelle) et en ouverture Jules Henriel (un quart de Parade)
à l'Intermédiaire
 
* mardi 19/11 - Guitare Wolf et La Flingue la même affiche (ou presque) qu'au Poste il y a 17 ans mais au Molotov cette fois !
 
* mercredi 20/11 - le pinguin m'en ayant dit le plus grand bien de Avee Mana (Psyche lo-fi - Marseille) j'irais au Makeda où ils jouent avec Ashinoa (Krautrock - Lyon)et George San (Exutoire rock à caractère technoïde)
 
* jeudi 21/11 - gros plateau organisé par le Molotov à l'Esapce Julien avec les Ramoneurs de Menhirs, Pipes and pints et Sons of O'flaherty
 
* vendredi 22/11 - le Johnny Barrel Country Band sera au Non-Lieu et avant ça pourquoi ne pas aller découvrir les Gottagoes au Living Art's

* samedi 23/11 - exceptionnellement je me demande si je n'aurais pas envie de trouver un covoiturage pour aller à Istres pour la reformation anniversaire de KAnjar'Oc + De la Crau
 
* dimanche 24/11 - Louis Ville sera de passage à Marseille pour défendre son nouvel album en solo ... si ça vous intéresse merci de m'envoyer un mail à pirlouiiiit at yahoo.fr
 
 
je vous rappelle que ceci est une sélection très subjective (par définition) et que l'agenda sur le site est mis à jour tous les jours ... aussi je vous invite à aller voir les détails sur https://www.liveinmarseille.com

Cadeaux

Saga

On ne s'y attendait plus, mais revoici la rubrique "cadeau" !

Cette semaine nous avons 2 places (offertes par la SAS) à vous faire gagner pour le concert de Thylacine le 28/11 ... pour cela il suffit de m'envoyer un mail à pirlouiiiit at yahoo.fr en me citant 4 groupes que vous allez rater si vous gagner ces places pour le concert à l'Espace Julien

Le disque de la semaine

Saga

Richochet de Eliott MurphyLouis Ville écouté par J2C

Il est toujours délicat d'arriver à faire fonctionner d'aise ensemble un bouquet de chansons enregistrées à intervalles irréguliers : çà et là, au fil des ans, des projets de reprises ou hommages, de sessions radio, de concerts donnés et enregistrés en groupe ou en duo, de démos écrites/travaillée à la maison ou de chansons finalement abondonnées, rejetées ou mises de côté au tout dernier moment au cours du difficile processus d'élaboration que représente l'enregistrement d'un album studio. Autre écueil, hors ce besoin d'unité sonore attendu de légitime à l'aune de toute nouvelle sortie "officielle", celui de la voix de son auteur : instrument majeur, mais logiquement fluctuent, parce que forcément assujetti aux divers états de forme de l'humain en question et à l'inévitable érosion opérée par le temps (ce très vil "pas ami"). Une suite d'obstacles brillamment passée ici, grâce à une production fine et homogène (signée Gaspard "le fils" Murphy), une forte identité bâtie au fil de près de quarante-cinq années d'une carrière bien remplie, d'un savoir-faire évident et d'un réel patrimoine génétique.
À proprement parler, ce Ricochet n'est donc pas un véritable "nouvel abum", dans le sens premier du terme, s'entend, mais bel et bien le onzième opus des Vintage Series : des "compilations" destinées peu ou prou à mettre à destination tout ce qui aura été enregistré en marge des albums, des mutiples sessions ou des concerts donnés au cours des récentes décennies. Composé de quatorze titres (onze originaux et trois reprises), cet "Orphelins Et Prises Rejettées/Outtakes and Orphans", écumant plus précisément les années 1998-2013, mérite pourtant de s'y attarder, de prendre le temps de l'appréhender, puis de s'y plonger d'envie.
Au registre des reprises : le magnifique Dignity de son "idole" assumée de toujours, le gars Zimm' (dense, abouti), le Better Days du "pôte Bruce" (Springsteen), revisité et brillamment fait "sien", ainsi qu'une version étonnante du magistral Angel Dream #2, du regretté Tom Petty (un peu, en mode I Want You de Dylan, un peu...niveau arrangements !).
Une ballade autour du monde, entre Le Havre, Bruxelles, Stockohlm, Oslo, New York (la terre natale) et Paris (lieu de résidence et véritable nouvelle patrie), menée aux côtés de ses compagnons de toujours (Ernie Brooks, Danny Montgomery et Kenny Margolis) ou des fidèles Normandy All Stars (le regretté Laurent Pardo - trop tôt disparu - à la basse, Alan Fatras aux fûts et le virtuose ami fidèle et compagnon de route, en charge des guitares : Olivier Durand).
Entre nostalgie assumée et leg générationnel (Someday All This Will Be Yours), mythes revisités (American Stories, Part 2), passages terrestres éphémères (Whirlwind, sonnant comme la BO d'un western vintage), et mise à bas du mythe chrétien fumeux par excellence (Jesus), l'ensemble prouve, une fois de plus, c'est devenu une habitude, chez Elliott, que l'on peut se montrer à la fois, clairvoyant, profond ou pertinent, sans pour autant ennuyer, ronronner ou plomber, musicalement parlant. Douce, mélodieuse et délicate, Summer House accroche puis séduit immédiatement les pavillons, ravive en tout un chacun les souvenirs de lointains étés, d'amours partagés, réels ou fantasmés, enfuis, perdus ou toujours d'actualité...
(Trop) Rarement jouée de Live, captée cette fois en duo aux côtés d'Olivier Durand, en la lointaine 2007 à Oslo la nordique, Navy Blue crépite doucement d'acoustiques travaillées en mode orfèvre, étincelle littéralement dans la pénombre du souvenir amoureux : portée par une voix chargée d'émotion, entre humains de passage et tendres moments volés à jamais à l'immonde, mais inexorable, faucheuse...
Un (initial) projet "patchwork", soit, quoique plus qu'abouti, in fine, clôt du trucculent et aigre-doux What The Fuck Is Going On ? : blues-rock enfiévré, enregistré de Live à Stockholm en 2009 à la suite de la (de triste mémoire) crise financière des "Subprimes" ; qui pose logiquement/implacablement la question du devenir de notre monde froid et calculateur, revient sur l'inégale et honteuse (non) répartition des richesses, dénonce les multiples abus commis (sans vergogne, ni regrets) par des privilégiés nourris aux mamelles d'un système financier vicié et vérolé, s'insurge d'indignation devant les multiples errances et le noir devenir de notre monde (de la finance), la couardise et le cynisme de nos (soi-disant) "élites" politiques :
"Quelque chose ne tourne pas rond ici / Je ne sais pas exactement quoi, mais je le ressens profondément en mes tripes / Le monde, dans son ensemble, est géré par un énorme "système de Ponzi", qui ne nous laisse que des miettes / Tout en nous annonçant que nous devrions être fiers de faire partie d'un système qui nous laisse la possibilité de réussir / Si nous travaillons vraiment dur pour cela / Je ne le crois pas, ils en possèdent toutes les cartes... Qui sont-ils exactement, je n'en ai aucune idée... / Ma réalité ne ressemble en rien à cela / Je ne prends pas parti / Ni à droite, ni à gauche / Suis juste fatigué par ces politiques et la façon dont ils prétendent se battre / Ils doivent penser que nous sommes stupides / Et bien, nous le sommes peut-être, finalement... / Vers-quoi allons-nous, nous autres imbéciles... / Je travaille dur, tente d'élever une famille / Ils nous conseillent d'investir, mais cela fini toujours pas se casser la gueule et nous laisser sans rien... / Je regarde les enfants, avec mes yeux d'enfants / Mais marche avec la peur / Sans même savoir pourquoi j'ai peur, avant-même de vivre / Est-ce que j'aurais quoi que ce soir d'autre à donner, avant de partir / Afin de laisser un monde meilleur à mon fils ? Qu'est-ce qu'il se passe, bordel ? Qu'est-ce qu'il se passe, bordel ? Qu'est-ce qu'il se passe, bordel ?".

2019 (Murphyland Rec.)

Albums en série limitée dispo en exclusivité (signés par leur auteur) chez Lucky Experience/Rue des Bons Enfants/Marseille.

Elliott Murphy sera en concert à Saint-Maximin (22/11), Avignon (23/11), Arles (24/11/19). https://www.elliottmurphy.com/tour.html

Clip de la semaine

Après Rachid Taha et La Rue du Rock 2018, Sleaford Mods, Thomas Fersen plutôt que David Lafore, Vanwho plutôt que SovoX, Hervé André, Karim Tobbi, Les Frères Morvan, La Pluie

Je ne resite pas à vous relayer ce clip du visiblement inoxydable Richard Gotainer (oui oui celui du Yuki à sa mémère) sur lequel je suis tombé un peu par hasard (peut être sur le mur de Lionel) et que j'ai trouvé bien sympa, tant sur le forme que sur le fond ... (si on m'avait dit il y a quelques années que j'allais relayer un tel clip pas sûr que je l'aurait cru). Par contre attention si vous ne voulez pas avoir l'air dans la tête, ne l'écouter pas plus d'une fois.

qui s'il n'apparait pas ci dessus (ce qui est bien dommage) est visible en cliquant ici