Accueil Chronique de concert Rock Werchter - Björk + Muse + Air + Marilyn Manson + Billy Talent
Jeudi 28 mars 2024 : 6615 concerts, 27064 chroniques de concert, 5409 critiques d'album.

Chronique de Concert

Rock Werchter - Björk + Muse + Air + Marilyn Manson + Billy Talent

Louvain, Belgique 28 juin 2007

Critique écrite le par

Après un TGV, un train de banlieue, une navette et une petite marche à pied j'arrive enfin au camping du Rock Werchter festival, situé à Leuven, tout près de Bruxelles, mais en terre flamande. J'y retrouve Anne-Rose. Première originalité : le camping est payant. Je vais assez vite remarquer qu'on est dans un festival Clear Channel, ce qui veut dire que tout est bien fait, mais que tout se paye. Après une rapide installation - surtout que je me prends pour une star et que la dite Rose s'était tapé tout le sale boulot du montage de la tente pendant que j'allais visiter les femmes en vitrine a Brussel-Noord - je m'en vais rapidement sur le site de Werchter.

Première surprise : l'attente ne sera pas supérieure à 10 minutes. Deuxième surprise : le site est tout petit (du moins par rapport à ce que j'imaginais). Et effectivement la densité est assez impressionnante. Ici il n'y a que deux scène : le Main Stage et la Marquee, sorte de chapiteau comparable à celui des Eurocks (mais avec un plancher en bois, ce qui évite de se retrouver avec l'équivalent de la moitié de la plage des Goudes dans les narines à la nuit tombée). Elles jouent en simultané, ce qui permet à l'orga de caser le plus de groupes possibles.

Le festival commence par BILLY TALENT, jeune groupe punk canadien (pays spécialiste d'exportation de styles musicaux à la con, entre le punk FM et la chanteuse à voix ). C'est inconnu en France, mais plus populaire hors de l'hexagone. Rien de révolutionnaire, mais du punk FM fort sympathique avec un chanteur qui éructe gentiment et qui arrive à tenir la scène. Ca se passe bien, il fait beau et chaud (contrepèterie belge). Seule chanson notable un Fallen Leaves repris par l'ensemble du public. Ca commence bien.

L'annulation de MIKA m'empêche d'aller voir la réincarnation pénible du déjà pénible Freddie Mercury. Ne souhaitant pas choisir entre AIR TRAFFIC et ZORNIC, je me lance dans un tour du site accompagné d'un plat de Poffertje (le genre de truc qui te fait ressembler à Frank Black si t'en prend trois) et de la Kriek Bellevue (ça change de la mauvaise bière bretonne). Puis je vais me placer sous la Marquee attendant AIR avec impatience. Si je ne suis pas aficionado de leurs cds, je m'attendais à m'élever dans un ascenseur féerique pour gagner une ambiance stratosphérique. De l'ascenseur il n'y eut que la musique. Le bâillement fut assez général. Seul Sexy Boy m'arrivera à me tirer d'une torpeur indolente. Kelly watchs the stars fut foirée. Bref la loose pour un groupe qui touche pourtant parfois le génial.

La suite se déroulera devant la grande scène avec une brochette impressionnante de stars (Manson, Björk, Muse). Premier à passer : MARYLIN MANSON. Malgré mon manque d'amour du metal (et de tout ce qui est lourd en général), j'ai une envie certaine de voir le fameux show du gentil épouvantail de la dernière décennie. Sic, hélas, au malheur. A près de 40 ans le troubadour est fatigué. Niveau scandaleux rien de très notable, mis à part le fait que Manson est incapable de chanter sans avoir la main au contact de sa bite. Le son est mauvais (coupure au départ) Les chansons défilent dans une certaine platitude. Heureusement le rappel est là avec Antechrist superstar, la fosse se réveille. YEAH ! Malheureusement le son est à nouveau coupé. Reste que le set est décevant, que Manson est a bout de souffle au point de vue artistique comme au niveau des ventes (la semaine d'après il jouera à Bobital). D'ici moins de dix ans je parie pour un album duo avec Hugues Aufray et une tournée "Âge tendre et tête de métal".

On se place immédiatement pour BJÖRK. Son dernier album, s'il n'est pas génial est bon et il a le mérite d'être, avec ses percussions et son visuel, prometteur pour la scène. J'attends avec une impatience mon premier concert de l'islandaise. Je ne serai pas déçu. Le concert démarre par un Earth Intruders très rythmé. Durant les 80 minutes suivantes la belle (???) se servira de son copieux répertoire pour nous ravir. Hunter résonne comme un coup de poing, All Is Full Of Love, Pluto, et Bachelorette achèveront de nous convaincre qu'Homogenic est l'un (le ?) plus bel album des années 90. La sublime Vokuro sera l'un des moments forts du festival. Le concert se terminera pas un Declare Independence tribal et électrisant. On ne verra pas mieux pendant les quatre jours. Seul fausse note : la moitié de la fosse n'en avait rien a battre et attendait Muse avec impatience (c'est bien connu : il y'a plus de cervelle dans une salade de fromage de tête que dans le fan club de Matthew Bellamy). Vivement le concert de Nîmes fin août.

Meilleur que ses fans, MUSE est donc chargé de clôturer cette soirée. Peu fan du groupe (c'était une habitude aujourd'hui) et de ses inter-minables arpèges, il faut avouer que les trois britanniques savent tenir une scène. Le show est au rendez vous mais, un peu fatigués, nous nous dirigeons lentement vers la sortie.

 Critique écrite le 02 août 2007 par Gringo & fan2kyo