Accueil Chronique album : Wet Leg - Wet Leg, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

Wet Leg : "Wet Leg"

Wet Leg :

Pop - Rock / IndieRock

Critique écrite le 01 avril 2022 par Pierre Andrieu

Jouissif et addictif premier album pour Wet Leg, le désormais mondialement connu groupe d'indie rock anglais auteur du méga tube "Chaise Longue", imparable pop song légèrement bruitiste au texte savoureusement salace. Le disque, qui se nomme "Wet Leg" (bel effort !), a été enregistré et produit en avril 2021 en grande partie par le petit génie Dan Carey (il a bossé avec Kae Tempest, Black Midi, Fontaines D.C., Squid, Goat Girl, Geese etc.), avant le carton du single cité à l'instant donc, ce qui renvoie dans les cordes tous les peine-à-jouir qui parlent de buzz disproportionné pour un seul et unique titre, voire d'album enregistré à la va-vite pour satisfaire la demande du public. Et ouais, manque de bol pour les rabat-joies sourdingues, Wet Leg est un vrai groupe : les très douées chanteuses guitaristes Rhian Teasdale (qui possède une grande voix capable d'aller dans les aigus et les graves en restant toujours sexy) et Hester Chambers (qui assure les chœurs et joue les riffs) sont épaulées par trois mecs qui jouent comme des bêtes, et, gros plus, c'est un combo qui sait parfaitement jouer sur scène ses compositions d'un niveau stratosphérique. Dans cette catégorie, il y a donc "Chaise longue" (sorte de bombe synthétisant le Blur de "Song 2" et les Breeders de "Cannonball" avec un riff noisy ultra accrocheur qui pourrait être inspiré par Sonic Youth), un titre chanté par la volcanique Teasdale où le texte renverse génialement les rôles hommes/femmes : "salut toi au premier rang, tu viens me voir backstage après le concert ? J'ai un canapé dans ma loge et un pack de bières chaudes qu'on pourrait boire ensemble... " Pour respecter la plus élémentaire des décences on ne traduira pas l'expression "Is your muffin buttered ?" (référence osée au film "Mean Girls") qui agrémente également les paroles excentrico vulgaires de ce tube qui ne parle pas de transat, mais qui s'attache plutôt à déconstruire les trucs lourdingues que les machos balancent aux meufs en pensant les exciter. "Excuse me ? What ?" Et donc, outre cette perle, l'album comporte moult titres d'obédience über tubesque : le formidable et countrysant "Wet Dream", qui évoque un hilarant rêve humide où un monsieur se touche la nouille, l'infernal "Angelica" et ses guitares à la My Bloody Valentine, la pop song indé à la Breeders (encore !) "I Don't Wanna Go Out", qui emprunte le riff de "The Man Who Sold The World" de Bowie, ou encore l'inénarrable "Ur Mum", une chanson de rupture très grinçante où le mec se fait gravement défoncer (il faut dire qu'il pousse un peu : "Yeah, why don't you just suck my dick ?"). C'est donc un sans-faute ce premier album qui sait également jouer sur d'autres registres, comme sur "Piece of Shit", ballade un tantinet country, qui balance sévère sur les queutards qui viennent ramener leur fraise la teub entre les jambes après avoir baisé ailleurs, ou encore sur "Convincing", où la délicieuse Rhian prend une voix grave mystérieuse à la Hope Sandoval (Mazzy Star). Pour résumer le truc, on n'a pas fini d'entendre parler de Wet Leg...



Liens : www.facebook.com/wetlegit, , twitter.com/wetlegband, www.wetlegband.com





Wet Leg sera en concert le 14 mai 2022 au Point Ephémère (Paris, complet) puis dans les festivals d'été (Eurockéennes de Belfort, Cabaret Vert... ) et à l'Elysée-Montmartre (Paris) le 9 novembre 2022, infos et billets ici...





8 avril 2022 (Domino Records)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 01 avril 2022 par Pierre Andrieu
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