Accueil Chronique de concert Blumi + The Divine Comedy
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Chronique de Concert

Blumi + The Divine Comedy

Blumi + The Divine Comedy en concert

Paloma, Nîmes 19 mars 2022

Critique écrite le par


Retour enchanteur à la salle Paloma de Nîmes, ce samedi soir, où l'on était pas revenus - hélas - depuis le merveilleux festival TINALS en 2019. Festival dont on est toujours sans nouvelles, depuis sa disparition inquiétante... avant même le COVID ! L'occasion aussi de retrouver cette chouette ville de Nîmes, où l'on avait pris nos habitudes en 5 ans de bonheur estival, via une solide Visorando qui nous en a fait refaire un sacré tour, du vieux centre piéton jusqu'au sommet de la vertigineuse Tour Magne.


La nuit tombée, après une queue pour le moins rafraîchissante (eh, oh, c'est encore bien l'hiver ici !), le temps de reprendre pied dans Paloma (service au bar toujours sympa et efficace, patio bien ouvert, toilettes propres - et non, ce ne sont pas des détails pour nous !), et l'on se glisse, circonspects, dans la huuuuge venue (la grande salle quoi), pour la première partie. Mais Sir Neil Hannon, la star de la soirée, n'aurait pas la grossièreté, comme un vulgaire Mick Jagger par exemple, de programmer des lampistes avant lui pour mieux se mettre en valeur !


Il a au contraire tendu la main à une personne méritante et délicate : Blumi, chanteuse française en solo sur scène, à l'aise pour s'accompagner à la Gibson SG autant qu'au pavé numérique. Une française qui ne chante qu'en anglais... Et qui est surtout dotée d'une voix absolument charmante, de ces voix avec un petit grain (pour moi) totalement irrésistible. Elle délivre un court set, percutant de beauté, fait de mélodies constamment surprenantes (The Darkness), soit joliment dépouillées à la guitare, soit gentiment trip-hopées à la machine...


...Mais toutes portées (ou racontées) par sa belle voix qui se met parfois en danger (Cold War), sans jamais devenir déplaisante. Tout au contraire, on reste vraiment sous son charme, au point que cela passerait presque un peu vite... Ce n'est certes pas (ou pas encore) tout à fait Anna Calvi, mais on est bien dans le même registre de grande voix à guitare, inspirée et inspirante ! Avec une touche importante de mélancolie (The Dream) et reçue religieusement par un public, il est vrai, de gens bien élevés ce soir. On la reverra assurément, tantôt !


Après cette belle ouverture, The Divine Comedy n'a plus qu'à jouer sur du velours, tel celui de ses tentures élégantes, derrière... Avec le copieux best-of qu'il vient de sortir (et qui en lui-même est déjà construit comme une set-list de concert !), Neil Hannon n'a qu'à piocher avec gourmandise dans son registre, de 3 décennies de chansons de pop élégante et raffinée. On commence par quoi en entrée, Absent Friends, ça vous dit ? Ah oui monsieur, merci !


Bien sûr (et hélas) il n'y aura pas ici toutes les cordes et cuivres auxquels notre oreille est habituée avec lui - ce n'est pas un concert symphonique, ce soir. Il nous manquera parfois dans le mix une petite pointe de violon, trompette ou hautbois. Mais comment bouder alors qu'en plus de sa voix admirable et chaude, il a un fantastique groupe de 5 musiciens classieux et tout à son service, dont 4 au moins sont capables d'assurer des choeurs si délicats qu'ils paraissent parfois féminins ? Dont un, à l'accordéon, peut assurer par exemple à lui seul la mélodie délicieuse de To the Rescue ?


Allez, avouons aux vrais fanatiques du groupe (il y en a plein autour de nous ce soir-là) qu'on adore pas absolument tout dans le répertoire. Il y a bien 2 ou 3 chansons qu'on trouve vaguement anodines (Songs of Love), presque un peu cucul (Best Mistakes), voire un peu chiantes (The Certainty of Chance) - pas taper, pas taper ! Un petit tiers peut-être, en tout ? Elles passent néanmoins sans encombres sur scène grâce au charisme naturel du minuscule, éminemment sympathique et drôle dandy qu'est Neil Hannon. Un gars avec qui on passerait volontiers une soirée intime, au pub ou même dans son salon, en tout bien tout honneur !


Et puis alors, il y a tout le reste ... Si encore il n'y avait que ces chroniques sociales légères mais tellement bien vues : Indie Disco et son name-dropping ludique, les souvenirs adolescents de Your Daddy's Car, la dansante Something for the Week-end et la très festive National Express, bref le versant joyeux de The Divine Comedy, on en serait déjà très heureux. Generation Sex, notamment, est un climax de pop dansante et festive, qui agite toute la salle d'une joie communicative. Rappelons que c'est aussi, pour beaucoup d'entre nous, un premier "grand" concert sans ces putain de masques, ce que ne manquent pas de souligner les artistes qui, eux aussi, avaient manifestement besoin de revoir nos sourires.


Mais c'est qu'il y a aussi le versant plus mélancolique de ces histoires : Norman and Norma passerait encore pour presque joyeuse, The Summerhouse est déjà plus nostalgique, et A Lady of a Certain Age est franchement émouvante (mais quelle délicatesse !)... Sans parler de Our Mutual Friend, d'une splendeur totale, poignante à vous en faire saigner du nez. La seule question qui se pose au final est de savoir si on pense que c'est celle-là, la plus belle chanson pop de tous les temps (on est plutôt dans cette équipe), ou si c'est au contraire l'un peu moins bouleversante / un peu plus pétaradante Tonight We Fly (comme on le pense chez notre disquaire préféré)...


Soit, évidemment, la chanson stratosphérique qui est venue conclure le concert, pour le plus grand bonheur de toutes et de tous. "We couldn't leave without playing that one, could we ?". No Sir, you couldn't indeed... Au final, une merveilleuse prestation de Neil Hannon et sa Divine Comédie en pleine forme, et qui annonce une belle tournée passant possiblement près de chez vous. A ne pas rater , be there or be square...


Photos : so sorry, no photographer involved tonight...

Setlist (titres abrégés comme sur l'originale papier que j'ai ratée de peu !)
Absent Friends
At the indie Diso
Alfie
Everybody knows
Best Mistakes
Certainty of chance
To the Rescue
Generation Sex
Love what you do
Your Daddy's Car
Mother Dear
The Summerhouse
A Lady of a Certain Age
Perfect Lovesong
Bad Ambassador
Norman & Norma
Our Mutual Friend
How can you leave
I Like
Something for the Weekend
National Express

(encore)
Songs of Love
Tonight we Fly


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