Accueil Chronique album : Pauline Croze - Pauline Croze, par Sami
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Critique d'album

Pauline Croze : "Pauline Croze"

Pauline Croze :

Chanson française

Critique écrite le 26 décembre 2005 par Sami

L'année se termine et ce disque fait partie du club des très fermé des albums aimés du début à la fin, et ce des mois durant, sans jamais se lasser et sans trop se l'expliquer.
Un coup de cœur inattendu pour une jeune chanteuse à coté de laquelle il était très facile de passer, marquetée paresseusement comme un énième avatar de cette nouvelle chanson qui n'apporte que trop rarement d'authentique fraîcheur, malgré quelques fulgurances ici ou là.
Mais que ce soit clair, comme pour la plus plébiscitée Camille, l'éclectisme, la sincérité et la musicalité de ce premier essai de Pauline Croze peuvent et doivent toucher un auditoire bien plus large que le public de bobos auquel il est promis.
Sur cet album on retrouve à la production Edith Fabuena des Valentins (bosseuse sous estimée qui est derrière les derniers Bashung et Daho, un bon signe) avec également quelques textes écrits par entre autres Dorian et Michael Furnon.

On découvre surtout une auteur compositeur à fleur de peau, une fille qui ne triche pas, ne chante qu'au premier degré, qu'elle soit triste ou en colère, quasi exclusivement à la première personne.
Une posture souvent lourde chez d'autres mais qui ici s'avère courageuse et régulièrement bouleversante.
Des tranches de vie interprétées avec une spontanéité rare, qui font qu'on y croit, qu'on adhère à la forme et au fond même si on a pas l'habitude d'aimer ce genre d'artiste, qu'on a pas forcément envie d'entendre des morceaux ouvertement féministes ("Femme fossile"), sur le suicide ("T'es beau"), le tout consommation ("Jeunesse affamée") ou l'après rupture ("Je ferai sans", "Mise à nu").
L'ensemble s'écoute d'une traite plutôt que par piste, et plusieurs fois pour apprécier les mélodies chaloupées qui empruntent à la bossa nova, au reggae et au folk, soutenus par des arrangements en adéquation avec le talent de la demoiselle, discrets et classe.

A (re)découvrir donc, sans œillères et avec le cœur solidement accroché.

(Wagram, 2005)

 Critique écrite le 26 décembre 2005 par Sami