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Newletter Live In Marseille 28 Octobre 2019

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Comme vous l'avez remarqué nous avons eu des pbs avec l'envoi de la newsletter ces 2 dernières semaines aussi pour ceux qui ne nous aimeraient pas sur facebook ou à qui les algorithmes salement intelligents n'auraient pas montré la newsletter précédente, vous pouvez la retrouver sur la page de garde de Live in marseille (lien direct ici) et profiter ainsi notamment de l'édito Hellfest / éloge de la patience de Philippe.

Trottinettes, elles ou nous... ou elles et nous ?

Trottinettes électriques, le retour ! On en a déjà parlé ici il y a 6 mois (pour les gens qui nous font l'amabilité de nous lire), on en a déjà dit tout le bien possible : énergivores, polluantes, bruyantes, inutiles pour désengorger la circulation, non démontables/recyclables, dangereuses... C'est typiquement un gadget à la c.. et une fausse bonne idée, à l'évidence. Alors que d'en changer un seul petit paramètre aurait pu tout changer : tout simplement, qu'elles ne soient pas électriques ! Ce qui en aurait alors fait un outil de santé publique, non énergivore, non polluant même en cas de plouf, peu dangereux, certainement moins fragile, et aussi, sans exploitation d'esclaves nocturnes...

A l'époque, on se posait une question de légitime auto-défense piétonne et cycliste, celle de savoir comment mettre une trottinette (en plein dans le passage) hors d'état de nuire, sans se livrer à du vandalisme (plaf ! fait le pied rageur...), ni à de la pollution marine (plouf ! fait la mer...), ni même mettre en danger un futur usager (clac ! fait la pince coupante...), autant de solutions pas totalement satisfaisantes, voire contre-productives ! La meilleure solution identifiée à ce jour (Extinction Rebellion semble d'ailleurs avoir adopté la même) ? Passer au marqueur noir le petit QR code sur le guidon (préférer un permanent indélébile, de type Pentel Pen N50). En vérifiant d'abord qu'il n'y a pas un petit opercule plastique dessus à enlever, parce que certains opérateurs y ont pensé ! Ce faisant, la trottinette incriminée ne sera absolument pas abimée, mais ne redémarrera pas de la journée... Et toutes les personnes qui voudront la prendre (ou sinon, son "juicer" du soir...) devront bien se demander pourquoi elle a été ainsi traitée, là où on l'avait abandonnée. C'est-à-dire, en plein dans le passage et au mépris de tous les usagers des trottoirs...

Evidemment à Paris (où des gens réfléchissent un peu plus, avant de céder le domaine public à n'importe qui), on est déjà largement revenu de ces errements : la réglementation et donc les conditions d'utilisation ont été précisées cet été, et ont radicalement changé les comportements en même temps. Trottinette mal garée - ce qui inclut dans le passage sur un trottoir ? Fourrière ! Et l'opérateur qui sait précisément qui l'a laissée là (et dont il a le numéro de CB, soit dit en passant...), croyez-vous qu'il la paye lui-même, la fourrière ? Et ben non ! Pas bêtes les mecs. Et ça fait une sacrée rentrée d'argent pour la mairie : l'opérateur Lime a du régler 250 000 euros de fourrière la semaine dernière, pour un stock de plus de 200 EDP qui croupissaient... Pourquoi on ne ferait pas pareil ici ? Une parisienne m'affirmait la semaine dernière que le squat de crottinettes en plein trottoir avait été divisé au moins par 10, d'un coup !

Bref, là n'est pas tout le propos de l'article. Car au coeur de l'été, est paru à Marseille un arrêté municipal régissant leur circulation (et abrogeant le précédent !) : le pas encore assez célèbre Arrêté N° P1901625 du 1er août 2019... Désormais à Marseille : circuler sur les voies de bus, de tramway, sur les trottoirs, sur les aires piétonnes, ou à plusieurs dessus, est in-ter-dit, et passible d'une contravention de 1e classe (11 à 38 € d'amende, donc) ! Ca vous a échappé ? Vous me direz, vu la publicité qui en a été faite (impossible même de le trouver en ligne avant que l'on l'y mette ici !), ce n'est pas étonnant ! Vous me direz encore, il y a peu de chances que ça arrête les chauffard.e.s électriques, ou que ça soulève ne serait-ce qu'un sourcil de notre très fatiguée police municipale... Mais enfin sachez au moins que vous aurez le droit avec vous, en cas de future collision ou altercation (sauf si vous êtes sur la trottinette, bien sûr).

Evidemment, ils se sont bien gardés d'aller jusqu'à préciser sur ce document, le statut des trottinettes sur l'un des endroits où elles sont le plus dangereuses : sur les terre-pleins des Prado 1 et 2, encore appelés nos célèbres (et enviés) "espaces partagés"... Donc des semi-pistes cyclables (qui elles, leur sont autorisées, puisque pas interdites, si vous avez bien suivi). Mais enfin jusqu'à preuve du contraire, ce sont quand même des trottoirs, plutôt que des pistes cyclables... A quand la première jurisprudence après un litige ? Et puis ne boudons pas notre plaisir : Esplanade du Vieux-Port, tous les parvis que vous connaissez, Place aux Huiles, rue Saint-Ferréol, Cours Estienne d'Orves, Cours Julien et les rues alentour, nouvelle place Jean Jaurès, etc. = aires piétonnes ! A dégager, les transportés 2.0 ! C'est aussi valable pour les Gyro-machin, les Seg-trucs et autres Engins de Déplacement Personnel, bien sûr...

Une bonne et une mauvaise nouvelle pour finir ? La bonne : les trottinettes vertes, les plus moches et les plus nombreuses, vont dégager incessamment ! Lime, qui n'avait pas d'assez bons critères de fonctionnement, n'a pas passé la barre de l'appel d'offres de la mairie (3 lots de 2 000 trottinettes chacun). La mauvaise : justement, 3 lots de 2 000 trottinettes chacun... Alors que depuis 6 mois, il y en avait "seulement" 4 500 dans les rues de Marseille... Vous voyez bien, que ce marqueur noir et cet arrêté municipal vont vous servir ! Et avec beaucoup de patience, avec les trottinettes, on arrivera peut-être un jour à "elles et nous"...

Philippe

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Cette semaine à Marseille

Cette semaine je n'ai pas encore reçu la prog de toutes les salles ni eu le temps de pomper le Vortex du coup ma sélection n'est sans doute pas complète, mais soyez rassuré ce sera complété dans la semaine ... donc avec ce qui est pour le moment sur le site si j'avais été dispo je serais surement allé voir
 
 
* lundi 28/10 - Strange Hands+ Mandigo à l'Intermédiaire
* mardi 29/10 - Suicide Generation à l'Intermédiaire
* mercredi 30/10 - Max Roméo à l'Espace Julien
* jeudi 31/10 - Zoppa à la Maison du Chant pendant que tout le monde sera à Altin Gün au Cabaret Aléatoire (tout le monde m'en parle)
* vendredi 01/11 - Conger ! Conger ! à Leda Atomica Musique
* samedi 02/11 - Car Karoyan Trio au JAM
* dimanche 03/11 - Roy Ayers au Molotov
 
tous les détails sur tous les autrres concerts sur https://www.liveinmarseille.com

Le disque de la semaine

Un café, ue bière ou un tour du monde de Vincent Prémel écouté par Pirlouiiiit

Vincent Premel ? Je suis tombé dessus un peu par hasard au festival du Chant de Marin à Paimpol cet été ... grâce au Juke croisé là-bas qui me l'avait vivement recommandé et me l'a présenté au détour d'un quai. Pour fêter une bonne dizaine d'années de musique déjà, au sein de De Poil de 2006 à 2012 (2 albums, 300 concerts) puis de La Petite Semaine toujours en activité (3 albums, 400 concerts), Vincent Premel a décidé de sortir son premier album "solo" (comprendre sous son nom). Aussi a-t-il choisi dans son répertoire et dans celui des gens qu'il admire (comme Michel Tonnerre) ses plus belles chansons sinon en tout cas ses plus emblématiques ; celles qui le racontent le mieux. Lui parle de "carnet de bord" mais on n'est parfois pas très loin du "journal intime". Vincent est breton, et si à ce jour il n'est plus marin il continue à le chanter comme d'autres avant lui (j'allais commencer à donner des exemples mais me suis ravisé car sinon j'aurais fini par lister tous les chanteurs bretons). Si les thèmes et sujets abordés, autour des voyages et des rencontres, sont vraiment classiques (ce qui n'est pas négatif ici) en revanche musicalement ça part dans tous les sens (ce qui n'est pas négatif ici, au contraire). Bien entouré il nous propose ainsi 14 morceaux de chansons (il parait qu'il ne faut jamais dire "chanson" dans une chronique car ce n'est pas vendeur) de tous styles qui se rapprochent parfois de ce que font des groupes aussi variés que La Rue Ketanou, Zebda, Manu Chao ou encore Moussu T e lei joventz (et toute la clique marseillaise avec qui il a l'air d'entretenir de bons rapports si on en juge par le morceau A Marseille et le fait qu'il les reprend parfois sur scène). Toutes ses compos se marient très bien avec les 3 reprises de l'immense Michel Tonnerre (à qui il avait déjà dédié un spectacle) habilement disséminés dans le disque. Si pour ceux qui le suivent depuis longtemps ce disque aura peut-être des allures de compilation de luxe pour tous les autres (dont je fais partie) c'est un très joli disque, plein de fraicheur, de bonne humeur et de profondeur, qui s'écoute et se réécoute sans lassitude et qui fait même danser les enfants.

21 juin 2019 (Vincent Premel - IDO Productions. - L'autre distribution)

Le film de la semaine

Saga


Joker de Todd Phillips vu par Fred B

Joker de Todd Phillips : fin des années 2000, la comédie américaine est à un des sommets de son histoire. Sous l'impulsion de Judd Apatow, le talent d'une flopée d'acteurs et de cinéastes éclate au grand jour, l'apogée de cette période étant à mon goût le Step Brother d'Adam McKay, à la fois désopilant, mais laissant percer sous la blague un embryon de discours sur son époque assez touchant. A la même époque sortait l'affreux Hangover de Todd Phillips (Very Bad Trip dans la langue de Cyril Hanouna) qui allait casser la baraque commercialement et marquer le début de la fin de cet âge d'or. Dix ans plus tard, si certains de ces artistes ont continué à sévir dans la comédie avec plus ou moins de réussite, il était logique que certains décident de se Tchaopantinifier. Cela a donné l'excellente et surprenante suite de carrière de McKay (The big short), l'exigence artistique de Jonah Hill et donc ce fameux Joker, projet survendu par "la performance extraordinaire" de Joaquin Phoenix et les envies de faire du Scorcese (qui s'est très vite désolidarisé de cette histoire) de Phillips.


Que dire sur ce film, si ce n'est que je pense tenir là le Bohemian Rhapsody de 2019, c'est à dire le lauréat de la catégorie "Tout le monde a décidé qu'il était bien avant d'aller le voir alors qu'en vérité c'est une purge".


Ce film ne raconte absolument rien. Ce Joker origin prend deux heures pour t'expliquer que le Joker est fou car (attention spoiler alert) il est fou. Là où Alan Moore bouclait cette question de la bascule vers la folie de manière définitive en 50 pages. Là où Christopher Nolan mettait en place une mythologie en deux lignes de dialogue.


Deux heures d'ennui, à suivre un personnage antipathique et creepy, deux heures mal écrites ou les évènements s'enchaînent soit sans lien entre eux soit liés par des grosses ficelles, deux heures de mise en scène grossière qui souligne systématiquement ce que tu as compris depuis un quart d'heure (entre autre un twist totalement pété et une tentative de raccrocher les wagons de la mythologie Batman).


Phillips essaie d'aborder certains sujets qui auraient pu payer, comme le parallèle entre la plongée dans la folie de son personnage et le désespoir d'une population abandonnée par ses élites, mais rien ne fonctionne car rien n'est traité en profondeur. La montée de la colère de la population et son accaparation symbolique du Joker est vue de loin et artificielle.


Joaquin Phoenix n'a rien à défendre et fait du Joaquin Phoenix déjà vu 100 fois ailleurs, de Niro passe faire coucou mais ne sert à rien. Pour être sympa je sauve Zazie Beth du naufrage, mais juste parce qu'elle est très haut dans mon classement des plus belles femmes du monde.


Ce film n'est pas une plongée dans le mal que certains ont voulu voir, ce film n'est pas le grand film politique que certains ont voulu voir, ce film n'est pas la merveilleuse performance d'acteur que certains ont voulu voir. Ce film est une vraie daube.


De toutes façon, je suis persuadé que le Joker n'est pas vraiment un personnage intéressant en soi. Il ne fonctionne que quand il sert de miroir déformant à son alter ego Batman. Et la réussite de son adaptation au cinéma, contrairement aux idées reçues, ne tient jamais à la "performance incroyable d'un d'acteur habité", mais à un travail d'écriture fort et malin.


Ce qui va me faire chier maintenant, c'est que pendant un an on va se taper des connards déguisés en clown dans tous les mouvements sociaux, alors que ce film te dit en figure que le peuple désespéré est tellement con qu'il peut suivre n'importe quel psychopathe meurtrier.


Bravo les gens.

Clip de la semaine


Après Rachid Taha et La Rue du Rock 2018, Sleaford Mods, Thomas Fersen plutôt que David Lafore, Vanwho plutôt que SovoX, Hervé André,

cette semaine je vous propose le clip You gotta Move de Karim Tobbi que j'ai vu la semaine dernière au sein de Surfin'K au Non-Lieu (cf ici)

qui s'il n'apparait pas ci dessus est visible en cliquant ici