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Chronique de Concert

metalucine 3

pech-bonnieu, salle des fêtes... 17 avril 2004

Critique écrite le par

Ca y est, nous sommes entrés dans l'ère de l'Epilogue, celle qui verra l'anéantissement de toute forme d'expression artistique un tant soit peu soustendue par des notions désuètes comme le désir, la créativité, la parole assumée. Ca fait longtemps qu'on annonçait la catastrophe, mais jusqu'ici, l'appareil médiatico-commercial n'était pas assez développé. Maintenant, c'est bon, le grand méchant loup de la communication peut s'attaquer à la brebis égarée du rock (au sens très large).
Effectivement, quand on va voir "Peach from the laid" et leurs admirateurs, on a plus l'impression de faire un inquiétant plongeon dans l'univers édulcoré à outrance de la télévision que de participer à un concert. L'important est de se montrer sur scène, de faire sa star, de rogner jusqu'à la corde les clichés les plus éculés (je pleure, je jumpe, je prends ma position foetale en hurlant ma rébellion contre ce monde de merde où les "MacDos" ferment à 22h et où les jeux vidéos sont si chers, je repleure et je rejumpe,etc), même si on a rien de plus à dire que Jean-Pascal ou Steevy (mais si, vous voyez...) et quitte à le faire au travers de la variétoche la plus médiocre, légèrement saturée pour que les fans habituelles de Lorie découvrent qu'elles sont aussi femmes et qu'il faut changer de culotte tous les jours.
Metalucine 3 (le nom au moins a été bien choisi), c'est un peu comme si la télé avait chié dans une salle des fêtes. On sort de chez soi, on essaie par curiosité d'aller se faire surprendre par des jeunes créateurs en plein bourgeonnement et on retombe dans le Grand Rien, comme une Alice qui aurait pris une boite de lexomil avant de traverser le miroir ; impossible désormais d'y échapper. Faudrait peut-être penser à vivre avant de penser à se montrer.
Du matos, du look, du merchandising, il y en a... De l'émotion ? Pour quoi faire ? Emo-core, c'est ça votre style ?

Ca y est, on a enfin trouvé comment faire du métal prêt à porter, à consommation rapide : c'est bien le progrès.

 Critique écrite le 18 avril 2004 par Pepe